- Présentation de DT:
Paradis, Enfers, Terre, tout est réalité. Damned Town est une ville immense, perdue quelque part on ne sait où. Les humains qui commettent un péché s’y réveillent, comme après un long sommeil, aux pieds des marches de la Mairie, recouverts d’une petite couverture. Les déchus, exclus de leurs terres d’origines, y sont envoyés pour s’y racheter. De par la présence de la reine des anges, Haelyn, et d’un roi démon, Dragon, les anges et les démons cohabitent avec tout ce petit monde dans la ville, se livrant une guerre ouverte, sans violence, car interdite, mais sans merci. Plus d’infos :
http://damnedtown.forumactif.org/f1-reglement-et-contexte Quant à Casey, c'est une voyante aveugle au caractère lunaire et empli de mystère, après tout lorsqu'on est omnisciente il n'est pas improbable de finir par être assez nébuleux dans ses réflexion. Casey est aussi la barmaid de son propre bar, le Nocturne. Quant à son caractère, la démone déchue est arrogante, manipulatrice et antipathique. Cependant la gentillesse ne l'a jamais quitté, bien qu'elle se garde de le montrer trop ouvertement.
Nous voici dans une position pour le moins singulière, nous étions calmement assises devant notre boule de cristal à faire le tour de la ville de notre regard fantasmagorique. Quand soudain nous nous sommes sentie rapetisser. Quelle sensation étrange d’ailleurs, et pourquoi tout ma peau me démange ? Et c’est nous ? Ou nous n’arrivons plus à tenir sur nos deux jambes, nous voilà obligée à nous mouvoir sur nos quatre membres. Mais les ongles de nos mains sont beaucoup plus longs il me semble. Quelle est cette sorcellerie ? Et quel est ce doux fumet ? Nous nous précipitons vers celui-ci à toute pattes. D’ordinaire nous nous serions contenue d’avoir ce caractère si ridicule mais nous avons faim et cette odeur est bien trop délicieuse.
Nous y sommes, nous saisissons l’insecte entre nos griffes, à table, le repas est servi. Nous croquons à pleine dent dans la chair molle de ce vers de terre qui semble d’être égaré, le doux jus qui s’échappe de l’annélide est un nectar divin comme nul autre pareil. Nous continuons de savourer ce petit être gluant, comment est-il arrivé là ? Est-ce qu’il y en a d’autres, nous voulons encore goûter à la chair visqueuse de ces délicieux vers de terre nous pourrions en manger encore et encore. Ce qui est assez singulier, pourquoi avons-nous développé un tel appétit pour ces êtres ? ils n’étaient pourtant jusque là que minuscule, nous ne les avions jamais remarqués jusque-là.
Ces raisonnements peuvent attendre, pour l’instant il nous faut creuser, nous ne savons pas pourquoi, mais il nous faut creuser, nous prenons nos patounes et nous trouvons un espace ou la terre est meuble et tendre. Nous nous mettons à creuser frénétiquement avec nos griffes, nous avons besoin de nos galeries, alors nous continuons. La terre est douce et elle glisse sur nos poils, nous sommes dans notre élément naturel, nous nous sentons bien, à l’abri. Ici nul ne nous trouvera et nous pouvons continuer à manger de délicieux vers de terres. Peut être pourrons nous aussi trouver des limaces, ou encore des larves de hannetons.
Je sais ou il faut aller pour cela, nous commencer à gratter frénétiquement. Nous allons à toutes vitesses, après tout c’est comme si nous avions fait ça toute notre vie. Notre corps connait la marche à suivre et il nous suffit de le suivre comme une marionnette de nos instinct primaire. Voilà qui nous change de d’habitude. Mais cette fois n’est pas comme d’habitude, nous ne pouvons maitriser nos passions et nos instincts, ils sont trop fort, irrésistibles. C’est ainsi que les choses doivent être, il n’est pas nécessaire de les remettre en question, nous savons parfaitement ce que nous devons, quoi manger, et même quelle heure est-il. Notre corps le sent, et notre nez aussi, notre odorat est si développé maintenant, même au fond de cette galerie en train de creuser je peux sentir que la pluie est fraichement tombée et l’odeur enivrantes des feuilles mortes fraichement tombée et humide imbibe la terre. Cela nous rappelle qu’il faudra aussi que nous commençons à nous préparer après tout, l’hiver arrive et nous allons devoir hiberner.
Mais nous n’avons que la peau sur les os, jamais nous ne pourrons la supporter. Mais nous sentons l’endroit parfait, nous approchons. L’odeur des légumes et des plantations nous prend déjà le nez. Et nous voilà aux fermes, il y a toujours de quoi manger près de cela, les larves coulent à flot. Nous pouvons déjà en sentir une larve de hannetons enterrée non loin. Nous nous précipitons, et la voici, encore une fois, après qu’elle soit tombée entre nos griffes, nous la dévorons goulument, après lui avoir arraché la tête d’un coup de dent, nous pouvons sentir le liquide blanc et un peu poisseux s’écouler dans notre gorge. Mais ce sang de bestiole est si bon, encore meilleurs que les vers de terre. C’est avec un appétit d’ogre que nous terminons notre repas, et nous salivons déjà des nombreux autres à venir.
