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Epreuve 5 • Manifestation • Spirited Away [SA]

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Maître de Jeu
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Jeu 22 Oct - 18:48
Epreuve 5 • Manifestation • Spirited Away [SA] 18042811493423808115690098
Interforum X

Epreuve 5 : Manifestation
Texte solo : MANIFESTATION
Dimanche 25 octobre (de 00h01 à 23h59)
Illumination, révélation, vision ou encore prophétie. Bien des mots qui pourraient caractériser ce qui vient de vous arriver mais qui, pourtant, ne retranscriront jamais exactement ce que vous avez vécu...

Que vous y croyez ou non, il n'y a aucun doute sur le fait qu'une entité surnaturelle et probablement supérieure soit venue ici pour communiquer avec vous. Qui est-elle ? Pourquoi vous avoir choisi ? Que vous veut elle ?

Rappel ○ Texte solo :


En supplément :

• Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner.  :p :p :p
• Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité !
• A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! Wink)

○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) CALIN Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○

Maître de Jeu
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Germain
Invité
Anonymous
Germain
Dim 25 Oct - 17:12
Germain
Contexte:




Les nuits sont courtes même à l'aube de l'hiver. Quand bien les ombres ont enveloppé depuis longtemps le chalet de Gégé, que le soleil s'est éteint et que les insectes se sont tus, le sommeil ne lui vient pas. Enfin plus. Quelque chose a changé récemment. Quelque chose s'est réveillé, là loin dans la forêt, au creux des racines et contre l'écorce. Gégé le sait, il le sent dans les frissons de sa chair, dans les gouttes de sueur froide sur son front, dans les couinements inquiets de ses chiens, dans le bruissement des branches et les reflets timides de la lune. Il n'est pas du genre paranoïaque, loin de là. C'est un homme de raison le Gégé, un homme qui ne croit pas en Dieu malgré les sermons de son père et les dimanches matins passés sur le banc de l'église. Allons bon c'est un homme qui ne croit même pas, plus, à son pays, à son métier, aux cristaux, à ses compatriotes peut-être. À tout ce qui le rattache à ce nouveau monde sûrement.
Oui, depuis la chute Gégé n'avait pas fait grand chose de sa vie. En cinq ans tout le monde était devenu quelqu'un, tout le monde ici avait su prendre avantage de ce nouveau départ pour suivre ses rêves, ses ambitions. Mais Gégé, pauvre Gégé est un type affolant de banalité. Quels rêves lui restent-ils lui, qui avait tout abandonné sur Terre pour chasser ses ambitions, du moins celles qu'on attendait de lui ? Adieu les études d'astronomie ou d'astrophysique, adieu la vie tranquille dans un patelin paumé du Michigan, adieu l'espace, adieu l'enfance : il était devenu ingénieur, il était devenu employé dans un de ses géants de l'Internet, ceux pour lesquels les gens ordinaires auraient pu tuer pour intégrer. Il était devenu un gars modèle, le rêve américain presque : blanc, nanti avec le bel appartement, la belle voiture et tout ce genre de possessions qui auraient du le rendre heureux selon la télé. Alors tous les matins il se levait à la même heure pour prendre le même petit-déjeuner, sauter dans le même métro, passer dans le même café avant de rejoindre les mêmes collègues pour travailler sur les mêmes projets qui aspiraient aux mêmes promotions et enfin rentrer chez lui s'abrutir devant les mêmes émissions Netflix. Et en soit, devait-il se plaindre ? Il n'avait jamais manqué de rien.
Alors quand le même réveil sonne tous les matins à 5h30, qu'il s'en va prendre le même chemin de l'usine pour saluer les mêmes têtes, pousser les mêmes boutons et faire tomber les mêmes couperets sur les nuques des mêmes animaux, Gégé ne se pose pas de questions. Il vit comme tout le monde et c'est déjà très bien. Il ne fait de mal à personne, du moins essaye-t-il de se convaincre alors qu'il emmène toutes ces bêtes dans les griffes de fer et d'acier de ses machines. Elles aussi ont eu une belle vie. Une vie comme tout le monde. C'est un cycle, un grand cercle parfait et immuable. Qui est-il pour s'en offusquer ?

Oui Gégé ne croit en rien sinon en l'ordre rigoureux des choses.
Car il le faut bien.

Seulement, seulement, voilà que quelque chose a changé. Ça a commencé par une nuit de terreur, entrecoupée de cauchemars grotesques, de ceux qu'on ne fait que lorsqu'on est enfant, de formes terribles qui viennent le prendre dans la nuit, de crissements et de grattements sous le lit, dans les placards, aux carreaux des fenêtres. Puis la nuit s'est dédoublée, triplée, elle s'est enchainée. Les rêves de Gégé, d'ordinaire placides, tranquilles, se sont mus en souvenirs terrifiants. Les formes terribles ont pris l'apparence de proches, d'animaux, le craquement des bois de son chalet a laissé place aux sifflements des guillotines et du chant des broyeurs. Ça claque, ça craque, ça racle dans sa tête, sans cesse et sans cesse. Des images atroces de tout ces animaux à l'abattoir, ces scènes qui de jour ne lui font que peu d'effet parce qu'elles ont une belle n'est-ce pas ? Des images tristes - pas de sa famille ou de ses proches parce que Gégé n'a jamais eu à traverser de drames familiaux, son existence est trop banale pour ce genre d'histoires ! mais de tout ces corps entassés, déformés, broyés sous les décombres dans les ruines de Paris. Son Paris. Là où il était tombé avec tous les autres et où les amoureux des bancs publics avaient cessé de s'embrasser.
Des nuits blanches donc. Pourtant les ombres étaient plus noires. Et les étoiles aussi.

