Le Deal du moment : -39%
Ordinateur portable ASUS Chromebook Vibe CX34 Flip
Voir le deal
399 €

*Natalia*
*Natalia*
*Natalia*
Mer 2 Mar - 0:44



Carte d'identitéPour vous connaître un peu mieux
Votre Personnage
NOM : Natalia
SURNOM : aucun
GENRE: Féminin
OCCUPATION : Servante
RÉSIDENCE : Noxus
Vous
VOTRE PSEUDO DE LOL : AnyanKat
PRÉNOM : Sarah
VOTRE AGE: 21
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? : On le saura
AVEZ-VOUS DES SUGGESTIONS POUR LE FORUM ? : Interdire les OC
VOTRE PRÉSENCE ? : Bah
Son apparence :
La demoiselle, de taille moyenne, possède un corps fin et gracile, qui bien que finement musclé, est assez abimé par les travaux auxquels elle se livre. Elle est souvent vêtue des vêtements des travailleurs forcés à Noxus, sauf lors de quelques travaux ou une tenue différente est exigée. Elle possède des cheveux roux clairs et ondulés, une peau pâle parcourue de quelques tâches de rousseur, et des yeux bleu verts, clairs. Bien qu'acclimatée à Noxus, ses traits rappellent néanmoins son pays d'origine, Freljord, par sa paleur, ses yeux légèrement en amande, et les proportions de son visage. Malgré sa situation, elle porte toujours en elle une étincelle de fierté, jamais clairement montrée, mais néanmoins apparente, et même sans se rebeller, n'hésite pas à laisser savoir tout le bien qu'elle peut penser de quelqu'un à qui elle a affaire. Mais la plupart du temps, elle joue surtout de ses charmes pour obtenir quelques privilèges, usant de sa voix douce et très attrayante, ou de son corps. Esclave ou reine, savoir faire croire à un homme par un simple regard qu'il est unique à ses yeux, que la femme qu'elle est s'intéresse à lui, donne souvent bien de l'emprise, et elle est devenue maitresse dans cet art.
Son caractère :
Natalia est avant tout une opportuniste dans l'âme, qui n'hésite pas à profiter de ses charmes et des faiblesses pour obtenir ce qu'elle veut. Forte tête, elle se montre souvent très franche avec beaucoup de répondant, mais adapte son comportement à la personne qu'elle a en face, pour pouvoir bien s'en tirer. Rusée, elle observe beaucoup, et réfléchit en silence pour trouver des moyens d'améliorer son quotidien sans s'attirer (trop) d'ennuis, chaque prise de risque étant calculée et nécessaire pour se rendre suffisamment indispensable pour survivre. Elle n'en est pas moins une jeune femme courageuse, mais pleine de discernement, qui ne  foncera pas tête baissée sans réfléchir. Elle ne laisse presque jamais la peur la paralyser, mais reste très prudente en toute situation.
Sa vie de prisonnière de guerre l'a amenée à se comporter ainsi face à ses geoliers, pour les amadouer. A côté, elle est aussi rêveuse, et songe souvent à son enfance, pour s'évader et se sentir libre intérieurement, face à la liberté dont on l'a privée.
Son histoire/RP Test :
Les bruits de chopes emplies de bières tintent joyeusement, dans les mains confondues de soldats encore en uniforme, de citoyens lambda, clients occasionnels ou véritable piliers de comptoir. La lumière tamisée des chandeliers projette leur ombre sur les murs, véritable toile animée, dévoilant les verres se lever, les gosiers se remplir, dans une atmosphère de moiteur de chaleur humaine. Une taverne sans fenêtre, plongée dans les galeries souterraines, ou aucune lueur du ciel n’est jamais parvenue.
D’une tignasse de cheveux roux clairs, retenus par une broche dorée, une mèche rebelle tente de s’échapper. De facture simple, mais dorée à l’or fin, le genre d’artifice qu’elle ne peut qu’emprunter lorsqu’on le lui confie, le temps d’une soirée. Une belle femme, soignée, est plus plaisante à l’œil, et un client satisfait est un client plus rentable.  
Devant un miroir craquelé, elle se maquille à la va-vite dans les sanitaires des femmes, dissimulée aux regards. Un jeune et joli minois mis en valeur pour leur bon plaisir. Peu lui importe. C’est peut-être la partie la moins désagréable de son travail quotidien, aussi, elle en profite, même si cela veut dire s’étendre en faux sourires charmeurs, et prêter sa voix dorée et enjôleuse le temps de quelques heures dans la soirée. Après tout, c’est pour ça que le patron a payé la ville. S’il avait voulu une simple paire de bras supplémentaire pour les soirées les plus chargées, n’importe qui d’autre qu’elle aurait fait l’affaire.
Elle jette un œil au miroir. Ce qu’elle y voit la satisfait, en quelque sorte. La coquetterie est bien loin de ses préoccupations habituelles, mais puisqu’on lui laisse l’occasion d’en faire son premier souci le temps d’une soirée, elle en profite. Sa peau pale leur plait, surtout lorsque ses lèvres sont rehaussées d’un peu d’extrait de roses rouges.

