Ahri; terminé

« Physiquement ? Euh… Je ne sais pas trop. D’habitude je n’ai pas besoin de me décrire, il suffit de me regarder. Les hommes ont tous cette drôle de façon de me détailler… avec leurs orbites écarquillées, leurs lèvres entrouvertes et leurs mines hypnotisées.. Un peu la même que vous, là, d’ailleurs. Oh ! Baissez les yeux je vous prie ! Cela devient gênant... »

Ce que l’on remarque chez Ahri en premier lieu, c’est sans doute les parties animales de son corps. Mi-humaine mi-renarde, la jeune femme possède neuf queues longues et poilus, ainsi que deux grandes oreilles en pointes. Son pelage est principalement blanc, bien que la couleur varie selon les saisons. Mais la plus part du temps, les humains font rapidement abstraction de ces petites parties singulières, car le corps d’Ahri est en lui-même beaucoup plus intéressant. Hanche marqué, cambrure de dos délicate, longue jambe fine, poitrine généreuse, traits fins, et yeux en amande. Comment ne pas résister ? Ses longs cheveux de jais viennent encadrés son visage pâle, tandis que ses mains agiles bougent au gré de ses paroles. Son physique à lui seul est une condamnation, quiconque pose un regard sur elle, est subjugué. Elle a quelque chose d’attirant, de manière inexplicable. Ses membres frêle lui donne un petit côté fragile, tandis que ses courbes lui donnent cet air de femme fatale. Alliant séduction et douceur, son atout principalement est bien évidement son physique. Charmer les ennemis est plus amusant que de simplement les tuer, voyons !

« Le caractère aussi ? C’est un peu exagéré cette présentation, non vraiment… Vous ne pouvez pas simplement venir me parler, boire un café avec moi, entamer une conversation ? On dirait un site de rencontre, votre truc… »

Ahri n’était autre qu’un renard. Plus petit et plus frêle que ses confrères, l’animal aspirait à bien d’autre chose d’une simple vie de bête. Elle passait le plus clair de son temps à roder prêt d’un village ionien. Tapis dans l’ombre, elle écoutait les mères chanter, les enfants rire, et regardait les jeunes couples s’embrasser. Depuis sa naissance, Ahri vouait une admiration profonde pour les humaine, et rêvait de se joindre à eux. Bien entendu, aucun de ses amis ne comprenait cela, et Ahri fut bientôt exclu du petit groupe de renard auquel elle appartenait. Elle s’en éloigna sans remord : elle préférait tellement vivre en épiant les humains.

C’est alors que les Noxiens arrivèrent, ravageant son petit village. Sous ses yeux apeurés, elle vit de nombreuses familles se faire décimer. Elle voulait les aider, elle voulait les avertir du danger, leur dire de fuir. Mais son corps poilu ne l’aidait pas. Au contraire, les enfants avaient peur d’elle. Sage, elle ne leur en voulait pas. Elle se trouvait elle-même repoussante. Alors impuissante, elle assista au massacre de ces villageois, ceux qu’elle avait vu grandir, ceux qui l’avaient bercé. Lorsque les soldats partirent enfin, la renarde s’approcha du champ. Parmi les nombreux blessés, un homme semblait être encore en état de bouger. Ahri s’en approcha, le cœur lourd. Elle aurait tellement aimé les aider, les protéger. Quel monstre pouvait donc bruler un village entier ?! Ces hommes étaient si bons... L’homme dont la vie s’échappait de son être à chaque seconde, braqua son regard à celui d’Ahri. Avant de mourir, il lui avoua l’avoir reconnu. « Tu es la petite bête que mes enfants ont vu plusieurs fois.. » Alors qu’il commençait à perdre connaissance, l’homme puisa dans ses dernières ressources pour intimer au renard de fuir, souhaitant la protéger des soldats qui aillaient certainement revenir. Cela toucha profondément Ahri, qui se lova autour du cadavre, dans un profond chagrin. Lorsqu’elle se réveilla, elle se tenait sur deux pattes, et ses neufs queues s’agitaient maladroitement.

Ahri ne mit pas longtemps à s’habituer à sa nouvelle apparence. Elle n’était pas totalement humaine, mais cette semi transformation fit naitre de l’espoir en elle. Elle était si heureuse d’être enfin une femme, une humaine. Rapidement, elle se rendit compte de ses capacités. Elle apprit aussi par la suite, que l’essence vitale des hommes lui permettait d’avancer dans sa quête : devenir totalement humaine. Alors elle passa plusieurs années a vagabonder de terre en terre, ôtant la vie des hommes qui ne la méritait point, leur volant leur essence vitale. Sans aucun remords, elle utilisait sa magie sans le moindre effort, et fit de nombreux meurtres. Inconsciente, elle pensait simplement que l’assassinat était le seul moyen pour elle d’arriver à ses fins. Elle voulait être humaine, entièrement. Peu importe le nombre de vie que cela couterait. Mais à force, ce train de vie finit par l’epuiser. Emotionnellement et morale fatiguée, la culpabilité vint se loger au fond de son cœur. La demi humaine s’en voulait : au final, elle était comme ces monstres qui avaient attaqués le village ionien. Elle ôtait la vie sans compassion, sans remords, sans sentiments. Elle se mit alors en quête d’un autre moyen d’atteindre son but. Tuer des hommes grâce à sa magie était bien trop éprouvant pour son cœur déjà lourd. Et c’est ainsi que la demoiselle chercha un moyen pacifique d’atteindre sa perfection : celle de devenir totalement humaine.