Les yeux étaient jaunes par contre, avec des pupilles fendues comme celles de son chat. Il les a vus entre deux troncs, dans l'interstice de ses volets. Ils le regardaient sans jamais cligner.
Le soir d'après c'est la tête qu'il a vu : quelque chose s'était rapproché. Ça ressemblait à une hyène et à rien du tout en même temps avec un museau allongé, un pelage sale et dégarni, un sourire plein de petites dents blanches et d'épaisses babines rouges. Gégé a accroché un rideau deplus à la fenêtre de sa chambre et pourtant il pouvait sentir le regard étrange de cette créature dans le creux de sa nuque. Pire encore, il pouvait voir dans sa tête le sourire s'étirer encore et encore jusqu'à aspirer les arbres, la terre, son chalet, le ciel, jusqu'à ce que les canines remplacent les étoiles et les gencives les nuages.
Depuis, il n'a plus laissé ses chiens seuls dans le grand jardin lorsqu'il partait au travail.

Puis ça a parlé. Ça a dit en bougeant ses membres rachitiques aux os pointus en sonnant comme un long grincement de porte :

▬ Tu sais, tu ne vis pas tu vieillis.

Et c'était terrifiant. Plus terrifiant encore que les gens ou les animaux qui meurent parce que ça voulait dire que lui aussi mourrait. Tout doucement, sans même un chuintement.

Les rêves ont changé. Fini les corps sous les ruines, les moutons et les porcs suspendus à des crochets enfin presque. Les rêves c'étaient le réveil qui sonnait, la voiture qui vrombissait, le patron qui commentait les chiffres d'hier, la machine qui gémissait sous ses mains et oui les poulets et les lapins mourraient mais ils mourraient comme tous les jours et ce qui était devenu affreux ce n'était pas la fin en elle-même, c'était justement l'absence de fin. Gégé revivait minute pour minute les mêmes jours, du lundi au vendredi et parfois même le samedi et le dimanche quand l'usine l'appelait. Gégé ne se voyait pas vivre, il voyait juste le temps passer sans comprendre comment lui donner un sens, le rattraper ou au contraire y échapper. Le cercle parfait avait des airs de scie circulaire. Qui broie, boit, aboie sans jamais s'arrêter. Pourtant il s'y raccroche, il laisse les choses prendre leur cours et se laisse emporter dans leur flot. Il a une belle vie n'est-ce pas ?
Car il le faut bien.

Un matin, le réveil a sonné à 5h30. Il s'est levé, a ouvert ses volets et quelque chose a changé. Quelque chose était là, juste devant lui avec son sourire qui allait manger les étoiles. Ça lui a dit :

▬ L'homme n'a point de port, le temps n'a point de rive ; Il coule, et nous passons !

Et puis ça a fait demi-tour. C'est retourné à la lisière des bois, ça a levé la tête vers le ciel.

▬ Tout dise : Ils ont aimé !

C'est parti comme ça. Avec le craquement des feuilles mortes et les rêves. Il n'y a plus rien eu. Gégé a attendu plusieurs semaines, dubitatif, puis un soir il a levé la tête vers le ciel aussi. Il a repensé à ses rêves d'enfant, d'astronaute et de fusées, de planète Mars et de Nasa. Il a repensé à ô combien petit il s'émerveillait de tout, des ronflements du labrador familial aux plotwists de ses BDs Marvel en passant par l'immensité de la mer et de la complexité des flocons de neige. Il s'est demandé où il était passé cet enfant curieux. Puis il a baissé les yeux, il est tombé sur Columbus, son samoyède. Elle le toisait comme le font les chiens : avec des yeux ronds comme des billes et vides comme du néant mais qui étaient toutefois plein d'affection et de gratitude.
C'est revenu comme une vague qui s'éclate sur la côte. Que lui ne veut pas l'argent, l'aventure, la reconnaissance, que lui veut juste le souffle du vent sur sa peau, le chant des cigales et l'amour des chiens, que la vie est ailleurs mais qu'elle est aussi ici.

Alors les rêves sont redevenus des étoiles, des étoiles qui lui ont dit qu'il n'avait pas besoin de croire en elles ou en quelque chose. Que le temps passe mais qu'il l'attend. Gégé sait que quand il viendra il aura eu une belle vie, des choses simples, des choses pleines, sa vie à lui. Qu'à simplement vivre il aura bien fini par exister.
Il a confiance, pas en l'ordre rigoureux des choses mais en lui-même.


1496 mots en ignorant tirets et apostrophes.
Je suis pas opposé aux commentaires, sachant que s'ils sont postés sur le discord je ne les verrais sûrement pas.
Et quel plaisir de voir qu'en 2020 le gnuf est encore vivant  OUIIIIIIIIIIIIIIIIII



Germain
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