" Bravo, Natalia. Tu ressembles à une parfaite petite Noxienne. "


Un léger rire froid s’échappe de ses lèvres à ces mots murmurés à son reflet. L’apparence est trompeuse, mais pense-t-elle vraiment qu’on la traitera comme telle pour autant ? Non, certainement pas. Là n’est pas sa place.

Vas-y, souris ! Pourquoi réflechir ? Que veux-tu dire par… « avenir » ?

Elle se tend, serrant les dents, et giflant mentalement ses propres pensées. Elles ne servaient à rien, si ce n’était à la décourager, crisper son sourire. Savoir être utile, savoir être efficace. Ainsi était le meilleur moyen pour survivre dans cette cité, lorsqu’on n’était ni plus fort, ni plus robuste qu’un autre. Les plus inutiles passaient rapidement à la trappe. Ceux qui savaient se glisser entre les mailles s’en tiraient.
Il ne faut pas penser à ça. Dessiner un sourire sur son visage, donner l'impression de les aimer, chacun, les faire fondre. Elle ne touchait pas de salaire, évidemment. Les esclaves n'ont pas le droit de posséder d'argent. Mais ils fermeraient les yeux sur les petites sommes, les pourboires, tant qu'elle ne cherchait pas à commencer à cacher et économiser les quelques piécettes qu'elle pouvait se faire. Il suffit de savoir ou les dépenser, qui ne la dénoncerait pas, et tolérerait de lui échanger cette monnaie contre un petit extra, quelque chose à manger, ou faire repriser ses vêtements. Même dérisoire, à l'usure, ces quelques privilèges peuvent faire la différence pour tenir plus longtemps.

Une soirée à jouer les serveuses. Tiens toi droite, souris, souris encore. Ta voix est douce, ta voix chantonne, et les envoute. Ne pense à rien d'autre. Ils ne sont pas si mauvais, chacun d'entre eux, individuellement. Pas de quoi cultiver une haine personnelle.

Elle n'hésite pas à se faire entendre, quand il le faut. Esclave ou non, elle a appris depuis bien longtemps à ne pas se laisser marcher sur les pieds, lorsqu'ils exagèrent. Surtout ces soirs là, face à ces hommes alcoolisés. Un pur calcul, encore une fois. Quelle que soit sa position, une femme sachant se faire respecter est plus charismatique, à Noxus. Les faibles se font bien trop rapidement éliminer.

Adossée contre le mur, à l'extérieur de la taverne, elle attend, profitant du relatif silence. Les derniers clients sont partis, elle a terminé pour ce soir. L'engourdissement, la fatigue, traversent chacun de ses membres, mais pourtant, elle reste un moment ici, plutôt que d'aller profiter d'un sommeil dont elle aurait bien besoin. Elle écoute, et attends.

Il est là. Elle l'a entendu arriver, ses pas résonnants dans la pénombre des souterrains, lui faisant ouvrir les yeux à nouveau. Aussitôt, elle adapte son attitude. Certains aiment les forts caractères, d'autres les broient. A-t-elle vraiment un caractère qui lui est propre ? Difficile à dire, tant celui est changeant, face à chaque personne qu'elle a en face d'elle. Seul l'opportunisme reste. Elle sait se rendre utile, en prenant des risques calculés, pour sa survie à plus long terme, et ce genre de rencontre en est la concrétisation. Quelques mots glissés, rapides, discrets. L'avancée de sa petite recherche d'informations, concernant cet officier en particulier. Elle a dû le séduire, elle a dû jouer de son corps, et le livrer à cette tâche. Peu importe. Une nuit passée dans la chaleur et le confort, ça en valait la peine, et c'est une double récompense, vu l'objectif visé des confidences recueillies sur l'oreiller. Il lui donne de nouvelles directions pour la suite, de nouvelles choses à chercher. Elle acquiesce rapidement, avant de finalement, se glisser entre les ruelles, pour retourner là ou elle peut se reposer, dans ce secteur de la prison sous l'arène, ou logent les gens comme elle. Des cellules ouvertes, pour les travailleurs, qui échangent leurs forces contre un peu de liberté.

