Leblanc, tout n'est qu'illusion...

Le Général Darkwill ouvre le dernier rapport de son espion infiltré dans la Rose Noire :

« La présidente de la Rose Noire, Emilia Leblanc est une jeune femme d’une beauté à couper le souffle. Svelte, sa gracieuse silhouette est tout en finesse. Sa peau est blanche et sa chevelure soyeuse est d’un noir profond aux énigmatiques reflets violets. Son visage aux traits fins serait une pure merveille si elle n’avait pas en permanence cette expression impassible qui la rend aussi séduisante qu’inquiétante.

Je l’observe depuis des jours maintenant, et les seules émotions que j’ai pu voir sont le dédain et le mépris. Les seuls sourires que j’ai pu apercevoir étaient moqueurs et menaçants. Elle contrôle ses émotions à la perfection et ne laisse voir que ce qu’elle entend montrer.

Car si elle est belle, séduisante et charmante, le mot qui définit le mieux son apparence est « contrôle ». Rien n’est laissé au hasard et tout ce que vous voyez d’elle, elle l’a minutieusement planifié, je peux l’affirmer avec certitude. De ses ongles manucurés à ses escarpins vertigineux. Ses tenues sophistiquées montrent plus de peau qu’elles n’en cachent, sa cape tombe derrière elle dans un mouvement élégant qui n’a rien de spontané, la tiare dorée qui repose fièrement sur sa tête renforce son allure noble... Ne vous laissez pas avoir par son apparente jeunesse et son physique séduisant. Car à peine avez-vous posez les yeux sur elle qu’elle est déjà en train de vous envoûter. Elle n’a pas volé son surnom de « Manipulatrice », c’est une certitude. »

Peu avant la bataille de Kalamanda...

"Rapport n°56-1308

Général Darkwill, je crains que la présidente de la Rose Noire nous pose plus de problème que prévu. En depuis quelques mois, elle est très active et personne ici ne semble savoir à quoi elle est occupée. Il faut dire qu’elle s’embarrasse moins de discrétion. On peut la voir parader dans tous les endroits importants de la cité. Bien qu’elle ne se vante pas expressément d’être à la tête de la Rose Noire, c’est assez évident pour que chacun le sache.  

Même si, officiellement, elle est « Présidente » de l’organisation, elle se comporte plus comme une reine. Elle décide de tout et contrôle tout. S’il est difficile de savoir ce qu’elle pense, on peut toutefois assurer sans hésitation qu’elle est dotée d’une ambition démesurée. Rester dans l’ombre ne semblait pas la gêner auparavant mais il est désormais clair qu’elle entend redorer le blason de la Rose Noire pour en faire une institution de premier plan à Noxus.

Je pense qu’elle n’est pas dangereuse dans le sens où son objectif ultime semble être de faire de Noxus la seule et unique puissance de Runeterra. Toutefois, il convient de surveiller de près ses actions car elle semble être de capable du pire, même pour un noxien, afin de parvenir à ses fins. En outr... »
La lettre s’arrête ici, brusquement, des tâches de sang viennent souiller le parchemin légèrement froissé. D’un geste dédaigneux, la  main délicate qui le tenait le jette sur le bureau comme s’il n’avait aucune importance.

Leblanc se tient là fièrement, à côté du corps désormais sans vie de celui qui pensait pouvoir l’espionner et s’en sortir. Tout en replaçant lentement une mèche derrière son oreille en lance avec désinvolture à celui qui se fait appeler « L’anguille » qui se tient, un peu inquiet sur le seuil de la petite pièce exiguë :

«  Marque le parchemin du sceau de la Rose Noire et fais le parvenir à Darkwill.

- Bien Madame, répond-il simplement avec un léger mouvement de tête.

