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Epreuve 3 • Harmonie • Spirited Away [SA] -Lacrimosa [LC]

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Maître de Jeu
Maître de Jeu
Maître de Jeu
Mer 21 Oct - 17:55
Epreuve 3 • Harmonie • Spirited Away [SA] -Lacrimosa [LC] 18042811493423808115690098
Interforum X

Epreuve 3 : Harmonie
Texte en écho : HARMONIE
Du samedi 24 octobre (00h01) au dimanche 25 octobre (23h59)
Parfois les choses vont trop vite autour de nous. Tout change, tout bouge et le chaos débarque dans nos vies. Les idées embrouillées, on ne parvient pas toujours à réfléchir ni à prendre les bonnes décisions. Soyez en paix avec vous-même, prenez le temps de vous libérer l'esprit pour retrouver l'harmonie dans votre vie.

Votre personnage est tracassé ou vient de vivre un évènement qui l'a profondément perturbé et il a besoin de temps pour prendre du recul et se sentir mieux. Racontez-nous comment il parvient à adoucir ses pensées et à retrouver la paix intérieure.

Rappel ○ Texte en écho :


En supplément :

• Aucun ordre n'est imposé, vous choisissez qui commence !
• Vous pouvez mettre une petite explication de l'écho entre les deux textes si vous l'estimez nécessaire.
• N'hésitez pas à rejoindre la ShoutBox si vous n'avez pas encore trouvé votre binôme. Wink
• Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. :p :p :p
• Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité !
• A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! Wink)

○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) CALIN Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○

Maître de Jeu
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Fye Merkelová
Invité
Anonymous
Fye Merkelová
Dim 25 Oct - 14:26
Fye Merkelová
Contexte de Lacrimosa:

Fye Merkelová:

Harmonie
Interforum
L'eau ruisselle sur son corps, brûlante à en faire rosir sa peau d'ordinaire si claire. Une main à plat sur le carrelage froid, il attend qu'elle efface le sang de son visage et de ses mains. Encore un contrat parfaitement exécuté, comme toujours. Pourtant, le plaisir que lui procure le vol d'une vie n'est pas au rendez-vous. Il ne ressent pas cette chaleur au creux de son ventre au souvenir du regard implorant de sa victime. C'était pareil avec le contrat précédent, et celui d'avant. Depuis qu'il a appris la nouvelle de son mariage prochain, il n'a plus plaisir à rien. Même sa visite chez son vampire d'arrière-grand-père a fini en désastre. La  main à plat sur le carrelage se fait poing et il le frappe d'une telle force que le carreau se fend  jusqu'à lui écorcher la peau. La plaie bénigne se referme aussitôt, sous le pouvoir de son frère.

Le cadutie abrège sa douche et noue une serviette autour de sa taille avant d'emmailloter sa longue chevelure dans une autre. Un nuage de vapeur s'échappe de la cabine quand il ouvre la porte de verre pour rejoindre l'air déjà chargé d'humidité. Le grand miroir de son sous-sol caché est si embué que la condensation fait rouler des gouttes sur sa surface lisse. Il lui adresse à peine un regard et se dirige vers la table en métal qui occupe le centre de la pièce. C'est là que se trouve toujours la lettre qu'il a reçue.

Une lettre.

Ses parents ne l'ont même pas convoqué pour lui apprendre la "merveilleuse" nouvelle. Il va se marier et il n'a pas son mot à dire. Comme tous les autres caduties, il est censé se plier aux lois du Conseil, même s'il jouit déjà d'une liberté largement supérieure à celle de ses pairs. Il ne devrait pas avoir le droit de vivre avec son frère. Il n'est pas obligé de participer à toutes les réceptions pompeuses qui l'ennuient à mourir. Il aurait dû être marié il y a six ans. Il est maintenant évident que ses parents n'ont pas tout à fait renoncé à ce projet là.

