Texte en écho : HARMONIE Du samedi 24 octobre (00h01) au dimanche 25 octobre (23h59)
Parfois les choses vont trop vite autour de nous. Tout change, tout bouge et le chaos débarque dans nos vies. Les idées embrouillées, on ne parvient pas toujours à réfléchir ni à prendre les bonnes décisions. Soyez en paix avec vous-même, prenez le temps de vous libérer l'esprit pour retrouver l'harmonie dans votre vie.
Votre personnage est tracassé ou vient de vivre un évènement qui l'a profondément perturbé et il a besoin de temps pour prendre du recul et se sentir mieux. Racontez-nous comment il parvient à adoucir ses pensées et à retrouver la paix intérieure.
Rappel ○ Texte en écho :
Avec une limite de 1500 mots chacun, les participants seront en binôme. La modalité particulière de cette épreuve est que leur texte doit faire écho à celui de leur partenaire. La façon de faire est assez libre, cela peut intervenir dans la forme du texte, dans un élément important qui y apparaît, dans son déroulement global... L'écho doit tout de même être assez conséquent pour être remarqué sans tomber dans la facilité (la répétition d'un mot ne suffit pas, par exemple). Vous aurez cette fois deux jours pour vous concerter et mener à bien cet exercice.
En supplément :
• Aucun ordre n'est imposé, vous choisissez qui commence ! • Vous pouvez mettre une petite explication de l'écho entre les deux textes si vous l'estimez nécessaire. • N'hésitez pas à rejoindre la ShoutBox si vous n'avez pas encore trouvé votre binôme. • Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Dany Martins (DT)
Invité
Dany Martins (DT)
Sam 24 Oct - 19:59
Univers de DT:
Paradis, Enfers, Terre, tout est réalité. Damned Town est une ville immense, perdue quelque part on ne sait où. Les humains qui commettent un péché s’y réveillent, comme après un long sommeil, aux pieds des marches de la Mairie, recouverts d’une petite couverture. Les déchus, exclus de leurs terres d’origines, y sont envoyés pour s’y racheter.
De par la présence de la reine des anges, Haelyn, et d’un roi démon, Dragon, les anges et les démons cohabitent avec tout ce petit monde dans la ville, se livrant une guerre ouverte, sans violence, car interdite, mais sans merci.
Il y avait un moment que Dany avait ce poids sur la conscience. Elle avait revu un de ces anciens camarades et celui-ci n’avait rien trouvé de mieux que de l’appeler par un surnom qu’elle n’appréciait absolument pas, celui qui lui rappelait qu’elle n’avait pas toujours été la meilleure dans son domaine. Ce surnom n’était en soi qu’un bruit de couloir officiellement, mais personne ne l’appelait ainsi, par respect et surtout parce que ce n’était pas supposé être sorti de l’enceinte du bureau disciplinaire qui l’avait reçu à l’époque. L’ange de la Mort… Elle affectionnait certes la faux pour ses entraînements et la maniait assez bien mais elle avait une certaine maladresse en elle et couper la tête d’un démon n’avait pas été une chose qu’elle avait fait intentionnellement. Elle s’en voulait encore pour cela et, bien qu’elle essaie de le dissimuler à ses supérieurs, elle n’arrivait pas à tirer un trait dessus. L’un de ses pairs lui avait conseillé d’aller en parler à un professionnel qui avait décidé que le mieux était d’intégrer un groupe de parole et d’exprimer tout haut ce qu’elle ressentait vis-à-vis de cet accident.
La culpabilité la rongeait petit à petit depuis des décennies. Il fallait qu’elle en parle, qu’elle l’exprime de vive voix. Il le fallait. Elle le savait. Mais elle ne le souhaitait pas vraiment pour le moment. Plus le temps passait et plus il lui était difficile de l’évoquer. Et pourtant elle devrait se forcer. Comme beaucoup de personnes dans son cas, elle pensait que personne ne la comprendrait ou ne la croirait. Cependant, alors qu’elle assistait à cette thérapie de groupe, elle put constater que certains évoquaient des choses qui lui paraissaient familière sans pour autant être identiques.
