Histoire à deux plumes : LEGENDE Du vendredi 23 octobre (00h01) au dimanche 25 octobre (23h59)
"Il était une fois ... " Les contes ont toujours fasciné les enfants, partout et à toutes les époques. Des histoires légendaires qui se transmettent à travers les générations et qui évoluent en même temps que le monde qui les entoure.
Ce RP se fera réellement à deux plumes puisque vos personnages vont, tour à tour écrire la suite d'un même conte. Ce dernier devra commencer comme ceci :
"Il était une fois, Une reine ..."
(Ce ne sont pas forcément les premiers mots du mini-RP mais bien celle de l'histoire racontée par vos personnages dans le mini-RP. Sentez vous libre d'imaginer le contexte de votre choix !)
Rappel ○ Histoire à deux plumes :
Vous serez en binôme pour cette épreuve. Les partenaires seront désignés au hasard en fonction des forums participants. Il s'agit d'un échange de 10 posts (soit 5 posts chacun) comprenant au maximum 350 mots chacun, en suivant le thème donné. Contrairement aux épreuves suivantes, le concept unique ici est d'écrire une histoire avec un seul point de vue. Le thème donné ne mettra pas forcément en avant vos personnage ou votre univers. Le binôme aura les trois jours de l'interforum pour scénariser et conclure son RP.
En supplément :
• Aucun ordre n'est imposé, vous choisissez qui commence ! • N'hésitez pas à rejoindre la ShoutBox si vous n'avez pas encore trouvé votre binôme. • Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre premier post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Rienthal
Invité
Rienthal
Dim 25 Oct - 21:18
Saisir les mains tendues n’était pas dans tes habitudes. Tu avais trop peur qu’elles se transforment en griffes acérées pour déchiqueter tout ce qu’il restait de toi. C’est pour cela que tu n’avais jamais répondu au message de l’épéiste qui te proposait de partir avec toi à la recherche des elfes. Tu avais pris la route un matin, ta veste sur le dos, à la recherche d’une légende.
Des jours durant tu avais parcouru l’étage 28 en long et en large. A tes questions, on avait répondu par des moqueries. Là où on t’avait indiqué des cités, tu n’avais trouvé que des ruines. Tes provisions épuisées, tu avais dû renoncer à dormir à la belle étoile pour te réfugier dans l’auberge d’un village qui n’en avait que le nom. Tu en étais d’ailleurs le seul client, où presque. En effet, dans un coin de la salle, un vieux pnj aux cheveux en bataille mangeait lentement une soupe. Un coup d’œil sous la table te suffit pour voir qu’il lui manquait une jambe, ce que corroborait la béquille en bois appuyée contre le mur derrière lui.
Tu t’en serais arrêtée là dans ton scan si, en retournant à ta mémoire, cela n’avait pas fait remonter à la surface de ton esprit un souvenir étrange... Un souvenir d’oreille déformée. Tes yeux s’écarquillèrent quand tu compris ce que voulais dire ce souvenir. Relevant la tête, tu examina attentivement l’homme. C’était bel et bien des oreilles pointues qui dépassaient de ses cheveux.
Pris d’une impulsion subite, tu te levas, traversas la salle de l’auberge pour t’asseoir en face de ce pnj tout compte fait pas si humain. “ Bonsoir monsieur.”
Le pnj releva lentement la tête. Tu frémis devant son regard remplis d’une douleur infinie.
“Qu’est ce que tu veux gamin ?”
Bonne question. Qu’est ce que tu voulais? Qu’est ce qui te poussait à venir parler à cet inconnu qui n’avait ni information, ni quête à te fournir? La réponse te vins alors que le visage de ton interlocuteur se superposait à un écho du tien la dernière fois que tu t’étais regardé dans un miroir.
Le vide. Le vide dans les prunelles de l’elfe qui était le reflet du vide dans les tiennes. Le vide né d’une histoire trop lourde à porter. Toi qui portait la mémoire parfaite. Sans doute était-ce ton rôle de décharger, ne serait ce qu’un peu, ces âmes tourmentées de leur fardeau.
“On raconte que votre peuple à de très bonnes histoires à raconter à celui qui veut écouter…
Une histoire j’en ai une gamin, mais elle n’est ni bonne, ni belle. Je ne demande pas une histoire pour enfants, je demande une Histoire.”
