Texte solo : TRANSMOGRIFICATION Dimanche 25 octobre (de 00h01 à 23h59)
"Attention... !"
Ce dernier mot que vous avez entendu ne vous rassure pas du tout. Qu'est-ce qui pourrait bien vous arriver de dangereux là maintenant ? Un flash lumineux vous éblouit et oh... De petites menottes, des petites quenottes, vous voilà tout rase-motte !
Par un procédé extrêmement technique affectueusement nommé la transmogrification, votre corps a été métamorphosé en quelque chose de loufoque. Heureux hasard (enfin probablement pas) votre esprit semble lui aussi avoir subi quelques modifications. Les idées qui vous traversent la tête sont toutes aussi irrationnelles que votre nouvelle apparence.
Rappel ○ Texte solo :
Comme son nom l'indique, pour cette épreuve vous serez seul. Vous devrez rédiger un texte de 1500 mots au maximum en suivant le thème de l'épreuve choisie, dans un laps de temps de 24h.
En supplément :
• Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Mina
Invité
Mina
Dim 25 Oct - 11:44
Contexte de Lacrimosa:
Sur Lacrimosa, la terre est devenue un désert radioactif à l’exception d’une unique ville : Pandémonium. Le soleil a explosé et la terre dérive dans l’univers protégée par un énorme bouclier nommé Gaïa. C’est un monde très pauvre où l’électricité et l’eau courante sont réservées à de très rares élites, où la majorité de la population tente de survivre plus que de vivre. Divers types de personnes se côtoient dans ce monde : humains lambdas, caduties (des sortes de mages), manticore (des êtres hybrides humains x animaux), vampires (qui contrôlent actuellement ce monde.), anges et démons. Note : la ville est divisée en plusieurs quartiers. La Benne est le plus pauvre, l’Eden le plus riche, le Centre le quartier le plus diversifié (commerces, lieux dédiés à la culture, appartements…), le Quartier Rouge celui de tous les vices et le Quartier religieux, rassemble la populace angélique, l’orphelinat, école, etc.
Doru Merkelovà:
Trois familles principales de caduties sont au pouvoir. Les Merkelovà, les Vacaresco et les Cavaleri. Un cadutie spontané est extrêmement rare : leurs Dons sont issus des retombées radioactives de la première annihilation nucléaire. Afin de perpétuer leur lignée et de garantir des sorciers aux générations futures, les grandes familles... se reproduisent entre elles. Doru Merkelovà est le Conseiller de la famille Merkelovà. Il est à la tête de sa famille, et c'est l'un des plus fervents défenseur de la doctrine de sa famille : Au-dessus de tous. Il arrange les mariages, pousse les plus jeunes à procréer au plus tôt. C'est un control-freak, il ne supporte pas d'être pris au dépourvu. Comme chaque membre de sa famille consanguine, il est atteint d'une maladie génétique : sa vision se réduit au fil des années. Il sera bientôt totalement aveugle, et doit se reposer sur des personnes de confiance pour le guider visuellement. Son Don consiste à contacter et invoquer les esprits des défunts, il ne lui sera d'aucune utilité dans le rp qui va suivre. Cependant, son Don, son caractère et son rang en font quelqu'un de respecté et de craint.
Le Kasskouï:
Afin de mieux visualiser ce qu'est un kasskouï, je vous joins la page de son bestiaire :
Gaïa entamait juste son cycle de jour, et le temps était frais. De jeunes caduties, tout juste sortis de l'âge ingrat, s'alignaient en une file maladroite et mal à l'aise.
Doru avait enfilé ses vêtements de cérémonie. Accompagné de son cousin à l'acuité visuelle parfaite, il donna les consignes à la future élite de Pandémonium. Ils les avait réunis ici pour démontrer toute la capacité de leur Don, et seuls ceux qu'il jugerait aptes pourraient prétendre au mariage. Au-dessus de tous, les Merkelovà garantissaient des gamètes parfaitement fonctionnels aux utérus féconds de celles qui porteraient la future génération de sorciers.
"C'est à vous. Ne me décevez pas."
De son ton toujours égal, le chef de famille lança les festivités. La démonstration commença. Penché à son oreille, son cousin lui décrivait la scène. A voix basse, il dressait le portrait du premier candidat. Mains moites, visage disgracieux, vêtements froissés. La voix chevrotante du jeune homme prédisait une maladresse sans borne. Doru croisa les jambes, le bras sur l'accoudoir, ses doigts bagués sous son menton. Une vibration d'énergie fit trembler l'air devant lui, et réchauffa son visage. Elle s'intensifia, tandis que le jeunot canalysait son Don.
Et soudain, un énorme craquement.
"Attention... !"
Le chef de famille n'eut pas le temps de réagir. Une lumière aveuglante erratique fonça droit sur lui, renversa son fauteuil. Les quatre fers en l'air, il sentit le monde s'agrandir autour de lui, son corps se tordre, réduit à peau de chagrin.
Sur le dossier en velours rouge, le Conseiller avait disparu. A sa place, les plumes fumantes, se trouvait une chouette ridiculement petite à l'air peu aimable. Le rapace tourna la tête à gauche, à droite. Il observa ses pattes en dodelinant de façon ridicule, gonfla tout son corps, ses ailes formant une corolle impressionnante.