- Et efface toute trace de cet homme. Le corps, ses effets, fais tout disparaitre. Je m’occupe du reste. »

Et ainsi la hautaine silhouette tourne les talons, sa cape flottant derrière elle comme si de rien n’était.  « Cet ingrat de Darkwill » songe-t’elle en arpentant les couloirs mal éclairés du repère secret de la Rose Noire. « S’il croit que je vais le laisser m’espionner sans rien faire, il se met le doigt dans l’œil. J’ai conscience qu’il est dangereux d’assassiner ainsi ses sbires mais... Il ne retrouvera ni corps ni rien d’autre. À part cette lettre il n’y aura plus aucune trace de son espion de pacotille. Donc pas d’espion, pas de meurtre».

Le rapport, ne lui indique de toute façon que peu de choses sur la vraie personnalité de l’énigmatique Emilia Leblanc. Il pourra toutefois comprendre qu’elle est impitoyable. Leblanc ne fait pas de cadeaux. Derrière tout le maquillage et les parures sophistiquées, c’est une magicienne puissante et sans scrupule qu’on trouve. Une femme aussi dangereuse que belle qui n’hésite pas à se salir les mains quand cela est nécessaire.
Noxus doit dominer le monde et pour ça, tous les coups sont permis. Les moyens importent peu, seul le résultat est important. S’il faut tuer et massacrer elle le fera... mais toujours avec panache. Leblanc n’est pas un vulgaire assassin de bas-étage. C’est une magicienne talentueuse, une puissante illusionniste. Elle mène ses victimes de mirages en mirages jusqu’à pouvoir leur porter le coup fatal sans qu’ils aient pu comprendre ce qui leur arrivait réellement.

Elle aime séduire et jouer avec ses proies. Le problème étant que tout le monde est sa proie. Elle est, à ses yeux, la seule qui compte. Il y a elle, Noxus et le reste n’est que victimes potentielles et opportunités pour établir la suprématie de Noxus... et la sienne par la même occasion.

« Enfin ! » s’exclame  une Leblanc satisfaite.
Sa voix raisonne dans le vaste bureau. Les murs latéraux, en pierre sont cachés par des étagères remplies de livres anciens et d’artefacts divers et variés dont seule Leblanc connait l’utilité. Le mur du fond est un genre d’immense vitrail qui donne une vue très appréciable sur Noxus, actuellement plongée dans la pénombre du crépuscule. Dans un imposant fauteuil en cuir molletonné qui fait dos au panorama, Leblanc est assise, un sourire victorieux flottant sur ses lèvres biens dessinées. Sur le bureau,  fait du même bois sombre que les étagères, devant lequel elle est confortablement installée, un parchemin porte ces mots : « La faille n’est plus ».

Leblanc se lève et commence à faire les cents pas, ses talons claquants sur le marbre noir posé au sol. Puis elle s’arrête et appel, d’un ton impérieux :
«  Alida ! » Au bout de quelques secondes une femme d’un âge certain ouvre la porte en bois massif et attend l’ordre,  en restant sur le pas de la porte :
« Convoque Thorn, immédiatement ! » elle pâlit légèrement, mais un coup d’œil à la Présidente suffit à lui faire passer l’envie de protester. Elle a l’air pressée. C’est mauvais signe. Car Leblanc n’a jamais l’air d’être autre chose que belle et énigmatique. Si elle est assez préoccupée pour que cela se remarque, c’est soit très grave soit très important, probablement les deux à la fois.

Lorsque Thorn arrive dans le bureau d’un pas pressé, emmitouflé dans sa cape noire ornées de délicats motifs dorés, il entre sans même prendre la peine de frapper et commence à vociférer
« Qui crois-tu être pour me convoquer ainsi, tu penses que... »

Mais Leblanc ne l’entend même pas, elle se contente de levé un sourcil. Puis elle lève un doigt et le parchemin qui traîne sur le bureau s’élève dans les airs pour venir flotter devant le visage de son interlocuteur, caché derrière un masque doré. Il attrape le parchemin rageusement puis semble perdu un instant. Il prend ensuite la parole d’un ton accusateur :

« C’est toi qui a fait ça ?