La majuscule était perceptible dans ta voix. c’est à travers les récits individuels que se nouent les fils de la grande histoire, cette trame unique faite des pertes et des victoires des personnes unies par des liens encore plus profonds que le sang.
"Racontez-moi s’il vous plaît.”
Rienthal
Isshou
Invité
Isshou
Dim 25 Oct - 21:30
Univers et personnage:
Open World a la volonté de donner à ses membres la possibilité de jouer dans les univers qu'ils souhaitent et ce, sur une seule et unique plateforme. En somme, on peut faire à peu près tout ce qu'on veut dans quatre mondes permanents : Vardenberg, Divinadell, Montréal et la Station 42. Il est également possible de se plonger dans d'autres univers lors de semestriels.
Pour cette épreuve, je jouerai Adelaïde qui évolue dans le monde de Vardenberg. C’est un univers médiéval fantasy dont le royaume, âgé de 160 ans, a été bâti suite à une grande guerre contre une puissante sorcière qui a dévasté ce qu’on appelle aujourd’hui les territoires oubliés. On y retrouve des peuples assez divers : fées, elfes, hobbits, hybrides, humains et nains, en plus de nombreux animaux fantastiques parfois mignons, d'autres fois dangereux.
Adelaïde est une jeune humaine de 25 ans qui est dotée du don de soigner les gens en faisant appel aux esprits divins. Son talent a été vite reconnu par le roi qui l’a engagée comme soignante à la cours ainsi que comme prêtresse afin de venir en aide à la famille royale et aux chevalier dans le besoin. Elle peut paraître naïve sur les bords car c’est une grande rêveuse et qu’elle a tendance à toujours s’attirer des ennuis involontairement. Elle est très curieuse et a à coeur le bien être des gens.
Elle a une grande soeur du nom d’Athanasia qui fait partie des chevaliers et qu’elle aime par dessus tout. Elle s’est aussi éprise récemment d’un jeune elfe se faisant passer pour un humain; Deeryn. Leur relation est officielle bien que désapprouvée par Athanasia qui trouve le garçon plus que louche.
Chère Adélaïde, quels ennuis t’es-tu attirés encore? Ce n’est pas parce que tu as 3 jours de repos bien mérités que tu es obligé de les passer à voguer d’un danger après l’autre. Quelle idée aussi d’être partie seule! Te voilà en train de voyager à travers des paysages très peu visités et décrits dans les livres. C’est bien beau quand ils apparaissent sur les cartes. Après tout, on suggère fortement de ne pas s’approcher de la chaîne de montagnes. Tu aurais pu demander à ton tendre Deeryn de t’accompagner, mais tu ne l’avais point trouvé avant ton départ. Tu aurais pu prévenir ta soeur, la courageuse Athanasia, mais…. Disons que c’est un peu tendu entre vous ces temps-ci? De toutes façons, elle aurait insisté pour t’accompagner. A force de réflexions, tu t’es persuadée que voyager seule te ferait juste un bien immense.
Toujours en train d’aider les autres. Toujours en train de soigner les autres. Toujours en train de guider les autres vers la paix spirituelle. Enfin, tu n’avais que toi-même comme seule patiente! Bon, tu avais dû changer de route à plusieurs reprises pour éviter ou fuir certains animaux sauvages qui te trouvaient à croquer, tu t’étais retrouvée le pied pris dans une solide liane et il a bien fallu une heure pour réussir à t’en sortir, tu avais réussi à percer par inadvertance l’une de tes deux gourdes d’eau et on ne parlera pas des gens étranges que tu avais croisé, des nombreuses chutes que tu avais fait et de ton cheval qui avait mangé par mégarde un champignon aux effets euphorisants….
Voilà pourquoi, lorsque tu avais enfin croisé une auberge, il était hors de question que tu passes ton chemin. Tu attachas ta monture près d’une poutre prévue à cet effet et lui donnas eau et nourriture avant de pénétrer dans le gîte plutôt déserté. Seul un jeune garçon aux cheveux de blé s’y trouvait, causant avec un elfe si vieux qu’on se demande comment il avait eut l’énergie de se rendre à l’auberge. Peut-être était-il le propriétaire? Ce que tu constatais, c’est que la vie ne semblait pas lui avoir fait de cadeau et tu sentis ton habituelle envie irrésistible de le soigner.
Excepté que cette fois, pour des raisons qui t’échappent, entendre le garçon demander une Histoire attisa bien plus ta curiosité que l’envie de soigner. Tu t’approchas donc du duo et pris une chaise près du plus jeune.