Assis sur des chaises, en rond, le thérapeute se mêlant aux patients et participant autant qu’eux, chacun parlait et évoquait son histoire, répondant aux questions que pouvait poser le professionnel et les autres. Le tour de Dany arriva plus vite qu’elle ne l’ait cru et voulu. Elle resta silencieuse un moment en dévisageant chaque personne présente.
Dany ?
La voix du professeur la ramena à la réalité et la fit tressaillir. Elle le regarda un instant sans prononcer plus de mots qu’auparavant. Le visage de l’ange restait impénétrable comme à son habitude. Elle qui avait appris à se taire et dissimuler des choses devait aujourd’hui s’exprimer librement mais surtout sans faire d’impair vis-à-vis de son travail et sa condition. Après tout, elle ressemblait totalement à une humaine et avait même poussé le déguisement en se rajoutant des tatouages sur le visage.
Je m’appelle Dany. Je suis ici pour parler, comme vous tous, de quelque chose qui a un impact néfaste sur ma psyché.
Oui, Dany parlait réellement ainsi dans la vie de tous les jours. Habituée à faire des rapports oraux et écrits clairs, elle ne pouvait aller à l’encontre de ce qui lui avait été inculqué pendant des dizaines d’années. La meilleure couverture qu’elle avait trouvé pour cela était un emploi dans les bibliothèques, elle passait ainsi pour une férue de littérature en tout genre.
Il y a quelques années, alors que je venais voir une personne pour un renseignement, j’ai tué une personne. Même si il était démoniaque de par sa nature et celle de ses activités, je ne peux pas m’empêcher de m’en vouloir. Personne ne devrait mourir de la main de quelqu’un d’autre. J’ai eu peur pour ma vie et lorsque j’ai voulu m’en aller, je n’ai pas eu d’autre choix que de me défendre lorsqu’il m’a attaqué. J’ai beau savoir ça aussi, je ne peux quand même pas m’empêcher de ressentir une certaine culpabilité à ce sujet.
Elle se tut, balaya l’assemblée de son regard bleu et l’arrêta sur le thérapeute qui hochait la tête avec approbation. D’un geste il l’invita à continuer et elle secoua imperceptiblement la tête. Elle lui en voulu lorsqu’il prit la parole pour lui poser des questions.
Très bien Dany. Dis-moi, qu’as-tu ressenti en prenant cette vie par accident ?
Se renfonçant dans son siège, elle croisa les bras et le fixa avec mauvaise grâce en reprenant la parole.
De la culpabilité. Je vous l’ai dit.
Jamais elle n’admettrait qu’elle avait aussi eu peur, qu’elle avait été terrifiée d’avoir accompli cet acte même s’il s’agissait d’un démon et qu’elle était un ange qui avait suivi un entraînement d’élite pour être un bras armé si nécessaire.
La brune faisait clairement preuve de mauvaise volonté. Ecouter les autres l’avait aidé à savoir qu’il était normal de ressentir ce genre de chose. Mais il fallait qu’elle parle elle aussi et, cela, elle n’était pas vraiment pour. Elle avait dit le strict minimum. Voyant que le thérapeute ouvrait de nouveau la bouche, elle le devança en le fixant intensément :
Personne suivante.
Un léger sourire se dessina sur le visage de l’homme qui désigna la personne suivante à prendre la parole.
Au suivant, oui. Merci Dany.
Les autres autour d’elle murmurèrent en chœur les deux derniers mots avant de regarder la prochaine à devoir parler tout haut.
Dany Martins (DT)
Athéna
Invité
Athéna
Dim 25 Oct - 0:54
Terrae en quelques mots :
Terrae est un Institut pour ceux qui, après avoir vécu un grand choc émotionnel appelé Vide, développent des pouvoirs. Un Institut de l'acceptation, du pardon, où l'on peut prendre le temps de se reconstruire.
Chacun y a un choix à faire : rester ou repartir dans le monde. Pour ceux qui restent, c'est la possibilité de changer, échanger avec les autres, d'évoluer pour affronter ses démons et devenir meilleur. Au bout du parcours, la possibilité de donner de son temps pour aider les nouveaux arrivants, ou simplement travailler.
