Epreuve 6 • Transmogrification • Dusk Lumiris [DL]

... Comment en suis-je arrivé ici ?

Je suis frigorifié. Caché là où personne ne pourrais me trouver, un bras emplâtré, le visage défiguré par la fatigue et les larmes.
D’une main hésitante, je laisse tomber les quelques cheveux qui me rendait alors unique, abandonnant tout ce que j’avais été, pour alors, vêtir un masque, celui que l’on m’a confié, celui qui m’a été donné par tous. Celui d’un pécheur, d’une personne sans âme, ayant entreprit le pire des crimes possibles.

Je le porte à mon visage, ce masque maculée de sang et de honte. Celui d’un meurtrier.

Qu’a t’il bien pu se passer pour que je tombe si bas dans la démence.. ?
A quoi bon feindre l’ignorance, j’en connais les raisons. Elles me hantent encore aujourd’hui, ses démons jouant avec mon cœur meurtri. Mais j’ai froid, bien trop froid pour pouvoir y faire quoique ce soit. J’ai peur, je suis perdu. Personne ne sera là pour m’aider, personne pour me montrer la voie.

Les bruits alentours se font de plus en plus insistant, au sein de cette sombre foret que l’on conte, maudit par de néfastes créatures.
Je suis fatigué.. Mes yeux me jouent des tours, me faisant voir des ombres danser à l’horizon. Ils finissent par se fermer, sans le vouloir. Puis.. Je..

…

…

Une myriades de pins et de conifères, s’étendant à perte de vue, dans une infinité sombre et inquiétante.

Cette endroit est maudit, hanté, et les rumeurs se mélangent à la réalité. On l’appelle les Bois Hurlants . Un lieu perdu, où circulent des créatures et des monstres aux formes diverses, des fantômes et des esprits traqueurs, que l’on nomme « Pokémons ». Leurs origines sont inconnues, et en dépit du mystère circulant autours de leurs créations, ils font désormais parti intégrante de la vie de chacun. On les aiment, on les respectent. On les craints, également.

Les créatures demeurant en ces lieux sont, pourtant, à part, et entretiennent le mythe de ses lieux. Peu sont les fou qui viennent à leurs rencontres, et qui souhaite poser pieds parmi ses chemins champêtre. Quiconque pénètre dans la forêt et s’y perds, ne fera plus qu’un avec elle.

C’est une histoire que l’on raconte aux jeunes enfants pour les prévenir du danger, mais…

Les yeux s’ouvrent alors doucement, difficilement, sur cette même étendue sylvestre dans laquelle le garçon s’était évanoui. Son corps est immobile, il peine à le bouger, comme si celui-ci était emprisonné. Le brouillard était toujours présent dans ses yeux endoloris, mais il comprit que quelque chose n’allait pas. L’obscurité se faisait plus douce, l’ambiance plus sereine. Le froid ne se faisait pas plus ressentir.

Un regard se perd alors sur le corps du garçon, digne de la pire des machination.
Ses membres se sont enracinés à un arbre, contre lequel, il avait pris appuie. Fusionnant avec celui-ci, les racines et les écorces recouvrait sa peau, qui s’était teinté des couleurs de la terre. Les lierres épousaient parfaitement les contours de ses hanches, descendant jusqu’à ses jambes pour disparaître dans des mottes de terres, immobilisant ses traits. Il était piégé, immobile, mais conscient de sa situation.

Le temps, cruel assassin, semblait passer à vive-allure, et sans pouvoir se mouvoir, le garçon était contrait d’attendre et de voir de vaines apparitions, passer devant lui, ou observer au loin. Il voulait crier, hurler à s’en vider les poumons, mais aucun son ne pouvait se faire entendre. Il disparaissait de plus en plus au creux de cet arbre qui l’avait accueilli, qui ne commençait plus qu’à faire qu’un avec son être. Les insectes grouillant à même la peau devait être une expérience des plus désagréables..

Les nuits s’enchaînèrent. Le jour ne semblait jamais se lever, comme paralysé dans cette obscurité morose.

Pourtant, en un instant, l’être de chair et de verdure s’est mû. Le bois recouvrant son visage s’est craqué, rompant le masque qui le piégeait alors, et de façon surprenante… Une minuscule créature en sortie. Un petit spectre, semblable à un enfant, à la mine des plus inquiète. Il découvrit avec les larmes, sa condition, et ce qu’il avait laissé derrière lui. Son corps. Son être. Était-il mort ?

Ses pensées se sont embrouillés, aux cours d’un instant. Allant à rejoindre les murmures s’étouffant aux loin, sombrant dans l’écho de ses lieux. Les regrets.