- Puis-je me joindre à vous?
Le vieil elfe te regarda de son air sévère et acquiesça avant de se replacer un peu pour commencer son histoire…
Isshou
Rienthal
Invité
Rienthal
Dim 25 Oct - 21:35
Spoiler:
SAO est un univers de RPG basé sur un light novel. 10000 joueurs se sont retrouvés enfermés dans un monde virtuel où la défaite signifie la mort. Seul façon d'en sortir : triompher des cent étages de ce monde en triomphant de monstres toujours plus terrible. Et dans tout ce bordel, on trouve Rienthal, un petit blond à la mémoire absolue qui essaie tant bien que mal de survivre.
“Il était une fois une reine, dont l'accession au trône marqua la fin de la grandeur du royaume. Certaines personnes ne sont pas faites pour le pouvoir, à cause de leur naïveté, de leur bêtise et parfois de leur cruauté. Elle possédait sans doute un peu des trois à la fois.
Quand elle est montée sur le trône, elle a remplacé les conseillers de son père par ses propres amis, de jeunes elfes bien plus au fait des derniers cancans de la cour que des armes et de la politique. Elle a placé son fiancé n'ayant même pas fait son service militaire à la tête de l'armée. On dit que l'amour rend aveugle, je peux dire aujourd'hui qu'il rend surtout idiot.
Mais à l'époque, j'étais bien loin de tout ça. Je vivais dans un petit village, pas loin de celui-ci. Je venais de me marier, jurant fidélité à la belle Seline, alors que l'automne faisait rougir les feuilles des arbres.
J'étais un tout jeune forestier, ceux qui prennent soin de la forêt. Mais j’étais prêt à tout pour prouver mon amour à ma belle, je nous avait construit la plus belle des demeure. Pendant des jours, j’avais arpenté la forêt pour trouver les chênes les plus robustes, que j’avais assemblé avec grand soin.
Pour Seline, j’aurai tout sacrifié. Elle était ma lune, mon soleil, mon âme sœur et bien plus que ce que les mots de votre langue me permettent d'exprimer. Tout à notre bonheur de jeune mariés, nous étions bien loin de nous douter que ces temps de paix dont nous jouissions touchaient à leur fin.
L'ancien du village, nous avait lancé un regard de pitié lorsque nous avions prononcé nos vœux. Je comprends maintenant qu'il savait, qu'il discernait dans le chant du vent, le staccato féroce des tambours de guerre . “
Rienthal
isshou
Invité
isshou
Dim 25 Oct - 21:39
“Quelques mois plus tard, alors que les rumeurs de villages attaqués par un ennemi inconnu se faisaient de plus en plus entendre, une délégation fut chargée de se rendre dans chaque village afin d’y lire un nouveau décret de la reine dont la fin ne rassura aucun cœur.
- … Tout homme se doit de joindre ma cause. Soyez braves et vous serez récompensés!
Voilà ce qu’avait annoncé la reine qui n’avait pas sût entretenir ses forces armées empruntant maintenant les sentiers de la guerre. Une puissante magicienne avait assemblé dans l’ombre une armée et l’avait finalement relâchée sur nos terres, laissant ses hommes piller nos villages et nos champs les uns après les autres.
Devant cette puissante armée, les forces régulières se retrouvèrent débordées. Il fallait des hommes courageux à notre reine pour continuer le conflit. En enrôlant les paysans, peut-être pensait-elle avoir une chance de repousser cette menace qui envahissait le royaume... Elle nous a fait vanté notre courage, notre intelligence, notre valeur, nous assurant que nous étions la seule chance survie du Royaume… Ce n’est que bien plus tard que j’ai compris que nous n’étions plutôt que des paysans à sacrifier pour la survie de l’armée royale…
Je suis donc parti confiant. J’étais intelligent, agile, habile, fort et j’avais l’occasion de prouver mon courage à Seline, de la rendre fière et de toucher une récompense pour la faire vivre mieux encore. Nous allions en avoir besoin, surtout avec son ventre qui devenait petit à petit tout rond. J’ai donc enchaîné combat après combat, village après village contre les ennemis, parfois même forcé de prendre la vie de personne que je croyais mes alliés mais qui ont fini par plier le genoux devant la cruelle magicienne qui convoitait le trône de notre reine. Je continuais, pour la survie du Royaume, pour Seline… “
isshou
Rienthal
Invité
Rienthal
Dim 25 Oct - 21:43
“On dit beaucoup de choses de la guerre. Pour certains elle est le creuset dont émergent les héros. Pour l’autre, elle est le symbole d’un monde en déliquescence. Avant de m’engager, je n’avais aucun point de vue sur la question. Après quelques combats, j’en vins à me dire que les deux camps avaient tort. La guerre était une boucherie. Il n’y avait rien d'héroïque ni de dérénéresçant là dedans.