Les pouvoirs se développent en fonction des personnalités, ainsi se mélangent les éléments : terre, air, feu, eau, tonnerre ; et les affiliations lunaires ou solaires. Les plus jeunes peuvent étudier, les plus vieux travailler, tant que vous êtes entre 10 et 25 ans, l'Institut peut vous aider.
Athéna :
Athéna est une Master de Terrae, c'est à dire qu'elle possède le rang le plus élevé, après 7 ans passées au sein de l'Institut (et un bon gros combat des familles).
Enfance nomade au sein d'un Cirque Russo-Européen, elle arrive à Terrae lorsque son père décide de vendre le Cirque après un accident avec un tigre dont elle est responsable. Au cours des années qui suivirent, elle fit un bon paquets de choses pas possibles à résumer mais dans le tas elle se fit tatouer un bras et perdit l'usage de ses jambes (oops). Après plusieurs années de thérapies, elle décida de se faire amputer et de construire des prothèses. Actuellement, elle utilise son génie mécanique au service de la gestion du matériel de Terrae, elle répare tout ce que ces abrutis d'élèves turbulents cassent SENRI REPOSE CETTE PORTE tout en effectuant diverses missions à travers le monde. Peut-être qu'elle en fait un peu trop.
Athéna est Terre Titan ; les terres, les pierres et la végétation n'ont pas de secrets pour elle, quant au titanisme elle fait du un contre un avec un rhino au calme. Elle possède également une Greffe (un pouvoir supplémentaire des Masters) complètement pétée mais qu'elle ne comprend pas encore. Elle a 24 ans, mais son rang de Master fait qu'après ses 25 ans, elle ne vieillira physiquement plus. Athéna est calme, réfléchie et fait plus confiance à sa capacité d'anticiper qu'à ses émotions. Fière et fascinée par la puissance des pouvoirs, c'est une combatante acharnée et une fine stratège, contrairement à certains de ses collègues, elle n'hésite pas à faire usage de sa force pour se faire entendre. Petite dernière en date à être passée Master, elle craint cependant que sa personnalité s'efface au profit de son utilité.
Je suis OK pour tout commentaire, curieuse même !
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_ A-théna ?
Elle sent plusieurs paires d'yeux se tourner vers elle, pleins d'une bienveillance qu'elle aurait repoussé autrefois. Certains sont étonnés que son nom sonne aussi peu "comme de chez eux", d'autres pensent savoir pourquoi elle vient ici parler ici. Ou plutôt pourquoi elle ne parle pas encore. C'est parce qu'elle n'a plus ses jambes, c'est forcément ça. Les problèmes d'un handicapé ne peuvent être que liés à son handicap, évidemment. S'ils s'avaient, souffle t-elle dans son esprit, une vague image de l'Institut venant la hanter. Elle n'a pas besoin d'images, Terrae est déjà dans sa tête à tous les instants.
Comment réparer ceci. Comment contacter machin. Comment gérer tel Master qui part à la dérive totale. Comment garder assez d'énergie pour étoiliser untel, avant de partir s'entraîner un peu, tenir au courant unetelle et surtout, finir ces foutues listes infinies de choses à faire avant de partir se coucher. L'Institut est partout en elle, et si elle prend la peine de se réorganiser pour venir ici, écouter les mots que les autres posent sur ces choses, ce n'est pas parce qu'elle n'a pas de jambes, mais parce qu'elle n'a pas de temps. Paradoxal pour une personne qui ne vieillira plus, mais contrairement à elle, les choses passent à une vitesse.
_ Tu te sens de parler aujourd'hui ?
Sa respiration se bloque. Les mots sont faciles à poser quand elle parle de construire, d'expliquer une stratégie ou de rouler des mécaniques (littéralement). Ils sont beaucoup plus difficiles à sortir quand ils doivent parler d'elle même. Elle a écouté, elle ne se sent pas légitime de parler devant ces gens. Parce que leur vie est plus dure, plus cruelle. Parce que leurs raisons d'aller mal sont plus légitimes. Athéna est heureuse à côté d'eux, elle ne veut pas se plaindre.
