Texte solo : TRANSMOGRIFICATION Dimanche 25 octobre (de 00h01 à 23h59)
"Attention... !"
Ce dernier mot que vous avez entendu ne vous rassure pas du tout. Qu'est-ce qui pourrait bien vous arriver de dangereux là maintenant ? Un flash lumineux vous éblouit et oh... De petites menottes, des petites quenottes, vous voilà tout rase-motte !
Par un procédé extrêmement technique affectueusement nommé la transmogrification, votre corps a été métamorphosé en quelque chose de loufoque. Heureux hasard (enfin probablement pas) votre esprit semble lui aussi avoir subi quelques modifications. Les idées qui vous traversent la tête sont toutes aussi irrationnelles que votre nouvelle apparence.
Rappel ○ Texte solo :
Comme son nom l'indique, pour cette épreuve vous serez seul. Vous devrez rédiger un texte de 1500 mots au maximum en suivant le thème de l'épreuve choisie, dans un laps de temps de 24h.
En supplément :
• Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Maelys Kowson
Invité
Maelys Kowson
Dim 25 Oct - 10:49
Les Trois Îles :
Après la destruction de la Terre, les Hommes vivent sur une immense station stellaire appelée la Cité. La technologie y est très développée au point que les habitants peuvent entrer en immersion totale dans un jeu : le Continent. A leur entrée dans le jeu, on leur confère un pouvoir unique et on leur rappelle qu’ils peuvent y mourir… Mais que ça fait super mal.
Maelys Kowson est une journaliste originaire de la Cité. Son travail est de récupérer le plus d’informations possible sur le Continent. Elle est d’un naturel très curieux, peu délicat et impulsif. Niveau apparence, c’est une toute petite rousse très menue qui sourit beaucoup et qui ne contrôle pas trop son corps. Son pouvoir sur le Continent lui est donné par un bracelet en forme de poulpe. Il lui confère l’Invisibilité totale ou partielle de son corps pendant 12 minutes.
- ATTENTION ! - Nyeh ?
Par réflexe face au danger, Maelys utilisa son pouvoir pour se rendre entièrement invisible. Malgré tout, une lumière blanche à très forts lux éclata sa rétine, traversant même ses paupières rudement fermées. Elle tenta de se protéger avec ses mains mais trop tard : ce qu’elle avait pris pour une lampe d’examen dentaire s’était éteint.
Oh non. Oh non non non ! Je peux plus bouger ! Qu’est-ce qui m’arrive ?!
Alors qu’à l’accoutumée, les membres de la rouquine remuaient dans tous les sens de façon incontrôlable, ils étaient à présent paralysés. La jeune fille tentait de comprendre ce qui lui arrivait même elle ne réussissait pas à ouvrir les yeux. En avait-elle même encore ?
- … T’as compris ce qu’il s’est passé, toi ? - Non, elle est passée où ? - Elle n’est peut-être plus dans cette pièce… - Merde, qui va nous payer maintenant ?! …Attends… Mais attends, y a plus d’accès à l’extérieur ! On est bloqué ici ! - Non, c’est pas vrai ! Cherche une sortie, il doit bien y avoir un passage secret !
Hé mais… Mais oh, j’suis là ! HEY, je suis là ! On s’en fout d’la sortie, venez m’aider !
Elle continua à crier mais aucun de ses deux accompagnateurs ne l’entendait. Ce qui était un comble pour elle : d’habitude, elle était un vrai moulin à paroles, elle avait toujours de quoi alimenter une conversation et même, un sujet assez intéressant pour couper le discours de ses interlocuteurs. Et là, elle ne pouvait pas s’exprimer pleinement ?! Mais enfin, quel était cette magie noire ?
Aaaaah !! Même grincer, ça m’irait. Je veux juste grincer et que vous l’entendiez. Ne me graissez pas les pattes, laissez-moi exprimer quelque chose, être bruyante ! Aaaah !!! Je veux bouger ! HEY ! Ouvrez-moi, ouvrez-moi, libérez-moi !! Je suis sûre qu’il y a quelque chose, un bouton, une poignée, un truc sur lequel appuyer. Je me sens si seule, si vide, si fermée au monde ! J’ai l’impression de ne plus en faire partie, de n’être qu’un rectangle oubliable ! Venez m'entrebâiller, à l’aide !
Au moins, comme à l’accoutumée, son discours semblait n’avoir ni queue ni tête. A part celle-ci, aucune de ses caractéristiques de base ne pouvait maintenant la définir. Immobile, silencieuse, fermée aux autres et au monde, elle se sentait totalement impuissante. Cette sensation ne lui était, jusqu’alors, jamais arrivée sur le Continent.
- C’est pas vrai, on va quand même pas mourir de faim ici, comme des cons ! - Cesse de te lamenter, ça fait même pas dix minutes que Maelys a disparu. Alors continue de tâter les murs, crétin ! - Arrê…
PAF !
Maelys sentit le contact soudain d’un membre dur sur sa peau ferme avant d'entendre un de ses gardes du corps tomber lourdement sur le sol.
- Aïe, putain ! Mais… Je me suis heurté à quoi ? - A ta connerie sans doute. A ce qui paraît, ça fait très mal. - Haha. Très drôle.
Alors, Maelys sentit qu’on lui touchait ses extrémités. Lentement, quelqu’un faisait glisser ses doigts sur l’encadrement de son corps. Et elle trouvait cela très désagréable.
Wesh gros, tu te prends pour qui, me touche pas comme ça, j’vais te défoncer ! TE DEFONCER ! On me touche pas moi, bordel ! On m’ouvre, et on me pénètre, à l’avant ou à l’arrière ! Alors ouvre-moi, ouvre-moi, OUVRE-MOI ! Arrête de me toucher, j’aime pas ça ! Utilise le levier, ouvre-moi !
