Epreuve 6 • Transmogrification • Kobe High School [KHS]

Disclaimer : Avant toute chose, je tenais à préciser que je n’ai aucun souci avec les commentaires alors n’hésitez pas à partager votre ressenti, à faire des critiques constructives ou quoi que ce soit.

Présentation:

Nous sommes mardi matin, en ce beau mois d’octobre, et je viens tout juste de me réveiller. Il est déjà presque neuf heures et demi, mais je n’ai pas cours ce matin alors autant en profiter ! Mais il faut quand même que je me lève parce que j’ai promis à Tessa de l’attendre dans sa chambre quand elle sortirait de cours, pour qu’on passe son heure de creux ensemble. C’est ma meilleure amie ici, alors c’est normal de me réveiller plus tôt pour passer un peu de temps avec elle ! Il faut dire qu’en ce moment, je suis vachement occupée entre les cours, les révisions de médecine qui sont énormes, et le job étudiant au resto de Maman le soir et les weekends. Plein de choses qui viennent combler mon emploi du temps et me rendre aussi fatiguée que je le suis en ce moment.

Encore en pyjama, je fais un rapide tour dans la salle de bains des filles, avant de rejoindre la chambre que Tessa partage avec ma soeur. Elle non plus, je ne la vois pas souvent, mais c’est plus compliqué, les tensions entre soeurs quoi… Je pousse la porte et m’immisce rapidement à l’intérieur avant de refermer, non pas pour jouer les ninjas, mais pour éviter que le chat de Tessa ne se faufile à l’extérieur. Comme d’habitude, un miaulement de mécontentement se fait entendre, mais il ne m’aura pas par les sentiments !  

- Non Ghost, tu restes là ! Tessa va me tuer si tu sors et que tu disparais sur le campus !

Il retourne se cacher sous l’un des meubles de la pièce, de mon côté je pars m’asseoir sur le lit de ma soeur. En attendant l’arrivée de ma meilleure amie, mon regard fait le tour de la pièce, se pose sur les dessins éparpillées sur le bureau de Tessa, sur les tissus posés sur celui de ma soeur… Deux âmes d’artistes pleines de créativité. Pour tuer le temps, je rêvasse et mes pensées divaguent, je me demande ce que ça ferait d’être une petite souris, juste pour savoir ce qu’elles font en cours, comment se passe leur journée, ce que j’ai raté depuis quelques temps vu qu’on se voit moins souvent… mais l’attente devrait se terminer rapidement et j’aurai au moins les réponses de Tessa.

Enfin, c’est ce que je pensais, jusqu’à ce que je me sente partir. Le flash qui m’a aveuglé il y a quelques secondes me fait cligner plusieurs fois des yeux, et quand je commence à me réhabituer à la lumière; tout autour de moi a pris des proportions énormes. Je me déplace sur le lit, beaucoup moins stable tant il est moelleux, mais mes membres sont devenus minuscules, recouvert d’un doux pelage blanc. Qu’est-ce que c’est que ce délire ?

Je me renfrogne et sens des choses me chatouiller les joues : un rapide coup d’oeil me permet de remarquer des moustaches au bout de mon nez. Je tourne la tête pour observer mes fesses parce que quelque chose me chiffonne… Rien de pervers, je vous rassure, mais quand je vois le prolongement de ma colonne vertébrale s’agiter, il y a de quoi halluciner. Je suis devenue une petite souris, et le lit sur lequel je suis, semble maintenant haut de plusieurs mètres, ce qui n’aide en rien mon vertige.

- Squik !

Je cache ma bouche avec mes pattes et écarquille les yeux. Je rumine mais tout ce qui sort de ma bouche est ridicule… Faut croire que même en souris, je suis pitoyable ! Je remue mon nez en réfléchissant à comment me sortir de cette galère, puis m’approche du bord pour m'agripper à la couverture et me laisser glisser par terre. Je suis pas du tout rassurée, alors je ferme les yeux et fait en sorte de retomber sur mes pattes, en évitant de finir en purée. La descente se passe miraculeusement bien, mais… je sens une présence me surplomber.

Au ralenti, avec un frisson qui me parcoure les poils, je relève la tête alors que celle-ci rentre dans mes épaules au fur et à mesure que j’aperçois le pire cauchemar que j’aurai pu imaginer. Là, au dessus de ma tête, se trouve celle de Ghost. Le chat sibérien blanc de ma meilleure amie a les yeux rivés sur moi, avec une lueur inquiétante dans le regard… J’avale ma salive de travers et fait la seule chose que toute souris se doit de faire dans un cas comme celui là… JE ME CASSE !

