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[VDD] Dans la peau de Draven

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Varus
Le Dernier Gardien
~ Papi Varus ~
Varus
Varus
Le Dernier Gardien ~ Papi Varus ~
Ven 9 Mar - 17:59


Dans la peau de Draven
Un Ionien vengeur à Noxus

Un drap froissé remontait sur son torse. La première chose qu'il remarqua fut qu'il n'était pas seul. Mais il avait dormi. Dans un lit. Il ne se souvenait pas de la dernière fois où c'était arrivé. Une éternité... Avant même d'ouvrir les yeux, il savait que quelque chose n'allait pas. Il ne dormait pas, ne rêvait pas. Encore moins dans des draps de soie.
Maugréant, il repoussa le drap. Il était d'une humeur massacrante, sans savoir pourquoi. Il se sentait comme... à l'étroit dans son propre corps. Maintenant assis, il regarda à son côté. Il avait l'impression de voir flou. Une femme brune, la joue appuyée sur sa main, lui rendait son regard. Elle souriait, tenant le drap sur sa poitrine, qu'il devinait généreuse.

J'espère avoir été à la hauteur de tes attentes, mon beau Draven.
...
Comment m'as-tu appelé ?


Sa voix grinça, lui faisant l'effet d'une porte rouillée. Quoique légèrement rauque, elle était bien plus claire... Sa réplique toutefois déstabilisa sa compagne, qui, craignant d'avoir commis une faute grave, changea d'appui. Elle avait légèrement pâli, et commençait à bafouiller pour se justifier, elle qui paraissait pourtant si sûre d'elle un instant plus tôt.

Je ne... faisais que louer votre grandeur... Je.. Je ne voulais pas me montrer possessive. Pardonnez-moi, tout le mérite vous revient, bien sûr...

Exaspéré, il passa sa main sur son visage. Sa main...

Dégage.

C'était sortit tout seul. Il venait de la congédier sans même y avoir songé. Mais cet unique mot suffisait. Presque paniquée, elle laissa tomber le drap et se leva à la recherche de ses affaires. Elle était plantureuse... sous toutes les coutures. Il aimait les brunes, mais celle-ci était trop vulgaire à son goût. Il cessa de la regardait alors qu'elle rassemblait ses vêtements, et filait sans demander son reste. Elle sortit de la pièce sans même prendre le temps de se rhabiller.

Il regardait ses mains. Il ne savait absolument pas quoi penser, même en les retournant dans tous les sens. Elles étaient hâlées, presque tannées, et des tatouages courraient sur sa peau. Elles étaient surtout complètement et indéniablement humaines.

Passé ce choc, sa conscience intégra quelque chose que ses sens lui avaient pourtant indiqué. Il était nu. Entièrement nu. Pas étonnant qu'il ne l'ait pas réalisé plus tôt, il en avait l'habitude. En quelque sorte. Mais cela n'avait rien à voir avec la nudité forcée que sa condition lui imposait. Il sentait ses jambes et... le reste.
La tête lui tournait. Il ne comprenait pas comment cela avait pu arriver. Il aurait dû être heureux de retrouver un corps intact et parfaitement fonctionnel. Et en un sens, il l'était, heureux. Cela aussi, était étrange. Mais il avait manqué l'occasion d'en profiter, et n'aimait pas découvrir ce penchant pervers. La tentation était forte de se laisser aller, mais il devait comprendre. Élucider ce mystère et trouver comment exploiter cette transformation, quelle qu'elle soit.

Il se leva d'un bond. Il était déjà convaincu que ce corps n'était pas le sien, trop de différences, aussi subtiles soient-elles. Dans la répartition des masses, dans la tension de ses muscles, dans la nervosité de ses réactions... Mais il y avait au moins un point positif. Sa corpulence était similaire, et il découvrait un corps agile et entraîné au combat. Il pouvait s'y habituer.
Mais à l'instant où ses yeux rencontrèrent le miroir, cette dernière certitude chancela.