Elle qui appréciait tant le contact avec les autres, elle vouait à ces attouchements une haine aussi soudaine qu’intense à cet instant. Le pire était qu’elle ne pouvait rien y faire. Elle était tout bonnement dans l’incapacité de se défendre. C’était un cauchemar…
- Je comprends pas. On dirait un rectangle accroché à des sortes de chaînes… - … Non mais t’es sérieux ? - Je t’assure ! Viens voir.
Son agresseur avait fait le tour de ses formes mais ce n’était pas assez pour lui. Ils étaient maintenant deux à palper le centre de son être. Malgré toutes ses barrières dressées, elle se sentait torturée par ces mains qui faisaient tout sauf ce qu’il leur fallait lui faire.
- Attends… Mais… C’est une porte !
Pile à la fin de sa phrase, le pouvoir de Maelys s’estompa. Les douze minutes, limites du bracelet d'Invisibilité, étaient passées.
- OK. Je viens de capter. - Moi aussi. Je comprends mieux ces huit grosses chaînes qui encadrent la porte. - On dirait une pieuvre avec ses tentacules. - Bon… Super. Elle s’est transformée en porte en forme de poulpe. Je vois pas comment arranger ça mais au moins, on a une… Porte de sortie. Haha ! - La ferme. Il faut qu’on lui redonne sa forme humaine.
J’en veux pas de votre forme humaine ! Ouvrez-moi ! Ouvrez-moi ouvrez-moi ouvrez-moi ! Ca me va d'être aveugle et immobile, je veux juste ressentir quelque chose en moi, de l'air, de la chaleur, une personne, tout, n'importe quoi ! Ouvrez-moi !!
- Et comment on fait ça, dis-moi ? - Qu’est-ce que j’en sais ? Il doit bien y avoir un indice quelque part. - Peut-être derrière la porte ?
Enfin un de ses engagés posa une main sur sa poignée. Elle ressentit alors un frisson de pure jouissance… Qui laissa place, quasiment instantanément, à une terrible frustration qui lui sembla écorcher son âme.
Reste pas planté là, appuie dessus, appuie dessus, appuie dessus et ouvre-moi, fais-moi grincer et traverse-moi !!
- Bon. T’as bien ton arme ? T’es prêt ? J’ouvre.
Son important :
- Il semble n’y avoir personne derrière.
Mais merde, bougez-vous, c’est quoi votre problème ? Allez go, on remue son boule, on marche, plus vite que ça, allez !
C’était absurde mais, plus on lui procurait du plaisir, plus son taux de frustration grandissait. Elle n’en avait jamais assez.
- … Je passe devant.
Alors que les deux hommes la traversaient, Maelys ressentit une sérénité immense et un niveau de joie qu’elle n’avait que trop peu expérimenté. Elle avait la sensation d’avoir accompli sa mission, et de l’avoir bien fait. Elle avait l’impression que c’était bon, qu’elle avait assez vécu, assez aimé, assez compris de choses pour pouvoir mourir. Elle éprouva alors une vague de gratitude pour tous ceux qui l’avaient accompagnée dans cette vie, elle aurait voulu leur dire à quel point elle était heureuse de les avoir connus, leur dire merc…
Son important :
MAIS QUELLE BANDE DE…!
- Mais qu’est-ce que t’as foutu ?! - Hein, quoi ? Mais ? - AH ?! ATTENTION ! - Nyeh ?
Maelys ne put le voir mais à ce moment-là, la même lumière qui l’avait éblouie fit de nouveau un tour de magie.
- C’est pas vrai !! Bon, les débiles là ! Je sais pas si vous m’entendez mais si moi aussi je me transforme en porte, on est mal barré. Alors… Toi je t’ouvre… Et toi je t’ouvre… Et je vous laisse comme ça jusqu’à ce que je trouve la solution. Priez pour moi… Priez pour vous.
Aah… Quel homme bon ! Je crois que jamais de ma vie je n’ai ressenti autant de bien-être… … Maelys ? Oh ! Tu m’entends ?! Et je t’entends ! Mais c’est génial, on va pouvoir discuter jusqu’à ce que ton collègue nous libère ! Alors comment tu vas ? … Comme une porte ouverte. Haha, t'as vu comme ça fait trop de bien ? J'ai jamais été aussi sereine ! Je me demande combien de temps il mettra pour nous retransformer ! Mais bon, dans cet état, je veux bien patienter mille ans !
Cela dit, ils n’attendirent pas longtemps avant d’avoir des nouvelles de leur seul espoir. Alors que Maelys débattait sur l’importance misérable de posséder des cheveux à une époque où les bonnets existaient, ils entendirent un profond soupir où se mêlaient colère, frustration et impuissance.
- Tu as échoué. - Oui. - Mais voyons le bon côté des choses, nous avons ce beau sentiment de mission accomplie quand même, nan ? - … Je suis fermé… - … - … - Dur.
Ils ne surent pas combien de temps ils attendirent qu'on vienne les sauver, mais les plaintes de la porte fermée avaient alors fini par détruire tout sentiment de bonheur parmi eux. Au final, comme des centaines d'autres prisonniers, ils furent bien contents de se séparer et de quitter le donjon d'Ianua. Les deux hommes ne se supportaient plus, comme ils ne supportaient plus Maelys et ses conversations infinies. Tellement qu'ils partirent avant de lui demander paiement pour leurs services.
Pour sa part, la rouquine s'empressa de rentrer à la Cité afin d'écrire un nouvel article sur les portes d'Ianua. Son supérieur fut content de ses écrits… Bien qu’il décida seul de changer le nom du contenu. Après tout, « Cinq bonnes raisons de laisser une porte ouverte » n’était pas un titre très accrocheur.