Les mains sur le bord de la table, son regard examine le message. Il le relit, encore et encore. La feuille de papier portant le message onni trône devant lui, froissée de maintes lectures et pourtant toujours lisible. Comme si elle le défiait de désobéir à nouveau. A l'extérieur, il est l'image même du calme. A l'intérieur, la colère gonfle à chaque lecture qu'il s'inflige.

Jusqu'à ce que cette colère se mue en rage.

Dans un cri, qui s'apparente plus à un rugissement, il fait voler la table contre un mur. Une chaise se retrouve encastrée dans la douche, épargnant par miracle la plomberie mais brisant le verre qu'il s'était offert par caprice. Il s'attaque ensuite à un placard qui se retrouve éclaté au sol quand il le renverse, abîmant sans doute les tenues hors de prix qu'il contient. Il répète le processus avec les étagères où sont stockés les dossiers de ses contrats passés et ne s'arrête que lorsqu'il arrive devant le présentoire qui soutient ses lames.

Le cadutie tombe à genoux et se recroqueville sur lui-même. Ses muscles se contractent. Des larmes de fureur perlent au coin de ses yeux. Les mains de chaque côté de sa tête se crispent sur ses cheveux humides, libérés de leur serviette tombée au début de son affrontement contre son mobilier. Derrière un joli visage crispé dans une grimace de rage, son esprit cherche un point d'ancrage auquel se rattacher pour retrouver son calme.

Le mariage. La mort de sa fiancée. Une exécution publique. Même s'il y survit, il devra affronter les Éducateurs de sa famille. Il sera soit tué, soit enfermé et forcé à procréer. Il lui faut autre chose.

La colère le fait hurler. La colère contre ses parents qui tentent encore et toujours de lui mettre une laisse quand il n'aspire qu'à s'envoler. La colère contre le Conseil et ses lois qui veulent le priver de sa volonté. La colère contre lui-même qui a été assez naïf pour relâcher la surveillance sur ses géniteurs en pensant qu'ils avaient renoncé.

Autre chose !

Cyr - mauvais exemple, il a été enfermé pour être remis dans le droit chemin alors qu'il ne peut pas avoir de descendance. Oliver - il lui conseillerait un carnage en bonne et due forme auquel il se ferait un plaisir de participer. Ado… non, surtout pas lui. Dana. Dana qui n'a pas eu à remplir ce rôle. Dana qui est devenu vampire et qui ne l'a pas abandonné pour autant. Il est toujours là, avec lui, pour lui. Son confident. Son meilleur ami. Son pilier. Sa muse, parfois.

Ses muscles se relâchent alors qu'une idée germe dans son esprit. Une idée folle qui met sa vie en jeu, comme souvent. Sauf que cette fois, il n'a aucune chance de survie et étrangement, ça lui convient. Il se lève. Ses muscles raidis et douloureux protestent au début, mais il continue, montant les trois étages qui le sépare de son frère. Il abandonne la serviette humide au pied du lit pour se glisser sous les couvertures, les cheveux encore trempés et nu comme un vers. Le vampire ne dort pas. Comment aurait-il pu avec le bordel mené par le cadutie ? L'aîné s'appuie d'un bras pour surplomber son cadet et d'une caresse, pose sa main sur sa joue froide.

Bientôt, je te demanderais de retirer ta Marque.

Avant qu'il puisse protester, le mortel pose un doigt sur ses lèvres pour l'en empêcher. Un sourire étire ses lèvres, amusé, taquin même.

Ne t'en fais pas. Ce n'est pas parce que je vais mourir que tu te débarrasseras de moi comme ça.

Sans attendre de réponse, le cadutie se blottit contre le non-mort qui le prend alors dans ses bras. Il n'est pas rare qu'ils dorment ensemble, mais il y a quelque chose de différent ce soir. Il a pris une décision qui va mettre fin à sa vie, pour en commencer une nouvelle. Loin de cette famille qui veut à tout prix l'étouffer.

Une chance que les vampires ne respirent pas.


Mots : 1022
Fye Merkelová
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Orion
Invité
Anonymous
Orion
Dim 25 Oct - 15:30
Orion
Contexte:

Orion:

Warnings : vagues mentions de scarification.