Non !

Sous l'effet d'une rage aussi soudaine que violente, son poing s'abattit sur la coiffeuse. Le bois se brisa sous l'impact, et il ressentit une vive douleur. Mais cela lui permit de garder les idées claires, alors même qu'il comprenait que la douleur n'était présente que dans sa main.
D'entre tous... Il avait fallu qu'il atterrisse dans le corps d'un Noxien. Et pas n'importe quel Noxien. Car il connaissait ce visage. Ce corps n'était pas un "nouveau" corps comme il l'avait cru au début. C'était un corps "emprunté", et pire que tout, loin d'être celui d'un individu du commun. Draven. Le nom prononcé par la femme lui avait paru familier, et pour cause. Il était dans la peau du Champion éponyme, exécuteur à la solde de Noxus...

Ses yeux firent un rapide repérage des lieux. Draven avait une bonne vue quoique bien moins perçante que la sienne. Et il avait le goût du luxe. Il pouvait se le permettre. Cela le fit grincer des dents. L'homme avait construit sa vie sur le sang de son peuple.

Le Soleil commençait tout juste à se lever. Il était encore trop tôt pour contraindre le glorieux exécuteur à la moindre obligation. Pour s'aider à réfléchir, il plongea dans un bain glacé - et re-découvrit bien involontairement la joie des lèvres bleues. Il y resta longtemps. Il devait accepter sa nouvelle réalité, la tentation de fracasser la gueule du bellâtre était trop forte pour qu'il puisse s'en défaire, mais il s'agissait de son hôte désormais. Il fallait qu'il sache ce qu'il ferait ensuite. L'or qui plaquait la tuyauterie renforçait son dégoût, mais cela faisait partie des menus détails auxquels il serait confronté et qui ne devaient surtout pas le trahir. Cette situation semblait partie pour durer un moment, autant essayer de la tourner à son avantage.
Grâce à la Ligue, il avait pris des renseignements sur les Noxiens, Draven ne faisait pas exception. Mais cela ne signifiait pas qu'il savait comment ce dernier vivait au quotidien. Par quoi pourrait-il commencer ? Raser cette agaçante moustache ? C'était tentant, mais trop visible. Pour passer inaperçu il devrait se comporter comme lui... Sourire, serrer des mains probablement. Fanfaronner... Pour Draven, "passer inaperçu", était synonyme du contraire... C'était bien sa veine.

Se vêtir ne fut pas une mince affaire, et pas seulement par manque d'habitude. Il se débattit un peu pour fermer les boutons de sa chemise, destinée à serrer de très près les muscles de son torse. Draven avait le sens du détail... Lui était plutôt du genre à porter des habits clairs, légers, ouverts et amples, adaptés au climat de son pays et à ses mouvements. Tout le contraire de la garde-robe de l'exécuteur. Ils étaient sombres, cintrés, le tissu épais, mais sobres. Pas de cuir dans sa tenue quotidienne. Heureusement, car entre le cuir et la moustache... Il leva les yeux au ciel, amusé. Ce n'était même pas de l'humour, ça...

Une fois habillé, il se dirige à vers la baie vitrée qui servait de fenêtre à la chambre, et ouvrit en grand les rideaux. Il sortit sur le balcon pour observer le panorama. Il put ainsi voir les timides rayons du soleil s'étirer sur les toits. L'architecture était austère, aussi implacable que ceux qui vivaient entre ses murs. Même l'astre diurne lui semblait froid. Bien loin de la douceur de sa région natale... L'appartement où Draven résidait était situé à quelque hauteur et donnait une vue imprenable sur le Bastion immortel. Il se trouvait en plein cœur de la cité ennemie. Le Bastion immortel... Il sut quoi faire dès que ses yeux se posèrent sur lui.