Elle s'est forgée une petite réputation, dans les sphères nébuleuses des procédures non officielles, et a régulièrement des petits travaux pas très légaux qui lui sont confiés. Dangereux, mais pour elle qui n'est ni spécialement forte, ni spécialement robuste, savoir être utile d'une autre façon est le meilleur gage de survie. Savoir être discrète, efficace, et ne pas se faire prendre, en échange de quelques privilèges. Certains ont la signature assez influente pour la libérer de l'épuisant travail physique pour quelques jours, le temps de remplir leurs petits travaux personnels. Une bonne façon de permettre à son corps de tenir le coup. Survivre, par tous les moyens. Dans l'espoir, d'un jour, peut-être, avoir le droit de vivre.


Et si tu le dois, détruire ce monde dans un hurlement

Demain, elle aura encore du travail, comme chaque jour, jour après jour. Ses yeux se ferment rapidement, emportée par le sommeil. Vers le seul endroit ou elle soit encore libre, et sans entraves. Dans son esprit, dans ses pensées, dans son coeur. L'hiver est libre, et jamais ne peut être pacifié.
----------------------------------------------------

De petites ondes se répandent, sous les coups de langues rapides d’un lapin aussi blanc que la le paysage glacial et montagneux, sur l’un des rares points d’eau pas encore tout à fait gelé aux alentours. Pressé, le rongeur lape rapidement, ses oreilles remuant pour détecter un éventuel prédateur, dans la neige scintillant au soleil.
Elle se tient, on loin de là, arc bandé dans les mains, visant sa cible. Une enfant aux joues roses, parcourues de quelques taches de rousseurs. Concentrée, elle observe l’animal, qu’elle a suivi en s’éloignant du reste de son clan, poussée par l’imprudence, dans ces terres hostile. Ses petites mains tiennent fermement la flèche, s’apprêtant à la décocher.
Soudainement alerté par quelque chose qu’elle-même n’a pas entendu, le lapin lève la tête, et en un bond, détale dans la neige. Avec une moue désapprobatrice, l’enfant s’élance dans la même direction et recommence à le pourchasser, la poudreuse feutrant ses pas. Ce lapin, elle l’attrapera !

Par bonds successifs, il l’entraine à travers les bois, à travers les pins. Les cheveux roux de l’enfant volant dans son dos sont la seule note colorée dans cette immensité de pureté noire et blanche, tandis qu’elle poursuit cet animal à la fourrure immaculée. Si concentrée pour ne pas le perdre des yeux dans cet environnement, elle ne se rend à peine compte qu’elle vient de déboucher hors des bois, sur un chemin de passage emprunté par les montures. Tout ce qui l’intéresse, est la flèche qu’elle vient de décocher en course, et sa cible abattue sur le sol. Avec un petit cri de victoire, elle se rapproche de la tâche rouge sanglante s’étalant dans la neige, trésor inestimable, puisqu’elle pourra, avec fierté, clamer haut et fort qu’elle a contribué à nourrir le clan ce soir.

Ses paupières clignent avec stupeur, devant le corps de l’animal. La neige est écarlate, autour, mais bien plus que qu’elle devrait l’être pour un simple lapin. Elle lève les yeux, lentement, pour regarder plus loin que le rongeur, et les fixe sur la tête tranchée qui git au sol, quelques mètres plus loin, ébahie.
Sa main portée à sa bouche, lâche son arc, qui choit dans à ses pieds, choquée par ce qu’elle voit. Les corps sanglants, transpercés, encore fumants dans la neige, qui l’entourent. Des dizaines. Elle reconnait quelques visages. Un clan voisin, avec qui les siens commercent souvent. Commerçaient.
Incapable de réagir, paralysée par ce qu’elle voit, l’enfant sent une main se refermer sur son épaule. Des hommes, portant des tenues toutes accordées entre elles, rouges et noires, l’entourent et lui coupent toute retraite, visiblement surpris de l’avoir vue déboucher ici ainsi. La sensation froide d’une lame posée comme une tenaille sur sa gorge, dont l’odeur du sang encore tiède recouvrant le métal la fait tressaillir, sans qu’elle ne soit capable d’esquisser un geste de fuite.