Nous nous remettons à creuser, à la recherche de notre prochaine proie. Quand soudainement, une vive douleur se ressent au niveau de notre bassin, quelque chose s’est refermé sur nous. Ce n’est pas agréable et surtout nous ne pouvons plus creuser. C’est un piège ! Alors nous nous débattons, à tel point que nous en perdons la notion du temps au bout d’un moment. Mais nous sommes fatiguée, nous sommes épuisée même. Soudain, une main nous saisit, elle est grande, grosse et surtout elle est très fort, nous ne pouvons plus bouger. Je ne sens plus la douce caresse de la terre contre ma fourrure, je suis à l’air libre et le vent me chatouille le museau. L’étreinte de la pince disparais, nos hanches sont à nouveau libres. Vite ! Nous devons nous échapper, sans réfléchir, nous prenons nos quenottes et nous plantons les crocs dans la grosse paluche qui nous retiens. Cette fois le sang n’est ni doux, ni savoureux, il a juste un gout de fer et il est âpre. Mais c’est le gout de la liberté, en effet l’humain nous lâche enfin, nous creusons vite et profondément sous les vociférations du géant que veut maintenant se venger. Nous ne comprenons pas ce qu’il dit, mais notre instinct nous dicte qu’il en est mieux ainsi. Il ne faudrait par choquer les oreilles les plus sensibles.
Cependant il n’y parvint jamais, mais la leçon est retenue, nous nous éloignons aussi vite que possible des fermes. Peu importe la direction, tant que cela nous permet d’échapper à cette grosse brute. Ainsi sans nous en rendre compte, nous voilà à présent dans le parc. Nous venons juste de faire surface et il nous fait à présent nous sustenter, or nous ne sentons plus rien sous terres, de plus nous commençons à nouveau à avoir faim. L’herbe humide me caresse le ventre alors que je gambade sous l’ombre des arbres, grignotant une ou deux limaces par ci par là. C’est caoutchouteux mais ça un gout extrêmement savoureux. Nous vivons une belle liberté, d’habitude tout n’est que calcul et lutte de pouvoir, mais ici nous pouvons simplement manger et vivre comme il nous plait. Nous sommes affranchies de toutes les contraintes, plus de luttes, plus de machination, plus d’idées noires qui nous ronges, plus de visions pour nous drainer le peu d’énergie qu’il nous reste. Nous sommes redevenues insouciante et curieuse comme une enfant. Et voilà que le soleil commence à se coucher. Nous pouvons sentir la température baisser, et les ombres s’étendre.
Mettons-nous vite à la recherche d’un abri. C’est en caracolant à droite, à gauche, que nous finnisâmes par débusquer un frais bosquet à l’abri des regards. C’est à l’abris du vent et des aléas éventuels de la nature que nous pourrions subir. Il est bien ce bosquet, il est rassurant. Nous nous laissons bercer par le bruissement des feuilles sous le vent. La journée fut longue et épuisante, et nous en avons bien profité. Il est temps maintenant de profiter d’un repos bien mérité. Voilà que morphée nous emporte, laissons son étreinte nous emporter. Avec un peu de chance aucune chouette effraie ne viendra nous dévorer dans notre sommeil, mais nous sommes bien camouflées à l’abris des buissons. Nous avons confiance, nous nous sentons en sureté.
C’est en nous réveillant le lendemain matin que la surprise fut moins plaisante, Nous sommes nue, dans un buisson, au milieu de la ville. Il y a un arrière-gout épouvantable dans notre bouche. Plus de fourrure, plus d’appétit pour les insectes bizarre et plus de griffes mais bien des mains et des pieds. Apparemment nous sommes redevenue humaine. Ce n’est pas pour nous déplaire. Nous nous relevons, et nous constatons que nous somme couverte de terre, de boue séchée et de feuilles par ci par là. Nous haussons les épaules et nous prenons la route de notre appartement. Et nous qui pensions avoir tout vu et tout vécu avec notre pouvoir. Voilà que pour une raison qui nous échappe, nous venons de passer une journée dans la peau d’un taupe. Si c’est de l’humour, bien que l’expérience fût plaisante, c’est de bien mauvais gout. En plus le vent est glacial au petit matin en cette saison, nous frissonnons, déjà qu’il faut supporter le regard insistant et interrogatif des habitants. Nous admettons qu’il est inhabituel de croiser une femme nue au petit matin, en tout cas dans la rue. Enfin bref, nous nous remémorons l’expérience aussi singulière fut-elle.
Eh bien voilà qui ajoute un autre mystère à cet univers sibyllin. Tantôt une femme, tantôt une taupe, je me demande ce que va réserver demain.
Nous nous étirons un peu, nous sommes encore endolories.
Quoi qu’il en soit, la pause est terminée, les comptes du Nocturne ne vont pas se faire tout seul, et j’ai bien besoin d’une douche. Et surtout d’un brossage de dent, je peux encore sentir le goût des…
Tu mets une main devant ta bouche pour retenir un haut-le-cœur avant de te remettre en route.