Encore quelques préparatifs... Draven prenait soin de sa personne, il était contraint d'en faire autant. Il dût faire face une fois de plus à ce visage détestable. Il manqua de peu briser le miroir comme il l'avait fait pour le bois. Il pouvait oblitérer cette anomalie, mais pas quand il voyait ce visage en face du sien... Il força un sourire. C'était ressemblant. Exaspérant. Sans s'attarder, il s'assura être rasé de près, et sa moustache - cette horreur - sans défaut. Il y avait même du parfum posé sur le meuble. Du parfum ! Ce douillet...
Dernière chose. S'il y avait bien quelque chose dont Draven ne se séparerait pas c'était ses haches. Sûrement le seul élément susceptible de lui plaire chez cet excentrique. Il prit le temps de les chercher, et les trouva bientôt, soigneusement rangées dans la malle non loin du lit. Il inspecta l'état des lames, impeccablement entretenues, puis s'en saisit. Il les soupesa. Elles étaient plus légères qu'elles n'en avaient l'air, et parfaitement équilibrées. Bien qu'il n'ait aucune formation pour le maniement de ces armes particulières, il sentait la mémoire musculaire faire son office. Draven les maîtrisait parfaitement. Lui aurait plus naturellement tendance à les utiliser en combat rapproché, le Noxien avait son propre style. Mais il ne pouvait décemment pas s'entraîner ici. Son arc lui manquait déjà.
Quoiqu'il en soit, une fois ces haches fixées dans son dos, il était prêt pour le baptême du feu.

Comme attendu c'est une fois dehors que ses nerfs furent mis le plus rudement à l'épreuve.
Il n'était pas un grand habitué des foules. Au contraire. Le Placidium était un passage obligé lors de certains événements alors qu'il était encore une personnalité de l'archipel, mais même la joyeuse débandade des rues de la Capitale ne le dérangeait pas. Les Ioniens avaient une conscience aiguë de l'intimité jusque dans un espace bondé, et laissaient instinctivement son espace personnel à chacun. Ici, c'était une toute autre histoire. Draven habitait tout près du centre vivant de la cité, et c'était l'heure où les marchés s'installaient. Il fut bousculé plusieurs fois avant de comprendre qu'il devait adapter sa démarche.
La seconde était... Noxus. La dernière fois où il avait été entouré d'autant de Noxiens, il n'en avait pas laissé un seul en vie. Mais il se sentait étrangement serein. Même si c'était toujours aussi difficile à accepter, être dans ce corps signifiait qu'il n'avait à craindre aucun tir ennemi. Sa vengeance n'avait jamais été aveugle, il n'avait aucun intérêt à nuire à la population. Puisqu'il avait une cible, il s'y tiendrait.
Venait ensuite la célébrité. On ne lui avait jamais manifesté plus que le respect qui lui était dû. Il avait été le Gardien, l'un des meilleurs guerriers de sa génération. Mais on l'avait toujours traité en homme avant tout. Le contraste était flagrant. Son visage était connu du petit peuple, et il fut interpellé de nombreuses fois.

En route pour la prochaine exécution ?
Dommage que je ne puisse pas y assister...
Il paraît qu'elle va être corsée, celle-là !
Bon courage, Draven !
Fais nous rêver !

Il répondait systématiquement aux signes, aux saluts, essayant de se rappeler qui il était, et en y mettant du sien. Mais il ne comprenait pas comment il était censé fonctionner, et son passage souleva plus d'une fois des regards interrogateurs et des chuchotements. Il avait oublié de sourire.

Ce fut un échange très particulier qui améliora son humeur, et lui permit enfin de se fondre dans son rôle.
Cela arriva sous la forme d'un enfant qui lui tira la manche. Quand il se retourna, il eut les larmes aux yeux. Le garçon était un petit brun, et avait le même âge que Theshan à l'époque... En réalité la ressemblance allait plus loin que ça, elle était frappante.

Vous êtes Draven, hein ? J'peux avoir un autographe ?