L’un des étrangers la désigne en lançant une phrase, dans une langue qui lui est inconnue, et discute quelques instants, avant que la lame ne soit finalement retirée de son cou. Dans un craquement sec, une botte marche sur son arc, le brisant en deux, tandis que son propriétaire pousse l’enfant dans le dos. Elle avance, sans vraiment comprendre, perdue et choquée. Elle voudrait fuir, retourner à son clan, mais elle ne le peut pas, car les hommes démoniaques pourraient la suivre, et les massacrer comme ils ont massacré ces hommes-là.
Mais pourquoi l’emmènent-ils ?

A quelques pas de là, sont attachés des chevaux, comme elle n’en a jamais vu de semblables. Bien plus minces, élancés que les races nordiques, ils semblent mal supporter le froid environnant, frappant du pied, s’agitant, renâclant avec nervosité. Rien à voir avec les robustes montures au caractère si calme, à la fourrure épaisse et chaude, et à la longue crinière dont la jeune fille à l’habitude.
Les hommes crient des ordres, sans qu’elle ne puisse les comprendre, et soudainement, ses petits poignets sont liés par des cordes, dont l’extrémité est attachée à la selle d’une des bêtes. Quelques instants plus tard, les hommes se mettent en route, chacun sur une monture et elle derrière, à pied, tirée par la corde qui l’entraine sans délicatesse vers l’avant, ses petites jambes peinant à tenir le rythme de marche des chevaux. Obligée de trottiner, des nuages de brume s’échappent de ses lèvres alors qu’elle avance du mieux qu’elle peut sur la neige durcie par les passages fréquents, entrainée vers l’est. Pendant plusieurs heures, elle suit le rythme, épuisée mais sans pouvoir faiblir, la corde ne lui accordant aucun répit, frottant durement sur ses poignets endoloris, et la rappelant au rythme chaque fois qu’elle fait mine de ralentir.

Au loin, quelque chose d’étrange commence à être visible, bien que difficile à distinguer, le soleil se réverbérant sur la neige et l’éblouissant. De la fumée monte dans le ciel en plusieurs points, répartis sur une sorte de campement, qui ressemble au petit village ou vivait son clan, mais qui a quelque chose de… Différent. Les tentes parfaitement alignées, formant un carré, et faites de tissus qu’elle n’a jamais vus, dans les mêmes couleurs que les vêtements des hommes qui l’ont menée ici. Des hautes palissades de bois sont dressées, tenues par des cordes. Ses yeux se posent partout, cherchant à mettre de la cohérence dans son incompréhension, tandis qu’elle traverse cet étrange lieu, rempli d’hommes principalement, portant tous le même uniforme. Certains ont des décorations sur les épaules, grises ou dorées, qui se distinguent du reste, mais tous semblent être de véritables copies conformes, alignés dans une discipline de fer, comme des coquilles vides dépourvus de sentiments ou de volonté.
Elle sait que des tribus d’hommes se montraient souvent impitoyables, et n’hésitent pas à piller, bruler, tuer sur leur passage, mais ceux-là sont encore différents. Ils ne sont pas d’ici. Les légendes et les mythes lui reviennent en mémoire, sur des êtres semblables à des hommes, mais dépourvus d’âme, qui se réveillaient parfois et semaient la mort sur leur passage. Sa gorge rêche et assoiffée avale avec difficulté sa salive, tandis qu’on l’emmène à l’intérieur d’une grande tente, devant laquelle des hommes tiennent des lances, lui aboyant des mots qu’elle ne comprend pas. Mais elle n’en a pas besoin, le message est clair : elle ne doit pas sortir d’ici.

Quelques autres personnes sont à l’intérieur, et immédiatement, l’accueillent de manière amicale. Eux sont d’ici, des prisonniers comme elle. Tous des gens d’ici, membres d’autres tribus, dont les petites rivalités sont immédiatement effacés face à cette menace commune, et tous des inconnus. Sauf une femme, dont le visage lui est familier.
"Mya !" crie-t-elle en se précipitant dans sa direction, les yeux écarquillés. Si la présence de cette jeune femme, mère d'un petit garçon un peu plus jeune qu'elle avec qui elle aime jouer, la rassure, elle la terrorise aussi pour ce qu'elle signifie.
Son clan est lui aussi tombé entre les mains de ces hommes étrangers. La prenant dans ses bras, la femme tente de la rassurer, mais sa voix trahit sa panique. Elle ne peut nier la vérité, que l'enfant ne tarde pas à comprendre.