Nous étions de bons soldats, mal armés, mal entraînés, mal nourris mais obéissants. nous nous battions quand on nous disait de nous battre. Nous dormions quand on nous disait de dormir. nous mourions quand nous devions mourir. Et pendant que nous pataugions dans des étendues de boues qui étaient auparavant des champs verdoyants, je pouvais percevoir en tendant l’oreille les rires des généraux se prélassant à l’arrière garde.
Les plus optimistes, ceux qui croyaient que la guerre n'allait pas durer furent les premiers à mourir. On brûlait les cadavres quand on le pouvait. Le reste nourrissait les charognards. Vous pourriez avoir de drôles de surprises si vous preniez la peine de creuser dans la clairière à cinq lieues à l’est d’ici.
Au bout d’un an, je me suis rendu compte que je commençais à oublier l’odeur de Seline, à perdre les contours de son visage. Je crois que j’ai pleuré ce jour-là.
Les permissions étaient rares, réservées à quelques élus, le plus souvent ceux qui n’avaient jamais vu ne serait-ce qu’une lame ennemie. Autant dire que je n’en ai jamais vu la couleur. Pourtant j’aurai pu tenir… Si on avait fait les choses proprement.
Parce qu’on avait beau dire que cette magicienne et son armée étaient l’ennemi à abattre, ils étaient beaucoup plus humains que nous. Ce n’étaient pas eux qui prenaient leur plaisir de gré ou de force avec les femmes des villages “libérés”. Ce n’était pas eux qui repartaient en emportant toute la nourriture d’un village, condamnant ses habitants à la famine.
L’effort de guerre avait bon dos... “
Rienthal
isshou
Invité
isshou
Dim 25 Oct - 21:45
“Pourtant, j’ai continué à me battre. J’ai continué à ramper dans la boue de plus en plus rougeâtre, à traverser les villages de plus en plus désolés, à croiser le fer en ayant de plus en plus faim, à tenter de visualiser une Seline de plus en plus floue…
Comment ais-je tenu aussi longtemps? Pour elle? Pour elle! C’est clairement mon amour pour Seline qui m’a donné la force de continuer, même si je ne pensais plus autant à elle, c’est mon amour profond envers cette délicate fleur qui me poussait à continuer.
Quand il n’y eut plus rien à détruire, quand tous les chemins eurent été parcourus, quand toutes les vies insignifiantes eurent été prises, le gros des deux armées finit par se rencontrer en un point unique. Une partie des troupes était toujours répartie à travers le front, mais mon unité se retrouva au beau milieu de ce qu’on appellera ensuite la grande bataille finale.
Quelque part, je crois que nous l’avions tous sentit que la fin approchait. Une vague de courage s’était insufflée en nous, nous donnant l’adrénaline suffisante pour prendre une dernière fois les armes et donner tout ce que nous avions.
J’avais tellement entendus de cris depuis le début de cette guerre que ceux de mes camarades ne m’atteignaient même plus. Le tintement de deux lames qui s’entrechoquaient donnait le rythme à une danse macabre dans laquelle nos corps s’abandonnaient alors que nos consciences ne voyaient qu’une chose: la victoire ou la mort. Repoussant mes ennemis, me relevant à chaque fois qu’on me forçait à mettre le genou au sol, prenant de nombreuses vies, je me frayais un chemin vers celle sur qui j’avais choisi de diriger tout ma haine; la cruelle magicienne”
isshou
Rienthal
Invité
Rienthal
Dim 25 Oct - 21:47
“Alors que je me précipitais en hurlant vers elle, je la vis trancher d’un sort trois de mes camarades. En l’espace d’un instant, leurs tuniques brunes se teintèrent de rouge. Ils tinrent debout encore quelques instants avant de s’écrouler.