Ce n'était pas un enfant des rues, mais c'était le genre à y passer beaucoup de temps. Il avait visiblement rassemblé beaucoup de courage pour aborder son idole. Car la main qui tenait le papier qu'il destinait à recevoir sa signature, tremblait.
Il ignorait si s'arrêter ainsi faisait partie des habitudes de Draven. Mais il s'en contrefichait. Il n'avait pas ressenti une émotion aussi vive depuis aussi longtemps pour l'ignorer. Il s'agenouilla à la hauteur du gamin, et lui prit papier et crayon des mains.

Comment t'appelles-tu, petit ?
Sammy.

Il ébouriffa les cheveux du garçon, avec le premier sourire sincère qu'il lui avait été donné d'afficher depuis ce matin... depuis la dernière fois qu'il avait vu son fils.
Le fusain entre ses doigts, il pensa avec ironie que ses cours de calligraphie allaient enfin servir. L’exécuteur n'aurait jamais une aussi belle plume, malgré toute la prétention qu'il avait à être parfait. Il posa sur le parchemin une signature grandiose, digne de Draven. Une véritable œuvre d'art. Qui sait, cela vaudrait peut-être bientôt une fortune...

Sois fort.

Draven aurait certainement rajouté une remarque spirituelle et grandiloquente, mais il se releva avant de se trahir. Il savait par expérience que les enfants étaient souvent bien plus perspicaces qu'on ne le soupçonnait. La logique des adultes n'étaient pas la leur, et l'improbable devenait possible. Son attention avait illuminé la journée du gamin. Au moment où il partait, ce dernier regardait le papier, des étoiles dans les yeux. C'est tout ce qui comptait.

Désormais, le sourire lui était devenu plus naturel, et le rendait au minimum crédible dans son rôle. Il glana ainsi plus d'informations sur son alter ego, et sa place dans la cité. Il apprit en l'occurrence qu'une exécution aurait lieu quand le soleil atteindrait son zénith. Pour le peuple, le spectacle d'aujourd'hui était tout un symbole, et il promettait d'être spectaculaire. En tout cas, on n'en attendait pas moins de l'extraordinaire Draven. Il ne demanda jamais ce que l'exécution avait de si particulier, ni l'identité du prisonnier. Ce n'était pas ce qui lui importait. Mais il aurait dû.

Arrivé à l'arène, il dût se perdre dans les couloirs comme il l'avait fait dans les rues, pour trouver ses marques et des repères, avant d'arriver à destination sans demander son chemin. Ici, bien qu'on ne l'ignorât pas, on évitait de lui parler. Crainte ou jalousie, il n'aurait pu trancher. Mais cela l'arrangeait. Pas de question, pas de problème.
Au détour d'un couloir, il eut quand même une sacrée frayeur. Il évita de justesse de croiser la route d'un homme qu'il connaissait bien, grand, fort, les cheveux zébrés d'une mèche blanche. Si quelqu'un devinerait que quelque chose avait changé, c'était bien lui. Ainsi, le frère de l'exécuteur assisterait à sa démonstration. Il ne l'imaginait pas friand de ce genre de boucherie. Ou les rumeurs étaient exactes. Cette exécution-ci était d'une importance capitale pour le peuple Noxien. Tant mieux. Ses plans pourraient se dérouler mieux que prévu.

Il disposait encore de quelques heures lorsqu'il arriva à la salle d'entraînement. Il repéra la tenue de l'Exécuteur qui couvrait un mannequin, ainsi que les autres équipements. Le temps dont il disposait serait à peine suffisant pour se familiariser avec ses nouvelles armes. Il l'employa à bon escient. Lorsque le délai fut écoulé, il se savait capable de toucher une personne à un jet de flèche, et de rattraper la lame dans la foulée. Il n'en fallait pas plus. Il était prêt.
Sa tenue de scène enfilée, il reconnut pour de bon le Champion croisé dans la Faille. Mais déchanta quand il vit que l'on venait le chercher. Et que son escorte n'était autre que Darius lui-même. En marchant, celui-ci passa son bras autour des épaules de son petit frère. Le seul geste familier que quiconque ait osé envers lui.