[ Les commentaires ne me dérangent absolument pas coeur ♥ ]



Autrefois, là sous l’eau en pluie, mains mousseuses dans les cheveux, Orion s’était déjà surpris à fredonner. Des notes souvent inventées sans réel rythme ni logique, écho contre les carreaux blanc et bleu pâle, quelques trilles désordonnées d’un homme pour qui, depuis quatre ans, enfin la vie sourit.

Aujourd’hui la douche est brûlante, elle martèle deux épaules abaissées, en rougissent la peau. Il a tourné le robinet de gauche presque au maximum et ça lui fait mal, c’est ce qu’il cherche. Comme à chaque fois (qu’il se fait mal en réponse à ces pensées en tourbillon, au calme qui suit la violence en ouragan), il se demandera ce qui ne tourne pas rond chez lui. C’est qu’il ne peut pas ne pas s’exprimer, Orion. Il est incapable de garder un trop-plein dans son cœur, la digue cède toujours. Et dans ce cas précis, lorsque ses pensées le font souffrir, quand il a un cassure au creux de la psyché, il se fait mal.
Il ne possède plus de lames de rasoir, n’a plus de ciseaux dans la salle de bain, n’achète plus que du sparadrap, du coton ou des pansement prédécoupés, c’est que cette part de lui lui fait peur, elle doit rester là-haut avec ses parents qu’il imagine écrasés par leur propre immeuble (tant mieux). Ne reste d’eux que ces vestiges brûlés en rond sur la ligne de sa clavicule, sur haut de ses bras. Ne reste de son ancien lui que des stries sur la chair tendre de ses cuisses.

Aujourd’hui il s’ébouillante, pas assez pour que cela soit très grave, assez pour en ressentir les piqûres diffuses, laisse un bref souvenir. Il veut voir les joints des carreaux disparaître. Il se plaît dans ce nuage de vapeur, les gouttelettes qui étouffent ses poumons, étranglent sa poitrine comme il aimerait étrangler les images qui s’immiscent sous ses paupières closes alors que sa tête se met à tourner.
Un violent bruit sourd, une gorge ouverte, non, déchirée - une plaie béante et barbare. Les gargouillis pitoyables qui remplacent les cris les pleurs, Ambre qui chute dans la mare de son propre sang, le dernier de ses souffles. C’est comme s’il avait lui-même appuyé sur la gâchette, une simple flexion de l’index. C’est tout comme, tout comme. Narcisse a dit, « c’est pour toi que je l’ai fait. »
Les sillons brûlants s’enfuient par le syphon, leur tâche accomplie. Orion ne les voit pas. Tout est blanc.
L’Astre termine son œuvre par un jet d’eau glacée. Il est temps de revenir sur Terre. Depuis quand est-il resté dans son propre piège de coton ?


Le salon est plongé dans le silence. Les fins voilages crémeux ont laissé place aux rideaux opaques pour la nuit, et la lueur de Requiem atteint à peine l’intérieur de la maisonnée. Il la voit différemment maintenant, cette pièce. Elle est remplie de tous ces souvenirs qui lui auraient normalement réchauffé le cœur - la douce silhouette de Raphaëlle, les mains déployées en éventail vers la cheminée ; le rire tonitruant de Claire et la lueur pleine de malice de ses yeux ; l’avion en papier s’écrasant, pointe la première, sur le front de Mars avant qu’ils ne se mettent à se chamailler comme des enfants. Un toit, une porte, la chaleur la plus réconfortante qui soit, et pourtant maintenant il doute. Il doute de sa place entre ces murs ravissants, de cette ville aux lueurs douces,  les loupiotes, la nuit éternelle qu’il a appris à aimer.
Sur la nouvelle table basse (il blâme Mars pour la destruction prématurée de sa précédente) trône la Gazette de la Vallée, fermée. Il l’ouvre. Nouvelle erreur.