Tout le monde, tout le monde, anéantis à jamais. Ses parents, ses amis, ses proches. Tous ceux qui l'ont protégée, nourrie, éduquée, ne sont désormais plus de ce monde.
Ses yeux vides se fixent sur le sol, et ne le quittent plus. Elle écoute à peine ce que disent ses compagnons d’infortune, qui discutent de ce qu’il se passe. Elle comprend simplement par leurs mots, que ces hommes sont des soldats venus d’autres régions, plus au sud.
De massacre. Pourquoi eux sont ici, prisonniers, quand les autres sont tous morts ? Ils ne savent le dire. Sans doute pour devenir des esclaves.

La journée s’avance, et la soirée vient, sans que personne ne se préoccupe du petit groupe, composé de jeunes hommes et femmes. Elle est la plus jeune, veut ne veut pas être traitée comme telle. Rester courageuse, voilà ce qu’on lui a toujours appris. Même lorsqu’un des hommes, au désespoir, tente de convaincre d’autres personnes de tenter un passage en force et de s’enfuir. Même quand lui, un autre homme, et une femme l’ayant écouté, se font attraper et exécuter sous leurs yeux par simple exemple. Elle se contente d’enfouir son visage dans ses mains, pour ne pas voir. Fuir cette réalité. Les choses finiront par s’arranger.

La nuit tombe, finalement, et le noir se fait autour du petit groupe assis dans cet espace réduit. Le silence tombe, et l’agitation cesse à l’extérieur, remplacé par le lointain hululement d’une chouette. Seuls les sanglots étouffés de femme de son clan déchirent le calme de mort, gémissant à son enfant perdu.

" Pourquoi en est-il ainsi ? ", murmure la femme avec rage.

L’injustice de la situation la révolte. Qui sont ces hommes, et de quel droit viennent-ils ainsi sur ces terres, pour prendre leurs vies ?

"  J’aurais du mourir aussi. Pourquoi n’ai-je pas pu lui laisser ma vie ? "

La jeune fille aux cheveux roux ne répond rien, aux lamentations d’une mère ayant vu sa famille, son mari, son enfant mourir devant ses yeux. Son cœur est serré, et la boule dans sa gorge lui fait mal.
Rien ne peut remonter le temps, et la jeune fille le sait. Rien ne fera revenir le jeune garçon.

Dans l’obscurité, une voix jeune entame un chant. Semblant venir du cœur même de Freljord, de son essence et de son âme, elle vibre dans l’air. Pour sa famille et ses ancêtres, la jeune fille chante à voix basse la berceuse qui l’a toujours conduit vers le calme, pour se donner du courage, à elle et au reste du groupe. Pour s’évader dans la nuit, son cœur courant dans le vent et la neige, par-delà les nuages et les montagnes de glace. Les mélodies des temps anciens la transportent loin de la haine et de la peur, dans l’immensité de la toundra gelée. Et face à ce chant de courage de leur peuple, les lamentations et les sanglots se taisent.

Un homme, curieux, celui qui garde la tente, passe sa tête à l’intérieur au bout de quelques minutes. Il l’écoute, sans un mot, sans un ordre. Puis reprend son poste.
La fatigue finit par la gagner, et une torpeur par l’emporter roulée en boule sur le sol dur et froid. De longues heures s’étirent en silence, sans qu’une plainte ne se fasse entendre. Elle a faim, comme tous les autres, et soif, mais personne ne s’en préoccupe tandis que la nuit se termine, et que le soleil se lève, puis s’étire paresseusement dans le ciel.

Elle sursaute, assise sur le sol, en entendant le bruit du pan de la tente claquant, et en apercevant, à sa hauteur, une paire de bottes de facture fine. Avant-même d’avoir eu le temps de relever les yeux vers l’homme qui vient d’entrer qu’elle est empoignée par le col et remise sur ses pieds, tandis que des ordres sont de nouveau aboyés dans cette langue aux tons si agressifs. Tout le groupe est sorti hors de la tente, sans trop savoir pourquoi. Puis, le message passe, à force d’ordres, de mimes, et de traductions faites par ceux qui connaissent quelques mots de l’autre langue : ils doivent travailler, maintenant.

Déneiger les environs, répandre du sel pour empêcher le gel, entretenir des feux. Des travaux physiques, pour gagner le droit de manger un peu. Un peu de pain, un peu de soupe, pour tenir, ils s’escriment dans le froid, pour ceux qui massacrent leur peuple, pillent leurs terres, sous prétexte de pacification.
Et le soir venu, l’enfant chante. Pour les siens, pour le courage. Venu du cœur, vibrant dans l’air, les chants dans sa langue natale réchauffent l’atmosphère.

