Texte en miroir : FRERES ENNEMIS Du samedi 24 octobre (00h01) au dimanche 25 octobre (23h59)
Il vous ressemble et pourtant vous êtes si différents. Vos idées divergent mais finissent parfois par se rejoindre, certains vous voient complémentaires, d'autres vous décrivent similaires. Quoiqu'il en soit, c'est quelqu'un qui a eu une grande influence sur vous et vous avez eu un grand impact dans sa vie. Pourtant, vous ne cessez de vous mesurer l'un avec l'autre, comment se finira cette compétition ?
Vous retrouvez une personne importante à vos yeux mais avec qui les relations n'ont pas toujours été simples. Les tensions ou la compétition entachent le lien qui vous unit mais pourtant, vous tenez toujours à ce proche qui a été là pour vous quand vous en aviez besoin. Vous avez aujourd'hui l'occasion de vous confronter avec lui ou elle une bonne fois pour toute. Comment allez-vous agir ?
Rappel ○ Texte en miroir :
Tout comme pour le texte en écho, il s'agit d'une épreuve similaire au solo dans le format (1500 mots maximum chacun), avec un binôme et qui doit se répondre. Sauf qu'ici ce n'est plus un écho mais un miroir. Les deux textes sont l'opposé l'un de l'autre, le côté inverse, le négatif de la photographie. Ce qui se passe dans l'un voit son contraire dans le second, et vice-versa. Comme pour l'écho, vous aurez deux jours pour terminer cette épreuve.
En supplément :
• Aucun ordre n'est imposé, vous choisissez qui commence ! • Vous pouvez mettre une petite explication du miroir entre les deux textes si vous l'estimez nécessaire. • N'hésitez pas à rejoindre la ShoutBox si vous n'avez pas encore trouvé votre binôme. • Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Kirito [SAO]
Invité
Kirito [SAO]
Dim 25 Oct - 20:42
Sword Art Online:
Sword Art Online est un VRMMORPG révolutionnaire sorti en 2022, assurant une immersion totale dans un monde de fantasy médiévale. Le rêve de beaucoup de gamers vire au drame lorsque, le jour du lancement, son concepteur révèle que la déconnexion est devenue impossible à moins d'atteindre le centième étage de l'Aincrad, le château flottant dans le ciel servant de décor à la tragédie, ou de perdre tous ses points de vie, entraînant une mort virtuelle comme réelle. Dans le contexte des premiers paliers du jeu vidéo, une quête met en scène une guerre entre deux races elfiques.
L'histoire ici se déroule près d'un an après le début de cette quête.
Kirito:
Jeune adolescent ayant profité de son expérience de testeur de la version démo du jeu, Kirito s'est hissé jusqu'au front de libération parmi les meilleurs joueurs de Sword Art Online. (Trop) discret sur sa compréhension du système, ses intentions paraissent souvent obscures pour les autres au-delà de sa volonté d'atteindre le centième étage, et son attirail sombre lui a valu la controversée réputation d''épéiste noir'. S'il se range du côté des joueurs pour battre les monstres, son empathie le fait voir les personnages non-joueurs habitant l'Aincrad au-delà de simples intelligences artificielles au service de la communauté.
Frères ennemis
Kirito [SAO] & Ehawee [Dùralas]
La rotation dangereusement fugace de la lame qui fendit verticalement l'air dans un sifflement azuré fut stoppée par une complainte aiguë. Le métal rencontra le métal, et les deux épées luttèrent pour repousser leur reflet dans une gerbe d'étincelles symphonique.
- Pourquoi? - Parce que sa mort n'est pas nécessaire.
Voilà ce que je n'avais pas su dire, la première fois que la situation s'était présentée à moi. Elle remontait à quelques mois désormais, lors de la période d'essai de Sword Art Online. Ce jour-là, une pluie de taillades s'était abattue sur elle, lacérée par une dague, tranchée par une hache de guerre et perforée par une rapière. J'étais resté là, impuissant, mal à l'aise, pour assister au spectacle mortel. Mais je n'avais rien pu dire à ces gens - mes coéquipiers - puisque après tout ils profitaient à leur manière de ce qui était encore un 'jeu'.
De retour dans l'Aincrad comme s'il m'avait été donné une seconde chance auprès d'elle, j'avais décidé d'agir au lieu de témoigner. Même si en bloquant la lame d'un joueur prête à s'abattre sur une intelligence artificielle, personnage scripté dans la quête pour être tué par l'un de mes semblables, la volonté de me repentir devenait le geste d’un renégat.
- Fuis!