Tu sais comment tu vas procéder ?
Je vais improviser.

Sa réponse arracha un sourire gaillard au grand baraqué. Il ne l'avait jamais vu sous ce jour.

Ça te ressemble bien. Quel sérieux !

Il haussa les épaules. Malgré son ton, Darius referma sa main près de sa clavicule, se plaçant un instant devant lui.

Sois vraiment prudent cette fois. Je ne plaisante pas.

L'homme était passé du rire à une inquiétude évidente.

Cet Ionien n'est pas n'importe qui. Il a massacré des bataillons entiers de soldats. C'est un miracle qu'on ait réussi à le capturer. Je ne pensais même pas cela possible.

Un Ionien ? Cette information le laissa pensif, plus que l'avertissement du danger. Mais il préférait laisser croire à Darius qu'il prenait la menace au sérieux. Ce nouvel élément ne faisait que renforcer sa détermination.
L'homme l'abandonna aux portes de l'arène. Il entendait déjà la foule exulter de l'autre côté et devina que le prisonnier avait été lâché. Un gros poisson ? C'était pour lui une chance inattendue. Un allié de circonstances. Un bruit de chaînes, et la porte s'ouvrit.

Ses yeux eurent besoin de quelques instants pour s'habituer à l'éclat éblouissant du soleil de midi. Il s'attendait à ce que le guerrier acharné dépeint par le frère de Draven en profite pour lui sauter dessus. Mais il n'en fut rien. À la place, il ne trouva qu'une créature misérable recroquevillée à l'ombre de ses barreaux. La cage avait été ouverte, mais son adversaire n'en sortait pas.
Ses mains firent tournoyer ses haches, il les leva vers la foule. Il se tourna vers l'amphithéâtre, et salua son public, qui redoubla ses ovations. Ses yeux repérèrent la tribune des personnalités. Il eut le plaisir d'y retrouver Darius au côté d'autres Champions aussi importants que lui au sein de la cité. Il ne doutait pas que les visages inconnus qui les côtoyaient étaient tout aussi éminents.
Il salua encore généreusement, avec une mention spéciale pour le gratin. Puis se tourna vers l'homme censé devenir sa victime. En se rapprochant... il comprit. Et se figea. Il reprit sa marche au moment où un murmure parcourait la foule. Il cria à leur adresse.

Est-ce là le farouche guerrier que l'on m'a vanté ? Comment Draven pourrait-il craindre quoique ce soit d'une loque à peine humaine ?

L'homme dans la cage se redressa. Son petit discours avait fait son effet. Mais il le savait, le prisonnier réagissait surtout au nom qu'il avait prononcé. Celui qui lui faisait face avait la peau pâle et les traits tirés. Ses membres ondulaient sous l'influence d'une sombre magie. Ses yeux blancs le dévisageaient. Incrédules tout d'abord, puis l'effroi y fraya son chemin quand, lui aussi, comprit.
Les haches tournoyant toujours, il réduisit la distance qui les séparait. Jamais il n'aurait imaginé voir de la peur dans ces yeux-là. Il comprenait qu'il se soit fait capturer. L'homme comprenait à peine ce qui lui arrivait. Et lui n'avait pas eu la chance de trouver une atmosphère calme pour l'assimiler. Il devait aussi faire face à une puissance inconnue qui le dévorait de l'intérieur. Cette dernière ne l'avait pas encore submergé. Aussi déstabilisé qu'il soit, il avait encore le contrôle. Mais il ne répondit pas. Son interlocuteur savait pourquoi : sa propre voix l'effrayait.

Dois-je t'abattre comme un chien, ou vas-tu te décider à sortir les crocs ? Ne veux-tu pas avoir une chance de survivre ?