Elle s'apprête à signer un nouveau "non" de la tête accompagné d'un sourire aimable, quand elle comprend. Elle est heureuse. Mais pas comme ça. Elle ferme les yeux, prends une inspiration. Elle projette son pouvoir dans le sol, respire par la terre. Elle sent les alentours, la pièce dans laquelle elle se trouve, la composition du sol sous les fondations. Elle peut sentir sa peau frémir au contact de la vie souterraine. Elle sent les graines des plantes enfouies, les roches aux multiples compositions, jusqu'à la texture de cette terre. Elle expire. En elle se diffuse la puissance de ce qu'elle maîtrise, la taille qu'elle a prise en s'étendant. La fureur paisible de la puissance, de l'excitation d'un combat en attente, le contrôle de son habitat ; tant de choses qui font qu'elle est elle, qu'elle se sent bien, et qu'elle est plus humaine avec cette force. Force physique d'ailleurs qui remonte le long de son dos, parcours ses bras, son bassin, remonte en ondes agréables. Tant de choses auxquelles ses interlocuteurs sont aveugles et sourds.
Quand elle ouvre à nouveau les yeux, les paires qui l'observent sont toujours là. Elle s'éclaircit la gorge, à la recherche des mots, plus apaisée cette fois. Il faut qu'elle parle.
_ Bonjour. Je m'appelle Athéna et...
Elle se souvient avoir déjà essayé, de formuler, d'en parler, s'être faite réprimandée, avoir attiré l'inquiétude de ses proches. Elle hésite comme on trébuche, mais elle sait qu'elle doit continuer.
_ J'ai... Je viens de commencer dans la vie active et...
Faux départ, ce n'est pas grave, recommençons. Elle respire par la terre. Elle cherche ce qu'elle est à travers elle, sa paix, son harmonie. Elle repense aux sourires, aux souvenirs, aux missions qui ont eu une bonne fin, à ses élèves assidus, à qui elle dispense le peu qu'elle sait. Elle repense aux grimaces de sa mère et au sourire rayonnant de son père, aux arbres de la forêt qui borde Terrae, à la salle des Masters, à ses amis, à leurs confidences et leurs secrets, à tous ces endroits où elle se sent chez elle.
_ Je n'arrive pas à arrêter de travailler, elle avoue enfin. Ça m'obsède, je- J'ai essayé de me dire que ça allait, mais en fait non, ça ne va pas. Et ça n'est pas... Facile à comprendre pour moi, parce que je suis plutôt... Logique ? Mais... Je sais aussi que je ne peux pas continuer comme ça. Parce que ça devient dangereux pour moi, pour mes proches, et que j'ai encore tellement... A faire...
Elle ne se souvient pas quand ses épaules se sont à nouveau crispées. Elle voudrait alléger tout ça avec un rire, dire que ça n'est pas facile de parler dis donc. Elle n'y arrive pas, elle ne sait pas quoi ajouter sans retomber encore dans ses vieux travers. S'excuser pour le retard même quand personne ne lui en a fait la remarque. Dire "j'ai encore pleins de choses à faire" alors qu'elle est dans son lit, sur le point de s'endormir. Se culpabiliser de ne pas se lever le matin quand elle sait que chaque journée est pire que la veille. Se dire que ce n'est pas grave si elle manque à l'appel une journée... Avant de se dire que si, c'est grave, on pourrait l'oublier - elle ne veut pas qu'on l'oublie. C'est l'homme qui mène la séance qui la regarde et qui parle, avec le même sourire qu'elle donne à ses élèves.
_ Merci Athéna, d'avoir commencé à en parler. Aller mieux n'est pas facile, mais on va t'accompagner du mieux que l'on peut.
Et ses épaules se détendent un peu, ses nerfs se relâchent. Elle a fait le premier pas, d'une longue série elle espère. Et rien qu'avec ça, elle se sent un peu mieux.