Je ne comprenais pas ce qu’il m’arrivait. Pourquoi je me suis changé en cette créature, pourquoi j’avais vécu un tel changement. Était-ce pour me punir de mes actes ? Pour me punir de m’être vengé au nom de l’amour, au nom...De la femme que l’on m’a arraché ?

A quoi bon me leurrer. Je suis stupide. Je n’étais aucunement un enfant à qui l’on apprend le sens de la vie ou de la mort. Je sais que les défunts ne reviennent jamais… Mais.. Jamais, on ne m’a dit que les morts étaient si difficile à oublier. Si difficile à dire « au revoir ». J’espérais avoir la force de lui faire mes adieux, mais… Je n’ai pas réussi.
Je n’ai jamais réussi à l’oublier. Elle hante encore mes jours ,mes nuits, et pourtant.. Je l’aime. Elle me manque. Elle me manque terriblement.

Alors, je me suis inventé une excuse. Je pensais pouvoir changer le monde en son nom, imaginer que cela lui permettrait de partir dans l’au-delà, mais.. Elle l’à déjà rejoins, voilà longtemps maintenant. Sans que je n’ai eu à faire quoique ce soit. Elle repose en paix.. Mais pas moi. Et je n’arrive pas à me séparer de cette idée.
Car si même-elle, à réussi à trouver le calme.. Et qu’elle est effectivement partie.. Que me reste-t-il, au juste ?
…

…

La créature s’est embrumé de larmes, de longs instants durant, avant d’entendre, au creux de ses bois, le doux et clair tintement d’une grelot, le ramenant à ses sens. Un tintement clair et solitaire, s’évaporant à l’horizon. Dans un mouvement impulsif, il décida de s’y rendre, s’enfonçant encore davantage dans la forêt.

Au bout du sentier, se dressa alors un arbre, où pendait de nombreux objets abîmé par le temps. Sur cet arbre, de nombreux souvenirs flottaient dans une ambiance nostalgique, représentant des photos, quelques accessoires, des peluches. Un nombre incroyable d’objets perdus, semblant lié aux êtres perdus de ces lieux. Sans surprise, il n’y avait rien pour la petit créature qui s’était perdu. Mais étrangement, le carillon attirait son intérêt, apaiser son âme. Ce n’était qu’un simple bruit, pourtant.

Le Brocélôme se perdit devant, de longues heures durant, dans un silence religieux, avant de décider de repartir en quête de son corps. L’âme plus léger, il voulait retourner en son corps humains, retrouver sa liberté, si du moins, elle lui était autorisé.
Mais il s’en est retourné, au sein de ces bois d’illusions. Croisant des créatures semblable à lui, d’autres, grouillant à même le sol. Des sourires vicieux, tristes, se perdant à l’horizon.

La traversée ne fut en aucun cas solitaire, pour autant.
Ses yeux pensaient rêver et pourtant, voilà que devant une certaine incertitude, se trouvait un visage, que le jeune homme qui n’est maintenant plus, ne connaissait que trop bien. Celle.. De la femme qu’il aime, qu’il a perdu, qu’il pensait retrouver. Mais ce n’est qu’une illusion, n’est-ce pas ? Ce n’est là qu’une morbide apparition, dans l’unique but de le briser en morceau, n’est ce pas ?!

« Gracidée.. »

La colère de la créature grandissait, de plus en plus forte, jusqu’à ce que l’apparition sorte de son état stoïque pour afficher un sourire..Faible, fatigué. Mais qui illumina les souvenirs de la pauvre créature, tout en le rappelant au calme.
Elle s’approcha pour l’étreindre d’une douce chaleur, voilà longtemps oublié. Elle n’était pas palpable mais un doux et réconfortant sentiment se dégager d’elle, comme si..Elle était réellement ici, à ses cotés. La lumière qui s’en dégagea était forte, mais salvatrice. Puissante. Éblouissante.

… Puis.. Un univers de blanc.

Tout n’était qu’un affreux rêve..

Un rayon de lumière s’est posé sur mon visage, alors souffrant de voir une telle clarté obstruer mon visage. Le jour s’est levé et étrangement, j’ai pu retrouvé mes membres, mon corps endoloris, toujours souffrant des maux qui m’ont été infligé. Ma tête boisée avait disparue, mon corps fantomatique avait repris ses traits de chairs et de sang. J’étais redevenu moi-même..

Ce n’était pas un rêve, ni une illusion. J’en étais convaincu, pourtant, cela ne pouvait pas pas être réel… N’est ce pas ? Je n’en avais pas les mots, ni les explications.
Mais je savais que la présence de ce carillon au creux de main était là, la clé de mes questionnements.

Il ne me restait plus qu’une chose à faire, désormais. Faire mes adieux à celle que je ne parviendrais jamais à oublier.