- Qui est Thresh ? Qu'est ce que Valoran's Battlefront ?:
Thresh ou le Gardien est chaîne est un être sadique qui ne vit que pour le plaisir de torturer les gens et enfermer leurs âmes dans sa lanterne. Venant d'une époque oublié des livres d'histoires, certains disent que c'était un cruel bourreau pendu par ses prisonniers lors d'une révolte de groupe, d'autres racontes qu'il était auparavant un Soldat au sein des îles Bénies qui, avant la Ruine, gardait un coffre contenant les plus dangereux artefacts que cette terre pouvait porter. Ce mort vivant arpente depuis plusieurs siècles le continent à la recherche des âmes les plus résistantes afin de pouvoir exercer son hobby favori. La lanterne qu'il porte avec lui renferme toutes les âmes des personnes qu'il a tué, condamné à une souffrance et une agonie éternelle.
- Gardien Thresh ! Nous ne vous avons pas posté au Coffre pour que vous puissiez piquer du nez en toute impunité !Il ouvrit les yeux en sursaut, voyant un homme grand bourru et vêtu de la tenue des Gardes des Îles Bénies. Le temps de se remettre les idées en place, il fixa son supérieur.
- Je m’excuse Chef Maxwell, la garde de nuit n’est pas venue et j’ai du assurer leur relève.Les yeux cernés, le sommeil l’attirant petit à petit dans un monde de torpeur, il résista tant bien que mal, n’attendant que le départ de son interlocuteur pour se reposer. Maxwell beugla un ordre aux soldats l’accompagnant, avant de rétorquer.
- Vous irez en salle de repos et vous reprendrez votre travail une fois en pleine possession de vos moyens, j’ai l’impression d’avoir affaire à une loque sortie de la taverne.Soupirant de fatigue, Thresh traîna les pieds vers les baraquements s’effondra dans le premier lit qui était à sa portée. Il regarda rapidement autour de lui, le silence de la chambre et les bruit étouffés de la population active durant l’après midi lui servant de berceuse. Le dieu du Sommeil l’avait déjà capturé dans sa couette de l’oubli, celui-ci n’opposant aucune résistance.
Cependant, cette sieste était bien différente de d’habitude… Les éléments qui se formaient autour de lui arboraient des détails d’une précision sans faille pour donner une terre cendrée : des arbres morts aux branches dépourvues de feuilles, une rivière d’eau croupie qui s’écoulait près de lui sans aucune autre forme de vie autour de lui.
Lorsqu’il baissa la tête, le Gardien pu constater qu’il portait une tenue qu’il n’avait jamais vue auparavant. Ses bottes d’acier aux couleurs argentées et à l’apparence lisse avaient été remplacé par des grèves d’un métal noir et aux formes agressives mais ne faisant presque plus qu’un avec sa jambe. Son pantalon en tissu semblait avoir été usé par le temps, tout comme sa longue veste dont les extrémités laissaient supposer que les mites en avaient fait leur festin. Mais la confusion s’accentua lorsqu’il aperçut trois objets : une lanterne, ressemblant trait pour trait à la décoration de verre qui se situait sur l’extrémité de son bâton de Garde, le crochet lié à une chaîne et les différentes clés accrochées à sa ceinture, brillant toutes d’une lueur bleu vert.
Quelque chose n’allait pas, il en avait le cœur net. Pressant le pas, Thresh se rapprocha de la rivière pour voir son reflet : celui d’un spectre, d’un monstre à la corpulence en tout point similaire à la sienne.
Soudain, il entendit un l’écho d’un murmure :
- J’ai vu… Souviens-toi l’exaltation de la douleur…Secouant la tête, le Gardien se concentra comme il put afin de retrouver ses esprits, mais quelque chose attira son attention, un filet de liquide rouge suivant le cours de la rivière. Lorsqu’il remonta la source de ce trait, il observa avec effroi un corps inanimé : celui d’une femme dans la rivière, les traits de son visage encore marqué par la terreur et le corps comportant de nombreuses lacérations. Les murmures continuèrent, s’insinuant dans les pensées de Thresh :
- Rappelle-toi, elle a eu plus de chance que le livre…Une douleur lancinante lui traversa le crâne, son environnement s’effaçant peu à peu pour laisser place au noir complet, un décor vide avec, pour seules personnes, lui et le monstre qu’il semble avoir incarné pendant un bref moment.
Dans un soupir fantomatique, la créature ouvrit la bouche, ajoutant avec le même ton qu’avait entendu le Gardien auparavant :
- L’immortel du Coffre….Le Gardien recula de quelques pas, sous le choc face à cette information.