- Bien sûr que non. Je ne me serais jamais attaquée moi-même à la Ligue. Cela aurait été bien trop dangereux pour la Rose Noire.  Et puis de toute façon à quoi bon ? Tu vois, quelqu’un d’autre l’a fait pour moi... Mais peu importe les détails, l’important c’est le moment que nous attendions est enfin arrivé.

- Le moment que nous attendions ? Mais qu’est que...

De nouveau, Leblanc l’interrompt en recommençant à faire les cent pas. Un sourire obscur flotte sur ses lèvres alors qu’elle répond :
- Le monde est très différent pour ceux qui ne sont pas capables de voir plus loin que le bout de leur nez. Tu pensais réellement que la ligue pourrait durer infiniment ? Seule la Rose Noire est éternelle, tu es bien placé pour le savoir. Nous n’avons accepté cette organisation uniquement parce que le contraire n’était pas envisageable.  Heureusement j’ai eu le temps de mettre Swain à la tête de Noxus.

- Alors c’était bien toi ? Kalamanda n’est pas arrivé par hasard n’est-ce pas ? Et Darius, c’est toi qui l’as aidé à évincer autant de monde. Depuis le début, tu voulais remanier tout le gouvernement.

- Vraiment, je ne voie pas de quoi tu parles...

- Et Darkwill ? C’était toi aussi bien-sûr ! Comment ai-je pu croire qu’il se soit fait assassiner par une troupe de Démacia dont aucune trace n’a été retrouvée... Et ensuite Swain a brulé les corps soit disant pour leur rendre l’hommage qu’ils méritaient alors qu’en réalité il a fait ça pour te couvrir.

- Reprends-toi, tu divagues complètement...

- Nous t’aurions aidé, je t’aurais aidé si tu m’avais expliqué si tu avais... tu n’as pas à tout contrôler sans arrêt. Tu n’es que la présidente de la Rose Noire.

-Encore une fois tu racontes n’importe quoi Thorn, déclare Leblanc en avançant vers lui d’une démarche féline. Je suis la Rose Noire, et personne ne m’empêchera d’éclore à nouveau. Avec Swain de notre côté, nous sommes de nouveau sur le devant de la scène. Nous avons laissé la Rose à l’ombre trop longtemps, l’empêchant de fleurir. Darkwill s’est permit de profiter de nos services tout en nous écartant du pouvoir. Heureusement, désormais c’est Swain qui est aux commandes et maintenant que la ligue est affaiblie, ce temps est révolu. Va maintenant, tu sais ce que j’attends de toi".


Leblanc avance silencieusement dans l'obscurité. Enveloppée dans une grande cape noire, son visage est désormais celui d'un vieillard et personne ne la reconnaîtra. Elle ouvre la porte et pénètre au sein de l'institut en effervescence, jetant un coup d'œil moqueur a la fameuse inscription : « C'est en soi qu'est l'adversaire véritable ». Vraiment, ils n'avaient pas idée.

Elle s'arrête et regarde autour d'elle un instant. Cet endroit est toujours plus ou moins agité, mais là... C'est la panique plus que l'agitation. Les secrétaires et gardes courent en tous sens, les invocateurs ont des expressions incertaines.

Impassible elle avance, à la recherche de sa cible. Enfin, elle entre dans une pièce où traînent partout divers parchemins. Les bougies qui éclairent la pièce sont vacillantes et n'en ont plus pour longtemps. Derrière un bureau qui croule sous le désordre, une haute silhouette lève un visage confus vers elle. Leblanc laisse glisser sa cape noire à terre et reprend sa véritable apparence, apparaissant alors dans toute sa splendeur.