Je ne sus pas su tout de suite si elle l'avait fait, car l'attention de mes anciens confrères se déporta sur ma traîtrise. Le ton monta déraisonnablement, les armes se dévoilèrent sans douter de leur cible, et je tentai de m'éclipser pour éloigner nos opposants de leur première victime. Mais quand la loi du plus fort n'est pas la meilleure, c'est celle du nombre qui l'emporte.
- Enfoiré!
Tombé au sol, ma chère épée à quelques mètres de ma main, je reculai pour essayer désespérément d'échapper au coup fatal. Comme elle l'avait fait avant moi. La flèche qui s'enfonça dans la roche à ma gauche témoigna de son soutien lorsque je me croyais seul. Avant d'avoir eu le temps de comprendre la situation au-delà de l'identité de la seule personne capable de bander un arc dans un monde d'épées, je fuyais avec elle. Le silence qui s'instaura entre nous, aussi pesant que crédible, me confirma ce que je savais déjà: cette elfe aux traits fins et intemporels avait une conscience propre qui transcendait un algorithme codé. C'était un être humain, tout comme moi, même si notre conception différait.
- Je... Merci.
J'avais souhaité lui demander pourquoi, mais j'aurais alors du commencer par me demander, à moi-même, pourquoi l'avais-je aidée. La question s'étouffa dans mon esprit alors que je conversais avec elle, qui tout comme moi avait choisi de s'opposer aux siens au nom d'une justice plus universelle. Étrangement, j'avais été en mesure de la retrouver au fil des mois et des saisons. Chaque fois que je lui donnais un lieu et une date, elle ne promettait rien mais finissait toujours par se présenter au rendez-vous. Que le décor implanté, au septième, quatorzième ou vingt-cinquième étage fut une clairière, une caverne ou un volcan, ses longs cheveux aux couleurs des forêts nocturnes reflétaient le clair de lune exactement là où je lui avais demandé de m'attendre. Chaque fois je lui parlais de mes aventures et elle me racontait les siennes. Chaque fois nous abordions ce conflit qui faisait rage et dont nous avions choisi de ne pas prendre part. J'ignorais comment cela s’incarnait pour elle; dans mon cas les objectifs impitoyables de quête demeuraient invalidés quand j'invoquais mon interface holographique - car chacune des options proposées allait à l'encontre de sa tribu. Et... D'elle aussi.
Je n'aurais pas à rougir en affirmant que je la voyais comme mon amie et mon égale. Peut-être paradoxalement la seule apte à comprendre mes choix et mes positions.
Jusqu'à ce jour-là...
- ... Un assaut se prépare contre les tiens... Le dernier.
Le hasard avait voulu que la plaine où se retrouver était cernée par une pluie battante trois-cent quarante jours dans l'année, parfaisant la dimension tragique de nos dernières retrouvailles. Jusqu'à sa réponse, j'avais d'ailleurs douté qu'elle fût capable de m'entendre puisque ma voix s'était éteinte au contact de mes lèvres et que l'averse martelait le sol au rythme des tambours de guerre à venir. Après tout, l'orage m'avait toujours semblé de mauvaise augure. Quelques heures plus tard nos clans s'affronteraient dans un combat aussi classique que singulier, opposant les joueurs et le système qui les emprisonne. Si nous ne prenions pas parti, notre neutralité, gravée dans le marbre virtuel, entraînerait vainement notre perte. Je finis par redresser la tête pour lui adresser un sourire qui me coûta toute mon énergie.
- Il y aura des morts, peut-être des deux côtés. Mais au fond... Tout ce que je souhaite, c'est de te savoir survivre.
Ma main balaya nerveusement des larmes fantômes et je basculai la tête. Pourquoi les choses devaient-elles finir ainsi? Pourquoi devais-je me retrouver à mon tour à dégainer contre celle que j'avais protégée et qui m'avait protégé en retour? Elle avait sublimé ma connaissance de ce monde, tout comme elle m'avait permis d'en transmettre la splendeur à qui voulait bien m'écouter. Je soupirais lourdement.
- Même si je n'ai jamais été ton allié, je n'aurais pas cru un jour devenir ton ennemi. Alors je te fais cet aveu pour une raison précise... S'il te plaît, cette fois... Fuis.
En prononçant ces mots, je savais déjà qu'elle ne le ferait probablement pas. Les elfes sont des êtres fiers, et cette fille indomptable. Insoumise. Malgré sa condition d'entité artificielle, elle lutte contre le système qui l'a créée et qui a choisi de faire d'elle son pantin. Jusqu'au jour où son destin a changé: dans ma propre captivité, je me suis contenté de lui remettre la clé de la liberté. Mais c'est elle qui en a ouvert les portes. Je l'ai compris à l'instant où, au milieu des combattants, j'ai tiré mon épée noire de son fourreau dorsal. Et qu'elle est là. Juste en face de moi.