C'était le discours que Draven tiendrait en une pareille occasion. Il supposait. Exciter la foule, exciter son adversaire, pour créer du suspens. Pour l'heure ce n'était pas bien palpitant. Mais il n'était pas inquiet. Bientôt ces Noxiens en auraient pour leur argent.
L'homme en face de lui s'était placé en position défensive. Il ignorait être armé. Il allait devoir l'aider un peu... Il fut bientôt à portée de voix, suffisamment proche pour que la clameur de la foule couvre ce qu'il lui dirait.

Tu es Draven.

Les yeux blancs fixèrent son interlocuteur avec perplexité, étonnés par cette soudaine douceur, et cherchant le piège.

Amusant. Je suis toi, et tu es moi.

Le sourire de l'Exécuteur flamboyait. Le prisonnier en face de lui chancelait.

Je sais comment tout faire rentrer dans l'ordre. Mais il faut que tu te réveilles.

Il lança encore des provocations à l'adresse de la foule en manque de sang. Il avait désormais aussi toute l'attention du corrompu.

Écoute ce qui est en toi. Tu es là dans un but précis. Quand il sera accompli, tu seras libre.

L'homme se rabroua, retrouvant sa détermination avec l'espoir de regagner sa vie. Il se serait sans doute montré plus méfiant si sa situation n'avait pas été aussi désespérée. Et lui, qui occupait le corps du Noxien, sut à cet instant avoir atteint son but. Car c'était lui qui dirigeait la corruption, et sous sa tutelle, elle n'avait qu'un objectif : la vengeance.

À partir de là, les événements s'enchaînèrent à toute allure. Les choses devenaient enfin intéressantes, pour lui, comme pour son public.
La corruption avait fait surgir un arc dans la main du prisonnier. Et, suivant son instinct, il avait commencé à tirer. Le Noxien n'aurait jamais choisi délibérément de prendre son propre peuple pour cible. C'est ce qu'il faisait pourtant, plongé dans un état second. Et lui, le soi-disant glorieux Exécuteur, ne faisait rien pour l'empêcher de multiplier les traits en direction des gradins. La panique s'était répandue comme une traînée de poudre et transformée en chaos. Cela rendait la tâche de l'archer encore plus aisée. Il lui suffisait de tirer dans le tas. Le sang coulait, éclaboussait les bancs et les murs.
Les dignitaires Noxiens tentaient de se retirer, gênés dans leur retraite par la masse compacte qui encombrait les issues. Parmi eux, il croisa le regard de Darius, dans lequel il pouvait lire la plus grande incompréhension. Il commença par lui. Profitant encore d'un certain effet de surprise, il envoya sa hache. Désarmé et coincé par les corps autour de lui, le guerrier ne put éviter l'arme de son frère, et son visage se retrouva fendu en deux. Il réservait le même sort à toutes les pontes et Champions qu'il avait repérés. Ce fut presque trop facile. Des cibles immobiles, incapables de se défendre.

Quand les soldats débarquèrent au centre de l'arène, il ne fit rien pour résister. Sa tâche était accomplie. Il tourna simplement le regard vers la machine à tuer qu'il avait créée. Plus personne ne pourrait l'arrêter, jusqu'à ce que son corps succombe. Il avait réussi au delà de ses espérances. Seule la corruption, animée par le désir de vengeance du Gardien déchu, contrôlait dorénavant ce corps. Sa vengeance n'était pas aveugle ? Elle l'était devenue. Chaque Noxien était une cible, et il regarda les soldats venus l'arrêter tomber à leur tour. Le point de visée de l'arc était maintenant dirigé sur lui. Il ne regrettait rien. Sa vengeance était accomplie. Même s'il n'était plus là pour le voir, le massacre continuerait. Noxus tomberait. Seul un autographe signé à un enfant pourrait un jour donner la réponse aux tragiques évènements qui avaient eu lieu ce jour-là.

L'archer tira.

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