-Bonsoir Varesh. Ce bureau semble avoir connu des jours meilleurs. Comme ta Ligue d'ailleurs. Je suis venue dès que j'ai appris la nouvelle. Qu'est-il arrivé exactement ? Demande-t'elle le plus naturellement du monde.

-Syndra, répond simplement l'invocateur en tentant de se redonner une contenance en réajustant ses robes froissées. Tel un vautour tu t'empresses donc de venir nous achever c'est ça ?
Leblanc, impassible avance et répond non sans malice :

- Allons Varesh, tu me connais mieux que ça, tu sais ce que je suis venue chercher. De toute façon je n'ai pas besoin de vous achever. Si vous ne vous détruisez pas vous-même, je sais que d'autres viendront vous finir.

- C'est inutile, tu n'auras rien Leblanc, je ne sais pas ce que tu comptes faire mais je t'en empêcherais, déclare l'invocateur d'un ton décidé, alors qu'au bout de ses doigts, la magie arcanique crépite. Leblanc éclate de rire et une boule de magie fonce vers elle. Sans aucun effet. Une illusion.
Varesh, avec une rapidité dont on le croirait incapable, se retourne prestement en tirant sa dague de son fourreau pour poignarder Leblanc qui est en réalité derrière lui. Mais il ne rencontre que le vide. Une autre illusion.

- Montre-toi ! Mais soudain, il se rend compte que Leblanc est partout. Il y a désormais des dizaines de Leblanc de son bureau. Une est assise sur le bureau, une autre se tient devant la fenêtre, admirant la nuit, une autre encore semble occupée à refaire sa manucure dans un coin de la pièce. Hurlant de rage il plonge vers la première silhouette, le poignard s'abattant sans pitié. Illusion. Il se retourne et plant violement celle qui se tenait sur le bureau. Illusion. Encore et encore, Varesh qui est comme un fou, poignarde au hasard les silhouettes, renversant papiers et meubles sur son passage sans y prêter attention. Puis, pris dans son élan il trébuche et une douleur lancinante lui déchire l'abdomen. Il tombe à terre, soufflant et gémissant de douleur.

- Allons allons, calme toi, conseille Leblanc, toujours aussi impassible, comme si rien ne s'était passé. C'est la vraie cette fois. Toutes les autres ont subitement disparue.

- Ils te retrouveront Leblanc, tu payeras pour mon meurtre, tu... Varesh gémit de douleur. Le poignard est enfoncé dans son ventre jusqu'à la garde. La douleur est insoutenable. Il toussote et du sang sort de sa bouche.
Leblanc s'agenouille à ses côtés. Varesh admire une dernière fois ces yeux au noir plus profond que la nuit, ces lèvres qui semblent si douces, cette peau sans aucune imperfection. Un visage si parfait pour une créature si cruelle, songe-t'il avec amertume.

- Mais enfin Varesh, quel meurtre ? Tu viens juste de te suicider... Mais si regarde, tu as même laissé une lettre...
Elle claque des doigts et un parchemin apparaît portant son écriture. Varesh est incapable de lire, ses yeux sont emplis de larmes de douleur et de rage. Mais il n'a pas besoin de lire pour savoir que Leblanc dit la vérité. Ca n'est pas très compliqué pour elle de faire une fausse lettre avec son écriture. Elle reprend, impitoyable :

- Ne t'inquiète pas, personne ne te blâmera pour ton acte désespéré. Après tout, tu viens de tout perdre, tu es ruiné.
Varesh écarquille les yeux, alors que la vie s'écoule de lui au même rythme que le sang coule de sa blessure.

- Ah oui, j'ai peut-être omis de te dire que tu avais investi massivement dans la Faille, tu sais, celle que Syndra a rendu inutilisable ? Enfin ne t'en fait pas, ça c'est ce qu'ils retrouveront dans tes papiers. En réalité tu te doutes bien que c'est moi qui récupère les sous.
Elle se lève et fouille quelques minutes le bureau avant de finalement tomber sur le dossier qu'elle est venue chercher.