"Conseiller ?"
Le piaillement indigné répondit. D'un froissement d'ailes, l'oiseau se percha sur le haut de l'assise renversée, les pupilles dilatées de colère.
"Oh non... c'est un... - Un kasskouï."
Le cri de la créature déchira l'air. Strident, aigu et insupportable, il balaya les élèves un par un avec la puissance d'un patriarche courroucé. L'ire du volatile était à son comble. Proprement hors de lui sans être capable de se souvenir de la raison, le Kasskouï réduisit sa largeur, compressant tous ses os pour n'être plus qu'une figure longiligne à l'apparence démoniaque.
"Un Orchideus Ruptor, utilisé comme alarme domesticable. Incroyable ! - Ce n'est pas le moment de vous extasier sur votre pathétique prestation Alexandru, ramenez-le !"
Doru observa tour à tour chacun des géants en plissant les paupières, sa tête effectuant des tours grotesques. L’oiseau était surpris. Habitué à voir le monde à travers un prisme flou, il percevait parfaitement son environnement. Lorsque l'animal de dix centimètres de haut sauta de son perchoir, les témoins reculèrent avec un halètement d'effroi. Il n'en fallut pas plus au volatile pour considérer qu'il était le prédateur dans cette foule de bipèdes. Il secoua son plumage, écarta les ailes et s'élança. Un adolescent se jeta au sol en hurlant, tandis que le rapace minuscule volait au ras de son crâne.
Le kasskouï était irrité, et quelqu'un devait payer pour cet affront !
"Conseiller, je vous en prie, calmez-vous !"
Le cousin désespéré venait de récupérer les lourds vêtements. Il courait après Doru, cherchant son attention de mille manières délicates pour le calmer. Peine perdue : le seul apaisement d'un kasskouï consistait à le gratter derrière les aigrettes.
Et ce kasskouï-ci n'avait aucune envie de se laisser gratouiller pour l'instant.
Posé sur la tête d'un illustre ancêtre immortalisé dans la pierre, la bête claquait son petit bec en direction de quiconque osait approcher. Un des élèves catalysa un sort, les mains enduites d'une lumière bleutée.
"QUE CROYEZ-VOUS FAIRE, STEFAN ?!"
Le cousin débordé lâcha sa prise et se mit en travers du chemin. Le kasskouï comprit qu'il était en danger et renversa la tête en arrière, pour gonfler ses poumons. Le hurlement insoutenable recommença. Le groupe protégea ses oreilles en parfaite synchronisation, laissa le champ libre au minuscule prédateur. Il se jeta sur "Stefan", griffa son visage et chercha à picorer sa tête, fermement ancré par les serres dans ses cheveux sales. A chaque geste de défense, le Kasskouï hurlait plus fort.
Le monde bascula à nouveau lorsque l'élève s'écroula, assommé par la puissance sonore de la petite créature. Stefan s'effondra la tête la première, les cheveux ornés d'une fiente vengeresse.
Le manoir, alerté par le bruit, s'était amassé en cercle en haut des escaliers. Encadré par cinq caduties débutants dont un à terre, la petite créature humiliait les Merkelovà.
"Conseiller ! Doru ! Je vous en prie, reprenez vos esprits !"
Le Kasskouï piailla en réponse, indigné. Son bec fouilla dans ses plumes, quelque chose le grattait.
Fier et dominant, le kasskouï tourna la tête ailleurs, n'accordant qu'un regard perfide, jeté en coin, à son assistance.
Personne n'osa faire le moindre mouvement. La clameur de la foule s'élevait doucement, plus haut. Ce fut une nouvelle provocation.
Le Kasskouï s'élança à tir d'ailes hurla de tout son saoul, dispersant les pauvres Merkelovà, mains rabattues sur les oreilles.
"Mais que quelqu'un l'arrête ! - Si vous vous sentez le courage de le caresser derrière les aigrettes, allez-y ! - On ne peut pas simplement l'assommer ? - NON ! C'est le Conseiller !"
Avec toute la confiance des plus petits prédateurs, le Kasskouï courut en écartant les ailes, hurlant à qui mieux-mieux chaque fois qu'une main s'approchait de lui. A bout de souffle, la colère faisait battre le coeur du rapace violemment. Il semblait épuisé, outré, courroucé. Se dandinant sans aucune gêne, il descendit les marches une par une, dans un silence religieux, rythmé uniquement du son des serres sur la pierre.
Inquisiteur, le kasskouï fusilla le cousin du regard.
"... Nous allons vous laisser. Vous... vos vêtements restent là, d'accord ? - Hou."
L'oiseau s'ébroua, claqua le bec au ras des chevilles qui le frôlait d'un peu trop près. Il dissuadait les intrus de rester, à force d’esbroufe, de minuscules cris et de fanfaronade aviaire.
Une fois seul, il s'enroula confortablement dans le tas de vêtements laissé à terre.
Ce jour-là, Doru Merkelovà avait été un véritable casse-couille.