Un soir, un homme vient la chercher. Elle, et aucun autre, il la fait sortir hors de la tente ou ils sont confinés, et l’emmène avec elle. Les autres se lancent un regard navré, car ceux qui sont sortis ainsi ne sont jamais revenus. Elle le sait, et a peur, mais ne dit rien.
Il l’emmène, au milieu d’autres hommes, assis devant un feu. L’odeur de la viande rôtissant lui met l’eau à la bouche, tandis qu’elle contemple la chair fondante qui grésille. Les maigres rations qu’on leur accorde ne sont pas suffisantes, et lorsque la faim frappe, les plus faibles en subissent les conséquences. Aujourd’hui, son repas a été volé, par un plus grand, un plus fort.
L’homme la désigne, en lançant des phrases dans la langue qu’elle ne parle pas, aux autres. Puis, il s’accroupit et se met à sa hauteur.

" Comment t’appelles-tu ? "

Elle le regarde, sans répondre. Elle ne comprend pas cette langue. L’homme réfléchit un instant, puis se tapote le torse du doigt, sa voix grave répétant « Teyram ». Puis, il pose son doigt sur le torse de la jeune fille, l’air interrogatif.

" Natalia " réponds elle d’une petite voix, ayant enfin comprit la question.

Il lui fait un sourire, et lui tapote la tête un instant, comme pour la rassurer, et la pousse dans le dos pour qu’elle se rapproche du cercle d’hommes, avant de lui mettre un gros morceau de viande dans les mains. Pourquoi un tel traitement de faveur ? Elle n’en a aucune idée, mais son estomac est bien trop vide pour se poser la question, et elle dévore la viande juteuse avec appétit, ignorant les regards posés sur elle.

Quand enfin, elle a terminé son repas, et s’essuie le visage avec la manche, l’homme qui l’a amené ici s’adresse de nouveau à elle. Sans qu’elle puisse le comprendre, une fois de plus.
L’air embarrassé, il réessaye de parler plus lentement, en lui tapotant la gorge, puis pousse quelques notes. L’air surprise, la jeune fille relève les yeux. Il veut qu’elle leur chante sa chanson ?
Les joues rouges, et les yeux bas, elle reste silencieuse un instant, intimidée par les regards sur elle. Puis, lentement, de sa voix claire s’élève la chanson de son peuple. Même si ces hommes ne savent rien de ce pays, de ses vents, de sa glace, mais de la chaleur qui l’habite au milieu du froid, ils écoutent avec attention, transportés par sa voix. Ce n’est pas pour eux qu’elle chante, des paroles qu’ils ne peuvent comprendre, mais ils l’écoutent, près des flammes crépitantes, sous le ciel étoilé de Freljord.

----------------------------------------------------

Cris et clameurs, alignés dans les rangs
Sur le blanc de l’arène, la couleur du sang
Ils tombent tous.


Le calme est revenu, mais l’écho du spectacle semble toujours résonner comme le vrombissement d’un frelon, sous le ciel d’encre. Le ciel voilé n’offre presque aucune luminosité, et seul le frottement régulier d’une pelle sur le sable vient rompre le silence de plomb, que même le vent n’ose briser. Des mains rêches, calleuses, remuent d’un geste machinal le manche de bois, grattant le sable humidifié par le sang, pour le ramener dans un container. L’arène doit être de nouveau immaculée lors du prochain spectacle de l’Hécatombe, pour que ceux qui s’en ravissent les yeux distinguent dans des cris de joie, le premier jet de sang qui viendra rompre la blancheur du sol sablonneux.

Quelque chose vient finalement accompagner la mélodie de ce raclement, léger bruit dans la nuit. Une fine pluie se déverse, comme moqueuse, pour le simple plaisir de compliquer la tâche de la jeune femme qui s’escrime dans cette grande arène vide. Mouillé, il sera bien plus difficile dans le noir, de distinguer les parties de sables assombries par le liquide poisseux, de celui encore intact, et l’humidité ne tarde pas à soulever répandre l’odeur du sang dans cette cuvette entourée de gradins.
Ecœurante senteur, évoquant un dernier souffle déjà tombé dans l’oubli, mais elle ne semble pas s’en préoccuper. Années après années, après chaque spectacle, seule au milieu des fantômes de ceux tombés quelques heures auparavant, dans cette grande arène, à retirer le sable souillé par le sang désormais froid de ceux dont les dernières traces de mémoire dans l'esprit collectif disparaitront dans ce container, elle œuvre. Plus le spectacle était plaisant pour les Noxiens avides, plus la tâche est longue, le soir venu. Mais elle s'en moque. Ses pensées sont occupées, plongées dans ses souvenirs, ravivés par le long rêve qui a occupé sa nuit. Il y avait longtemps qu'elle n'avait plus revu ces visions du passés, mais celles-ci continuent tout de même de venir la hanter de temps à autre.