- Je te remercie, Varesh, tu auras été d'une aide précieuse, pour moi et pour la Rose Noire.
Sur ces mots, Leblanc disparaît, purement et simplement. Le corps de Varesh ne sera découvert que le lendemain matin. Le message qu'il a laissé, en évidence sur son bureau bien rangé est sans équivoque. Il a mis fin à ses jours.


De retour à Noxus, Leblanc rentre directement dans ses appartements privés pour se préparer. Elle doit faire une annonce dans moins d'une heure dans la grande salle de la Rose Noire. Grande salle qui est plus proche d'une salle du trône. Réfléchissant à la suite des événements, elle se prépare distraitement.
Demain, la Ligue recevra sa lettre officielle de démission. Syndra, même si elle n’a pas tué la Ligue, lui a tout de même porté un grand coup. En quittant la Ligue elle ne fera que renforcer les conséquences de ce coup. Sans champions, pas de Ligue. Leblanc saura convaincre ceux qui restent attachés à cette organisation inutile qu’il est dans leur intérêt de partir. Il faudra également qu’elle mette la main sur le nexus que Syndra a emporté avec elle... Les prochains mois vont être bien remplis.  

Tout est quasiment en place. Cela fait si longtemps qu’elle se prépare. Elle a tout fait pour que le commandement de Noxus lui soit acquis. Cela avait commencé il y a bien longtemps. Bien avant qu’Evaine ne reçoive le diadème pour devenir Emilia Leblanc. Car, depuis des siècles maintenant, l’identité d’Emilia Leblanc est transmise de génération en génération. Leblanc choisit celle qui lui succédera et lui transmet le diadème. Ainsi le personnage de Leblanc fusionne avec sa nouvelle élue pour ne faire qu'un et échapper encore et toujours aux affres du temps.

Elle se souvient vaguement d’Evaine, celle qu’elle était avant de rejoindre Leblanc. Elle était... incomplète sans le savoir à l’époque. Puis Leblanc l’a choisi et lorsqu’elle mit le diadème pour la première, son esprit rejoint celui des anciennes. Tous ces esprits qui à la fois n’en forment qu’un. Celui d’Emilia Leblanc. La présidente aussi belle qu’éternelle.

Elle a d'abord essayé de séduire Darkwill. Cet ingrat était bien content de pouvoir profiter des services de la Rose Noire quand il en avait besoin, mais uniquement tant que celle-ci restait dans l'ombre. La rose noire, organisation occulte qui tirait les ficelle depuis si longtemps. Darkwill avait cru pouvoir les reléguer au second plan en les faisant passer pour une légende une bande de magiciens de pacotilles incapables de faire face à de vrais guerriers. Tout ce qui intéressait ce général imbu de lui-même, c’était de mettre la main sur le secret de l’immortalité de Leblanc.
 
Il avait donc fallu se débarrasser de lui. Leblanc s'était occupé de tout, de la résurrection "ratée" de Sion, à "l'accident" dans les mines à Kalamanda.
Swain n'est pas arrivé ici par hasard, et elle saurait le lui rappeler en temps voulu. Tous avaient crus que le temps de la Rose Noire était révolu lorsqu'il avait pris la tête de Noxus. C'était exactement l'inverse.

Maintenant que la ligue était affaiblie, il faudrait qu'elle envoie des fleurs à Syndra pour la remercier, plus rien ne s'opposerait à l'hégémonie de Noxus.
La salle était pleine. Tous les membres de la Rose Noire avaient entendu la nouvelle et voulaient savoir ce qu'avait décidé la présidente. Lorsqu'elle se leva, sa prestance et sa beauté lui gagnèrent immédiatement toute l'attention de l'audience. Elle annonça, triomphante :

"Mes frères, mes sœurs, aujourd'hui est un grand jour pour nous. La Rose Noire va pouvoir éclore à nouveau"