Les jambes coupées, je me figeais en plein milieu du champ de bataille, paralysé par la peur. je n'ai aucune idée de comment j’ai fait pour ne pas mourir à cet instant. Je crois que c’est à ce moment là que je me suis rendue compte que je pouvais mourir. Vous allez me dire que cela fait partie du quotidien du soldat. Certes, mais pour moi, c’était resté une simple potentialité, une vue de l’esprit. Mon passé de forestier m’avait donné un corps solide et de bons réflexes, mais je me suis rendu compte à cet instant que le mélange d’expérience et de chance qui m’avait maintenu envie pendant aussi longtemps ne me porterait pas plus loin.
Trop tard.
Elle s’est approchée de moi, ange de mort descendu sur terre. Elle portait une armure noire avec une épée au côté, ses mains scintillant d’un pouvoir mortel. Pourtant, quand mon regard croisa le sien, je n’y décelait ni joie, ni triomphe. Celle qu’on présentait comme la grande méchante ne prenait aucun plaisir à sa besogne.
Prisonnier de ses prunelles sinople, je ne vis pas l’énergie s’amasser dans ses mains. Une seconde plus tard, j’étais à terre, la jambe tranchée. Rendu fou par la douleur, je hurlais, d’un hurlement plus animal qu’elfe. Je me rendis compte trop tard qu’elle s’était approchée de moi, lame au clair. Elle allait m’achever.
Plus jamais je ne reverrais Seline. Plus jamais je ne rentrerais chez moi.
“Pardon” s’excusa t-elle en armant son coup.
Elle se fendit pour me trancher la gorge. Je dois avouer que je garde un souvenir flou de ce qui s’est passé ensuite. On m’a raconté que je m’étais redressé, utilisant la force de ma jambe valide pour me jeter sur elle, l’enlaçant comme une amante. Au moment où elle allait me décapiter, j’avais frapper, utilisant la dague qui était fourni à chaque conscrit. Je l’avais enfoncée dans sa nuque, trouvant un défaut dans l‘armure.
Elle était morte sur le coup. “
Rienthal
isshou
Invité
isshou
Dim 25 Oct - 21:53
Le vieil elfe prit une longue pose. Une lourde minute durant laquelle même une mouche n’avait le droit de briser le silence. L'ancien combattant finit par reprendre, le regard encore plus sombre qu’avant.
“L’amour nous rend idiots. L’amour EST une idiotie. Cette leçon je ne l’ai apprise que trop tard.
Nous pouvions enfin rentrer, victorieux. La magicienne était morte et cela avait ôté à ses troupes l’envie de poursuivre le combat. Un soigneur s’était précipité pour refermer la plaie causée par la perte de ma jambe et un camarade m’a trouvé une branche assez solide pour faire office de béquille de fortune. On nous invita au château pour remercier les héros, LE héros: moi.
Malgré les compliments, je n’avais qu’une seule envie, retourner chez moi. Je me fichais désormais de tous les trésors qu’on me tendait.
Une fois arrivé dans mon village, je le découvris aussi désert et dévasté que tous les autres que j’avais traversés et je me suis avancé lentement jusqu’à ma maison. J’ai poussé la porte et j’ai découvert ma douce Seline étendue sur le paillasson dans une flaque de sang, un petit cadavre blotti dans le creux de son bras. Ce petit être dont j’avais raté la naissance. Je me mis à pleurer à chaudes larmes. À pleurer jusqu’à ce que mon corps s’assèche.
Mon cœur se déchira en songeant combien Seline et le petit avaient dû souffrir quand une pourriture leur avait ouvert la gorge. Et je n'étais pas là.
C’est à ce moment que j’ai compris. J’ai compris que par amour, j’avais quitté Seline, je m’étais laissé emporté par des fausses promesses, abandonnant ce qui comptait le plus pour moi. Par amour, je suis allé me jeter dans la gueule du loup en pensant protéger ma femme et ma progéniture. Par amour, je n’avais rien protégé du tout, j’avais été un idiot.
Aucun de vos mots, de vos expressions ne peuvent exprimer la rage et le désespoir qui m'ont envahi à ce moment… Et qui m’envahissent encore parfois. J’ai compris que dès le début, j’avais tout ce dont j’avais besoin pour être heureux et j’étais parti à la poursuite de chimères au lieu de protéger ce que j’avais. J’ai alors pris les corps inertes et les ai serrés contre moi. J’ai crié mon mal comme un elfe n’avait jamais crié.”
isshou
Rienthal
Invité
Rienthal
Dim 25 Oct - 21:58
“ J'ai enterré Seline sous un des plus beaux chênes de la forêt. Puis je suis parti, vagabond sans village et sans attache. Depuis, je fuis mes démons, ne m'arrêtant que pour dormir, ressassant ma bêtise."