Dùralas est un monde fantastique s'inscrivant dans un univers médiévalo-fantastique. De nombreuses races y vivent : abyssaux, djölfulins, elfes, géants, humains, hybrides, nagas, nains, peaux-vertes, stryges blancs et noirs, thérianthropes et vampires. Chaque peuple est libre de parcourir tout Dùralas et chacun peut poursuivre ses rêves et devenir ce qu'il souhaite au fond de lui : aventurier, brigand, fermier, guerrier, roi, tavernier, tueur, etc. De nombreuses autres personnes peuvent agir sur ces ambitions, en bien comme en mal. Des regroupements d'individus opèrent sur tout Dùralas, qu'ils veuillent protéger le roi des humains, comme les Gardiens, ou piller toutes les côtes et tous les navires comme les Pirates.
Ehawee est une elfe sylvestre de 188 ans née à Endorial, la cité elfique. Malgré cet âge, la créature a du mal à communiquer avec autrui. En effet, depuis petite, elle a développé la faculté d’entrer en contact avec les esprits de la nature qui sont devenus ses seuls amis. Après un passage à l’âge adulte compliqué suite à l’abandon de son père, la femme a décidé de parcourir le monde pour le découvrir et se découvrir. Toujours armée de son fidèle arc qui fait partie de son identité, la douce archère prend peu à peu en assurance au fur et à mesure des obstacles qu’elle croise sur son chemin. Elle défend désormais farouchement la forêt d'où elle vient et l'équilibre du monde spirituel.
Des évènements étranges étaient survenus au sein de Dùralas. Dans les quatre coins du continent, des centaines d’elfes étaient portés disparus sans laisser de trace. Ils s’étaient tout simplement évaporés. Les impulsions de l’univers n’ont parfois aucuns sens, et quelle ironie de constater que toute sa vie est enfaite le fruit d’une conception particulière, dirigée, guidée et réfléchie par quelqu’un d’autre. Une marionnette de code, voilà ce qu’était notre créature sylvestre. Sa quête spirituelle et ses aventures : juste des algorithmes ! Ehawee avait été fabriquée de toutes pièces, tout comme l’environnement dans lequel elle se déplaçait, une illusion complète, de la pointe de ses oreilles à la corde de son arc.
Le temps avait passé depuis que son peuple avait déménagé dans ce nouvel endroit et le vide immense qui avait creusé son coeur n’avait trouvé de quoi se combler, si bien qu’elle se demandait si ses sentiments eux aussi n’étaient pas fictifs. Il y avait-il la moindre chance qu’elle retrouve sa vie passée ? À quoi bon ? Ce monde était-il fictif, lui aussi ? Elle l’ignorait, alors comment savoir où se trouvait la réalité ? Un soir, Ehawee contemplait le ciel, en se disant que rien de tout cela n’était cohérent. Ce soir-là, elle gisait étendue sur le sol, un groupe de « joueurs » l’entourait de leurs lames, il avait eu le dessus sur elle. Tous se regardèrent en se gratifiant, comme des chasseurs qui s’exaltèrent d’avoir abattue l’animal sauvage. Un de leurs objectifs avait été accompli, ils allaient maintenant pouvoir passer à la suite du jeu…Elle crut à ce moment-là que c’était la fin pour elle mais le marionnettiste n’avait établi qu’un test. Alors tout se réinitialisa.
Plusieurs mois s’étaient écoulés, la vie reprenait dans le nouveau territoire des elfes. On érigeait des barricades, formait des bataillons, entraînait des troupes pour faire face à la faction ennemie. Il ne s’agissait pas des bourreaux, oh non, eux avaient le luxe de choisir un camp à soutenir, tandis que les deux peuples étaient contraints de se nuire perpétuellement. Tout cela paraissait insensé et tout cela ne servait qu’au plaisir des bourreaux. Ces monstres sanguinaires, assoiffés de sang elfique, n’avaient aucunes idées de la souffrance des siens. L’archère leur vouait une haine exacerbée, elle les exécrait de tout son être et n’hésitait pas à leur faire payer le prix cher. Oui, car désormais les rôles semblaient inversés. Peut-être que les esprits eurent entendu ses prières et exaucèrent son souhait, en tout cas, les bourreaux furent privés de leur immortalité et leur nombre ne cessait de décroître. Leurs comportements changèrent également, leurs sourires se transformèrent en expressions de terreur et ils devinrent méfiants. Ils se reclurent, privés de choisir un camp, le seul partit qu’ils pouvaient prendre était celui de s’accrocher à la vie. La peur de mourir, voilà ce qu’Ehawee distillait en eux à chacune de ses flèches. Ils allaient payer pour leurs crimes, ils allaient tous payer.