Un bruit mat heurtant le métal. Comme un trésor enfoui sur une plage, cadeau d’une bien cruelle mer, ses doigts frottent le métal, pour dégager le sable humide. La pointe d’une lance brisée, séparée de son propriétaire par ceux qui l’ont oublié là en ramassant les corps quelques heures plus tôt.
Lorsque toute tâche noire a disparu sur le sol retourné, le travail n’est pas terminé. Ses bras frêles soulèvent des sacs de sable, rendant son pas difficile et hésitant, jusqu’à ce que leur contenu se soit suffisamment répandu sur le sol. Jusqu’à prendre un nouveau sac. L’arène est grande, et son souffle court.

Le dernier contenant déversé sur le sol, elle rabat une mèche de cheveux mouillée, collée à son front par la pluie se déversant sur son corps exposé. Ses vêtements trempés collent à sa peau, sans la ralentir. Qu’elle cesse de s’activer, et le froid la rattrapera. Il faut aplanir le terrain, désormais, mais l’averse ne veut pas se calmer. Elle s’abat en trombes de plus en plus violentes sur ses jeunes épaules, s’insinuant sournoisement dans ses pores, jusqu’à glacer ses os, tandis que son râteau passe et passe sur le sable mouillé, pour l’égaliser.

Une fois le sol parfait, passé et repassé dans ses moindres détails, elle passe finalement la porte grillagée de barre de fer, menant aux bâtiments inférieurs, enfin à l’abri du déchainement du ciel. C’est par ce passage que les prisonniers, les condamnés, pénètrent l’arène, dernière porte, à sens unique vers la mort. A l’exception de la jeune fille, qui, années après années, la franchit, comme un passeur sur sa barque, navigant librement entre deux rivages, l’un de vie, l’autre de trépas. Mais sans pouvoir quitter ce fleuve, sans pouvoir quitter cette barque, ou poser le pied sur l’une de ces berges. Interdite d’une vie libre, interdite de mort.

Enfin à l’abri, elle essore ses cheveux, et retire sa veste élimée, pour faire de même, dénudant son épaule marquée par le fer rouge. Passant devant des cellules, fermant son cœur pour ignorer les plaintes de ceux qui, de toute façon, franchiront bientôt la grille de fer, l’écho de ses pas résonne dans le long. Sans doute la pensent-ils libre, elle qui peut ainsi avancer de l’autre côté des barreaux. Sans doute l’est-elle plus qu’eux, puisqu’eux n’ont pas le choix de vivre ou mourir, et ne peuvent pas influer sur la date de leur trépas. Elle, elle le peut encore.

Au bout de son chemin silencieux, elle pénètre dans une petite pièce, et un soupir de soulagement s’échappe de ses lèvres. Comme une petite case dans une ruche, ce n’est qu’une chambre de bonne, sans fenêtre ni cheminée, ou un simple matelas est posé au sol de pierre froid, à côté d’une armoire contenant quelques tenues rapiécées. Elle se déshabille, suspendant sur la porte de l’armoire les vêtements qui n’auront pas le temps de sécher d’ici l’aube.

A l’intérieur de son chemisier, dont l’usure crée une poche dans la doublure, ses doigts rencontrent le métal. Avec précaution, elle retire de sa cachette le morceau de lance trouvé sur l’arène plus tôt, et l’examine un instant, avant de pousser de toute la force de ses frêles épaules le seul meuble présent dans la pièce. En dessous, un amas d’objets similaires, morceaux de filets, manches et pommeaux d’armes brisés, éclats de lames, récoltés çà et là. Assemblés ensemble, d’un rustique et artisanal, forment ce qui ressemble à un arc de fortune, ainsi que des semblant de flèches. Sa dernière trouvaille formera bientôt la tête d’une de ces flèches, après quelques heures d’aiguisement et de polissage, frottée sur le sol de pierre.