L’un après l’autre, l’elfe vous scruta.
“Voilà les gamins, vous vouliez mon histoire, vous la connaissez maintenant.”
Tu fus soulagé que cela s’arrête, tant le désespoir de l’elfe transpirait dans ces mots. En tournant la tête, tu vis que cette femme qui se tenait à tes côtés n’était pas dans un meilleur état émotionnel que toi. Tu dûs chercher longuement tes mots.
“On dit qu’oublier les morts, c’est les faire mourir une deuxième fois. Maintenant nous sommes trois à pouvoir faire vivre l’histoire de votre femme et de votre enfant, trois à se souvenir de leur existence. Je penserai à elle à chaque fois que je pénétrerai dans une forêt.
- Et qu’est ce que changera?
- Certaines légendes, certaines histoires doivent perdurer. Parce qu'oublier c’est permettre aux tragédies de se répéter.”
Tu te levas, le cœur lourd. Joignant tes mains, tu t’inclinas de manière formelle pour saluer l’elfe et la femme avant de te diriger vers la sortie.
Tu interpellas le PnJ aubergiste, pour payer la note du PnJ Elfe. Puis tu sortis, refermant doucement la porte derrière toi. L’air frais de la nuit te remit les idées en place.
Maintenant se posait une question: que faire de ce que tu venais d’apprendre? Ce PnJ… Cet elfe... Une légende vivante, un être au cœur sec qui errait en attendant qu’on veuille bien lui accorder du repos.
Un arbre ne tombe pas si personne n’est là pour le voir. Tu étais le témoin de l’histoire de cet homme. Mais toi petit bout, qui sera témoin de ta légende? Personne. Parce que tu avais repoussé tout le monde, parce que tu avais cru qu’on pouvait survivre seul. Mais après ça… Tu te rendais compte que tu avais envie de plus. Mais n’était ce pas trop tard?
Pourtant, pour ceux que le monde avait oublié, tu te devais au moins d’essayer.
En quelques gestes, tu tapas un message.
“Si tu es toujours partant, rendez vous à la ville principale de l’étage 28 demain matin.”
Puis tu laissas la nuit t'engloutir.
Rienthal
isshou
Invité
isshou
Dim 25 Oct - 22:00
Tu étais blême. Tu avais bien compris dès le départ que ce ne serait pas une histoire à l’eau de rose, encore moins un conte de fées, mais quelque chose en toi était profondément blessé. Était-ce dû à ton empathie? Probablement. Ton désir de venir en aide aux âmes tourmentées bouillonnait en toi, mais tu avais mal parce que tu savais que l’âme de ce vieil elfe ne pouvait désormais plus être apaisée. Il était trop tard. Il avait atteint un point de rupture et ni tes soins, ni tes paroles ne l’atteindraient alors que chacun de ses mots s’encraient en toi. Tu finis par te lever et lui adresser un signe de tête en guise de remerciement. Tu saluas aussi le jeune garçon en affichant un sourire qui se voulait réconfortant mais qui ne pouvait s’empêcher d’être teinté par la tristesse de cette histoire.
Tu écoutas l’échange qui se fit entre les deux générations et regarda le petit blond passer la porte avant de te décider à sortir à ton tour. Tu te dirigeas vers ton cheval afin de le préparer, te remémorant ce que tu venais d’entendre.
Il était une fois, une reine dénudée du sens du devoir à qui une puissante magicienne déclara la guerre. Elle obligea tous les homme de son royaume à se battre et l’un deux quitta sa femme pour accomplir son devoir. Il survécut à la longue guerre et en devint même le héros en vainquant la magicienne. Ce faisant, il n’a pas pu protéger ceux qui lui étaient chers.
Cette histoire désormais imprégnée à jamais dans ton cœur, tu repris la route vers Vandenberg. Aussitôt arrivée au château, tu savais que tu chercherais partout ta sœur afin de la serrer longuement dans tes bras. Comme elle faisait partie de l’armée royale, tu lui ferais promettre de ne jamais t’abandonner tout comme tu lui promettrais de ne jamais la laisser s’il advenait une nouvelle guerre.