- C-Comment ? Comment sais-tu cela ?! Il saisit alors son bâton, se préparant à toute offensive, alors que l’entité continuait ses murmures
- Le livre vivant… La Larme éthérée… Le Fouet de Simon- Assez ! Comment peux-tu connaitre tous ces artefacts ! Personne ne connait leur existence à part les Gardiens !Le spectre sourit, alors que le noir reprit peu à peu des couleurs, pour laisser place à l’intérieur du coffre. Tous les objets magiques consignés dans le coffre des Iles Bénies, sans en oublier un seul, disposés sur les étagères, exactement avec la même disposition que lors de la dernière visite de Thresh. Le spectre s’y balada, comme un habitué regardant un à un les objets avec un sentiment de nostalgie.
-Je sais… C’est tout.La confusion gagna peu à peu le Gardien, qui essayait de rationnaliser tout ça avec autant de volonté que possible.
- Tu es l’une des entités scellées dans l’un des objets maudits c’est cela ?!C’est alors qu’il constata avec effroi que le visage du spectre se déformait, des cartilages, des muscles et des ligaments se formant peu à peu pour former un visage sans peau. D’un simple geste, il posa sa main sur son menton afin de s’assurer que sa mâchoire était bien en place et qu’il pouvait alors aligner plus de deux mots.
- On peut dire cela, effectivement. Cela doit être dur de garder constamment le Coffre, avec tout cette magie qui a rendu fou un nombre affolant de mages… Chapeau pour avoir tenu aussi longtemps.
Thresh garda ses distances, s’éloignant au maximum de la vision d’horreur qui se tenait face à lui.
- Je n’ai pas le choix, j’ai une tâche à accomplir. C’est mon devoir.Le pas plus lourd, le Spectre se rapprocha du corps de l’Homme immortel, lui griffant le bras du bout de son crochet. L’homme grogna, une légère plainte s’en échappant, mais rapidement la blessure se referma toute seule, pour le plus grand plaisir de son bourreau.
- Imagine les possibilités, n’as-tu pas envie de voir jusqu’où sa régénération peut aller ? Pareil pour le Livre Vivant, qu’est ce qui est sa peau et que sont ses organes ?D’une voix plus ferme, le Gardien rétorqua, comme pour se rassurer lui-même :
- Rien du tout, j’ai été choisi pour garder le Coffre, il est hors de question que je fasse quoi que ce soit aux entités à l’intérieur.Un rire puissant résonna alors, poussant Thresh à se couvrir les tympans
- Foutaise ! Tu connais déjà par cœur le nom de chaque objet ici… Rappelle-toi d’une chose, tu n’as pas été choisi pour ton mérite…
D’un claquement de doigt, le spectre fit disparaître le coffre fort et son contenu, replongeant les deux personnes dans le noir. Un écho se fit alors entendre :
- Tu ne trouves pas que Thresh est bizarre ? Il mange seul tout le temps et ne parle à personne..
- Thresh ? Au coffre ? Parfait on ne le verra plus comme ça… Il évitera de saper le moral des troupes avec ses commentaires à la con…Les échos se multiplièrent, formant peu à peu un brouhaha incompréhensible. Tout se mélangeait dans la tête du Gardien.
- ASSEZ ! C’est faux ! Ce sont des mensonges ! - C’est vrai et tu le sais ! Tu n’es qu’un paria parmi les Gardiens et c’est pour ça qu’ils t’ont assigné à la garde du coffre, pour se débarrasser de toi. Combien de journée as-tu passé sans avoir la visite d’un de tes collègues sans que ce ne soit un remplacement ou une dispute ?- J-Je ne sais pas..- 543 jours… Depuis le premier jour de ton affectation au coffre… La solitude t’a rongé à un point où les interventions de ton supérieur et la mémorisation du nom des artéfacts sont la seule chose qui t’as permis de tenir jusqu’à maintenant. - Et comment tu peux savoir autant de chose sur moi ! Tu n’es qu’une manifestation magique qui veut me faire sombrer dans la folie ! Tout ce que tu dis n’est que mensonge ! Le spectre se rapprocha, la peau reformant peu à peu les traits de son visage.
- Je te connais, je te connais même très bien… Je n’essaie pas de te faire sombrer dans la folie… Tu sombres déjà.Le visage du spectre était complètement reconstitué, et Thresh constata avec effroi que le monstre qui se tenait face à lui n’était autre que lui-même, une version de lui dont seuls les vices avaient été conservés, ne laissant qu’une créature assoiffée de souffrance, de torture et d’âme à collectionner.
Tétanisé, Thresh finit par ouvrir les yeux et à regarder autour de lui en panique pour constater qu’il était de retour dans les baraquements. La sueur perlait son front, et son cœur battait avec une intensité qu’il n’avait encore jamais ressentie auparavant. Quelque chose avait changé au fond de lui, et les dernières paroles de son double étaient gravées dans ses souvenirs, de manière indélébile.
- Un pas après l’autre, laisse toi faire…