- SQUIIIIIK !

Je cours comme une dératée à travers la chambre : je passe sous le lit, sous le bureau, derrière la penderie, fait le tour de la chaise et le tout sans prendre vraiment le temps de reprendre mon souffle avant de recommencer. J’entends presque la musique de Benny Hill retentir en fond… Je ne remercierai jamais mon père de regarder cette foutue émission, surtout si j’avais pensée vivre cette situation un jour ! J’halète mais ce foutu chat n’est pas en reste. Il fait trembler le sol en bondissant et j’en ressens chaque vibration pendant que je cours.

Dans un élan de courage insoupçonné, je me surprend à entamer l’ascension vers le sommet de la penderie. Comme si Ghost avait senti mes doutes, il s’arrête et attends silencieusement en dessous de moi. Si tu crois que je vais lâcher prise mon grand, tu rêves ! Je m’agrippe avec mes petites pattes sur le coin du bois, enfonçant mes petites griffes dedans pour grimper encore et encore. Je n’ose plus regarder en bas, il n’y a aucun doute sur le fait qu’un destin funeste m’y attend. Sois Ghost va m’avaler et me réduire en purée, soit la chute va s’en occuper ! Je force sur mes petits bras pour me hisser tout en haut, et quand enfin j’y arrive, j’ose lancer un regard vers la menace suprême.

Les yeux de Ghost sont rivés sur moi alors que sa queue s’agite frénétiquement. Je sais qu’il est capable de grimper jusque ici, je l’ai déjà vu perché ici, au sommet de son territoire qu’est la chambre de ma meilleure amie. Mais combien de temps me reste-t-il avant qu’il n’arrive à grimper ? Pendant un instant, je me dis que j’aurai mieux fait d’essayer de me faufiler sous la porte de la chambre. De profiter du jour qu’il y a dessous pour me sauver. J’aurai pu en profiter pour aller effrayer Hibika d’ailleurs, cette pimbêche qui se fait un plaisir de me rabaisser dès qu’elle me voit. Je n’ai aucun doute sur le fait qu’une fille aussi “précieuse” qu’elle doit avoir une peur bleue des souris. Ahlala, qu’est ce que je paierai pour la voir aussi effrayée que je le pense en ce moment !

Mais non, celle qui flippe là, c’est moi. Le temps que je me perde à rêvasser encore une fois, ce chat s’est préparé à sauter et le tremblement de terre qui se passe sous mes pieds est assez équivoque pour m’éviter le besoin de me retourner pour confirmer. De là où on se trouve, ça doit bien faire l’équivalent pour une souris d’un immeuble de dix étages… Bon peut-être que j’exagère, certes, mais mon vertige a l’air assez d’accord avec ça…

Je ferme les yeux un instant, puis me tourne vers le chat, prête à accepter mon destin, mais une pensée vient éclairer ma lanterne. Les penderies sont collées aux lits. Mes moustaches s’agitent, je marche à reculons vers le bord de la penderie alors qu’il s’approche dangereusement. Je recule, je recule et quand je sens le bord sous mes pattes, je prends une grande inspiration avant de me tourner et sauter.

Ce satané Ghost saute aussi, mais c’est maintenant que tout se joue… Pendant ma chute vers ce grand matelas tout moelleux, je pense à tout ce que je vais réclamer si je me sors de là vivante.  Des cookies, bien entendu. Un câlin, pour le réconfort. Du fromage, c’est mon nouvel instinct qui me le dicte. Et puis, faut avouer que c’est super bon le fromage… C’est tout ce que je voudrais avant de peut-être mourir sous les crocs de ce chat.

Mon destin reste incertain, parce que cette chute ne finira jamais. Je sens une pression sur mon épaule, me sortant de ma torpeur en sursaut, la sueur dégoulinant de mon front et la salive au bord des lèvres… Je cligne plusieurs fois des yeux, me tâte les épaules et pose la main sur la main de Tessa, qui vient de me réveiller.

Tout ça n’était qu’un cauchemar, et pourtant croyez-moi, en levant les yeux sur le chat qui se trouve bizarrement sur le haut de la penderie, je n’ai qu’une seule chose en tête… Je me tourne alors vers ma meilleure amie :

- Tu viens ? On se casse !


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