« [...] il s’agirait d’un acte isolé, le coupable devenu instable émotionnellement suite à la maladie tragique de sa sœur. »

Il ne voit rien, dans le noir, il n’en a pas besoin. Ces quelques mots sont imprimés dans sa mémoire, il sait exactement où ils se trouvent, là au bas de la page.
Le papier se froisse. Prend feu. Éclaire le visage baissé de l’Astre tandis que la flamme enveloppe sa main, y reste un instant comme vivante bien après que les cendre se soient échappés entre ses doigts.
Il n’a rien pu faire, et pourtant - c’est comme s’il avait tiré lui-même.
La tragique maladie de sa sœur.
Mise à mort au nom de la science entre ces murs froids, sans pitié.
C’est comme s’il avait tiré lui-même. Il aurait préféré tirer lui-même. C’est égoïste - tout aurait été plus simple.
Son sang boue. Ça descend le long de ses bras, contracte sa mâchoire, pince ses lèvres et plisse ses yeux, accélère le rythme de son cœur : la colère. Cette inconnue maudite qui a frappé à la porte de ses émotions, cette sorcière qu’il avait banni depuis si longtemps (comme ses larmes). A-t-elle le droit de naviguer ainsi dans l’âme d’un meurtrier complice ? Même s’il a tout tenté, c’est bien ce qu’il est. Complice de meurtre dans la paisible Vallée des Constellations. La flamme meurt contre ses phalanges.

Ses pupilles s’adaptent difficilement alors, ses pas qui ne demandent qu’à courir se font prudents, sa voix qui ne demande qu’à crier reste muette, sa main qui ne demande qu’à cogner longe lentement le dossier du canapé pour se guider jusqu’au couloir.
L’air est toujours humide - il a laissé la porte de la salle de bain ouverte. Il l’ignore et gagne la petite chambre sans bruit, ses pieds nus sous le pantalon qu’il a enfilé après s’être grossièrement séché.

Mars a allumé la lumière, il ne sait pourquoi. Par inquiétude ? Le regard de l’Astre glisse de sa forme assise aux chiffres rouges du réveil. Il est resté une heure et demie sous la douche. « Orion, tout va bien ? » Il ne lui répond pas, avance simplement. Le matelas s’affaisse sous le poids de son genou, puis sous celui de son poids tout entier.
Mars est là. Comme toujours, il accouru. Il passe son bras autour de ses épaules lorsqu’Orion se glisse sous la couverture, ignore l’oreiller pour plonger son visage quelque part entre son cou et sa poitrine et inspire ; il sent le sable. « J’ai cramé la gazette. » Le bras de l’Oublié - Oublié, malfrat, tout comme Ambre, oh il aurait mis feu à la Vallée toute entière avant d’être ordonné d’abattre Mars dont il entend les battements de cœur, sa respiration contre sa joue qui s’élève, descend (il décide de se calquer sur lui). Sa main s’aventure dans ses cheveux, sa poitrine vibre lorsqu’il parle doucement. « On nettoiera demain matin. » Inspire, expire. Orion acquiesce. « Mh-hm. »

Mars emporte toujours un peu du Désert aride avec lui, Orion le retrouve entre ses bras. Peut-être que c’est là qu’il appartient, finalement. Qui sait ? Pas dans cette contrée aux traîtres secrets et secrets traîtres, ou peut-être qu’il y a une autre solution.

Autre chose.

Orion ferme les yeux, décide de les garder clos. « Merci d’être venu. » Il a l’impression de se répéter (c’est le cas, mais il est tellement reconnaissant). Il entend Mars sourire, sent le baiser qu’il dépose sur le haut de son front. « T’en fais pas. C’est pas comme ça que tu te débarrassera de moi, » et Orion a presque envie de rire, parce que ce serait à lui de dire ça.

Avant de se glisser dans un sommeil sans rêves (c’est qu’il a le meilleur des boucliers qui l’entoure), une décision s’impose à lui, de celles qui changeront sa vie, peut-être de celles qui l’emmèneront loin de cette contrée-famille aux mensonges étouffés.

Parce qu’Ambre ne respire plus.

Mots : 1257
Orion
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