C’était ce qu’elle désirait le plus, à ce moment-même, c’était sans compter un évènement imprévu. Un autre groupe avait finalement réussi à atteindre la femme. L’on pouvait lire dans leurs yeux qu’ils ne la regardaient plus comme une proie, mais comme une bête effroyable, un monstre ayant assassiné beaucoup des leurs. Mais alors qu’une fois de plus, tout semblait perdu pour elle, un de ces bourreaux se dressa contre ses congénères et lui évita la mort. Tous retournèrent leurs épées contre lui, alors l’elfe, surprise du comportement de ce dernier, décida de lui rendre la pareille. Ils purent s’en sortir à l’aide d’une volée de flèches. Dans leur fuite, la tête d’Ehawee bourdonnait. Que s’était-il passé ? Tout s’était enchaîné si vite ! L’avait-elle vraiment…sauvé ? Pourtant, ils n’étaient pas pareils, elle était une elfe et lui un humain, mais cette fois-ci, ils avaient pensé à la même chose.
-Ne me remercie pas, fit-elle sèchement, encore peu sûre de son choix. Elle n’avait que faire des idéaux de justice, elle avait trop souffert pour cela, mais elle ne pouvait se résoudre à finir sa misérable vie dans le déshonneur, ce qui la chagrinait davantage puisqu’elle était désormais une traîtresse, ils étaient tout les deux pourchassés. S’était-il rendu compte de tout cela avant d’agir aussi naïvement ? La femme continuait son chemin, désormais en retrait des siens. Elle n’était cependant pas tout à fait seule puisque l’humain avait tenu à la revoir et cela se produisit plusieurs fois. L’elfe se présentait à lui, intriguée mais sans savoir exactement pourquoi, et à chaque retrouvailles, le visage calme et les paroles douces du jeune individu redonnaient un peu de chaleur à l’archère. Au fil des rencontres, un lien puissant se construisit si bien qu’elle avait besoin de ce rayon de soleil pour illuminer ses journées de cavale. Ils gardèrent tout deux un oeil attentif sur les batailles qui opposaient leurs camps d’origine, mais il ne semblait pas se méfier d’elle…Oh, elle appréciait sa compagnie, mais le garçon ignorait tout de l’étendue de sa colère, fruit de saisons de calvaire, il ne pouvait en aucuns cas la comprendre, pas même s’imaginer tout ce que les siens avaient enduré en atterrissant ici.
Elle ne cessait d’éliminer les bourreaux, mais ne pouvait se résoudre à s’en prendre à lui.
Ehawee ne fut pas surprise en apprenant de sa bouche qu’un assaut se préparait contre les siens. Les bourreaux avaient réuni leurs forces à nouveau avec pour objectif l’éradication des elfes.
« Il y aura des pertes des deux côtés »
Qu’il en soit ainsi, je les abattrai tous. Je leur ferai regretter de s’en être pris à nous aussi longtemps.
« Mais au fond... Tout ce que je souhaite, c'est de te savoir survivre. »
Tu es trop sentimental, tu n’as aucunes idées de ce que j’ai subi, de l’obscurité qui m’habite. Ne restes pas avec moi, je finirais par te détruire toi aussi. Ne pleurs pas, non, ne pleurs pas, de toutes façons, nous sommes impossibles dans cet univers. Je t’en supplie, je ne m’arrêterai pas.
« S'il te plaît, cette fois...Fuis. »
Non, arrêtes cette folie…Ce monde m’a rendu folle à lier. Fuis pour ta vie.
Quelques instants plus tard, entre les cordes d’eau, j’ai vu la peine sur son visage lorsqu’il m’observait massacrer les siens. Mes flèches pleuvaient, aussi mortelles que l’éclat qui apparut dans son regard. Il dégaina sa lame dans ma direction, avec la ferme intention de mettre fin à mes agissements meurtriers. Cette fois-ci je n’avais d’autre choix que de l’éliminer. Je me faufilais à travers sa garde lorsque j’apparus dans son dos pour le tuer, mais un geste tournoyant eut raison de moi. Je sentis son épée déchirer mes entrailles. Alors que je m’étendais sur le sol humide, je réalisais que j’étais dans l’erreur. Depuis le début, c’était toi qui avait raison, Kirito. Tu as su me donner la clé vers ma rédemption, j’ouvrirais les portes du repos éternel. Tu as coupé les fils du marionnettiste, et même s’ils me regardent comme si tu avais abattu un monstre, je sais que dans aucuns univers tu ne me verras comme ça. Je ne me suis jamais sentie aussi libre, je ne souffrirais plus. Merci.