Elle regarde la pointe, hésitant, et la dépose, avant de replacer l’armoire sur son trésor. Ce soir, elle n’en pas le courage, épuisée par une nuit déjà trop avancée. Demain, elle pourra rentrer dans son petit nid plus tôt.
Qu’on découvre son manège, et sa tête tomberait immédiatement. Mais qui sait ce qu’un jour, il pourrait advenir…

© gotheim pour epicode
*Natalia*
Revenir en haut Aller en bas
*Nocturne*
▪ Roi des Cauchemars
*Nocturne*
*Nocturne*
Mer 2 Mar - 12:05
OC o/
(Par contre y'a écrit en gros Champions dans le fil d'Ariane, je suis pas sûre que ça convienne now :D)

EDIT : Je valide et je veux mon cookie. Trois chocolats.
*Nocturne*
Revenir en haut Aller en bas
*Natalia*
*Natalia*
*Natalia*
Mer 2 Mar - 14:26
OC. OC ... Telephone... Maison
OC... Veut rentrer... Maison

Fiche terminée!
*Natalia*
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité
Anonymous
Invité
Dim 6 Mar - 11:22
Bienvenue à toi nouveau membre !
Salut !
Bigre que ce fut long à lire. Néanmoins plaisant. J'avais comme intention de te démonter dans tous les sens (enfin ta fiche hein, quoi que) mais après lecture, c'est plus difficile.
Déjà, car en tant qu'OC les quelques parts d'ombres que tu as laissées à ton personnage sont difficilement questionnable, car volontairement voulues. Ce n'est pas comme un personnage déjà crée ou l'on va vouloir expliquer avec ta vision une part d'ombre du Lore.
Et puis bon voilà, ton récit bien que long, est structuré, du coup pas de soucis de cohérence.
Je me suis surpris à me questionner sur un point, c'est lorsque tu racontes qu'elle doit user de son corps (non, mais laissez-moi finir avant de penser au pire) avec un officier. J'aurai aimé savoir quel était le rang de l'officier. On imagine que ce n'est pas un détail important, mais cela m'aurait permis d'évaluer de suite la position de NatalYa (<=Faute volontairement voulue pour embêter) dans ses tâches peu légales et jusqu'où elle a réussi à tirer son épingle.

Donc bon rien d'étonnant à ce que je te donne ta seconde validation. Un admin passera te donner ta couleur.J'espère que tu trouveras l'occasion dans tes Rps de développer ton histoire comme tu l'entends.

Natalia, winter is coming... back 21e
Invité
Revenir en haut Aller en bas
*Natalia*
*Natalia*
*Natalia*
Dim 6 Mar - 16:43
Merci bien mon petit Zedounet qui n'est pas si méchant qu'il veut le faire croire.

Pour te répondre, dans ce cas là, l'officier était de rang assez bas. En revanche, celui qui a chargé Natalia de le surveiller était un peu plus... Haut gradé. Mais ne voulait pas trop qu'on sache pour le moment qu'il l'avait à l'oeil en attendant d'avoir des confirmations (et des moyens de pression). Mais au final ça n'aurait rien changé. Natalia n'a aucune influence, elle est juste un outil, un moyen de décharger un travail sur une personne dont la perte ne serait pas grave, et dont la parole n'aurait aucune valeur si elle venait à vouloir révéler des choses sur le genre de travail qu'on demande.

J'imagine l'emploi de ce genre de service assez courant à Noxus. C'est rentable pour ceux qui les emploient, autant parce qu'ils se déchargent, et ceux qui font ce genre de travaux savent qu'au final, les lésés auraient peu de choses à gagner à leur courir après (s'ils cherchaient des informations, ce n'était pas pour eux, s'ils cherchaient à voler un objet, ils ne l'ont probablement plus puisque c'était pour le compte de quelqu'un... etc.)
Donc au final, du moment qu'il y a un boulot pas très légal à faire, et que ça ne demande pas d'employer quelqu'un de plus... qualifié, comme un assassin / mercenaire / autre, il sera sûrement demandé à quelqu'un comme elle, et elle a sa petite réputation dans le milieu. Que ça implique des hautes sphères ou non.
*Natalia*
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé
Revenir en haut Aller en bas
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en hautPage 1 sur 1
Sujets similaires
-
» [Solo] Don't turn back [Terminé]
» Luxanna Crownguard -Back bi..bonjour!-

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Valoran's Battlefront :: Gestion du personnage :: Fiches des personnages :: Fiches archivées-
Sauter vers: