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Adaham de Belcasthel - la vérité n'est pas toujours bonne à dire, ni à voir [en cours]

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Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Sam 6 Fév - 4:20
Adaham de Belcasthel - la vérité n'est pas toujours bonne à dire, ni à voir [en cours] Adaham10
« On dit souvent aux gens qu'on trouve idiots d'ouvrir les yeux. Moi je le dis à ceux qui devraient faire preuve de courage.... beaucoup de courage... »

Adaham de Belcasthel - la vérité n'est pas toujours bonne à dire, ni à voir [en cours] Adaham10
Personnage
• NOM : Adaham de Belcastel.
AGE : Adaham a 23 ans passé.
TITRE/SURNOM : Il n'en a pas réellement, pas plus que les noms d'oiseaux qu'on peut donner à un riche noble de Zaun, quand on veut le mépriser. Pour autant, lui même s'est forgé une identité secrète de corbeau : MaskDeMask. Actuellement personne ne le soupçonne, et lui même prend grand soin de cacher son identité.
LIEU DE NAISSANCE : Adaham est né dans les hauts quartiers de Zaun, bien qu'il ait aussi de la famille dans la basse aristocratie de Piltover.
RÉSIDENCE : Le jeune homme vit encore dans sa résidence familiale. Sa famille sombrant cependant peu à peu et seul son père étant encore vivant et limite dépressif, il ne voit que peu de ce dernier au quotidien. Il a le plus souvent à faire aux quelques domestiques qui leur reste. En définitive, il l'évite aussi un peu son dernier parent.
OCCUPATION : Adaham aspire à créer un système juridique clair et réel au sain de ses terres natales. Mais la routine de Zaun et sa violence n'y aidant pas, le jeune homme cherche surtout à se faire une place dans le décor politique des deux pays (autant Zaun que Piltover) en se forgeant une place de diplomate, négociateur, mais plus généralement de courtisan et homme de cours. Plus que se faire une place, ses efforts soutiennent en définitive une famille tombant lentement dans l'ombre. Mais il a ce qu'il veux, cette activité de lumière l'aidant à ses activités de corbeau. En parlant il découvre des vérités qu'ils utilise souvent. Si toute cela donne un rythme intenable à sa vie, il espère qu'il n'agit pas en vin.
FACTION : Il dirait bien celle de la justice, mais en pratique Adaham n'est dans aucune organisation en temps que tel.

Joueur
PRENOM/PSEUDO : Aim.
ÂGE : 24 ans.
COMMENT AVEZ-VOUS CONNU LE FORUM ? Par recherche internet.
LIEUX DU RÈGLEMENT : Validés par Varus
PRÉSENCE, COMMENTAIRES : Je suis souvent en rp par phase, avec des cycles où j'arrive à rp et d'autres non. Mais je reste dispo sur discord et donne des nouvelles du mieux que je peux Smile
Ps : GP.... techniquement... je me suis pas décidé dans la soirée ! On est demain !  Je suis un ange ! of




Adaham est un jeune homme assez mince et peu sportif. Il a simplement un métabolisme rapide, si bien qu'il lui semble impossible de prendre de la graisse. En revanche, il lui semble tout autant impossible de prendre du muscle, le gringalet ressemblant à une allumette. Et cela ne semble pas prêt de changer.
Bien que son ossature soit assez fine, il ne semble pas malade pour autant. Maigre, mais pas non plus squelettique, le jeune homme semble plus marquer par sa finesse de par sa grande taille en définitive. Il est assez élancé, du haut de ses presque 2 mètres.
Sa peau assez claire contraste avec ses cheveux bruns courts et ses yeux marrons. Tout regard attentif peu percevoir entre ses cheveux une cicatrice assez large sur le dos de son crâne. Il a de petits sourcils, et de petites lèvres assez fins. Ses ongles, coupés très courts, semblent rongés ou parfois déchirés par le stress.

D'allure, Adaham est assez quelconque. Si ses jambes assez grandes peuvent lui donner des airs de marionnette, il garde une certaine rigueur dans ses pas, marque d'une "noblesse" d'éducation. Pourtant, il n'a pas souvent le visage ouvert, porté vers l'horizon. Il semble souvent avoir le regard ailleurs, parfois fuyant, observant en fait ce que, lui, voit, ou évitant parfois de voir ce qui lui coute de regarder. Il garde rarement les yeux grands ouverts, et les ouvre très faiblement le plus souvent. Il semble d'ailleurs souvent pianoter dans le vide ou sur sa cuisse lorsqu'ils a les mains libres. Probablement un tic nerveux.
En terme de caractère, Adaham est un garçon assez fluide. Il a apprit à ne pas braquer, et module souvent ses propos en fonction de son/ses interlocuteur/s. Il est empathique, parfois même trop au vu de sa perception particulière. Adaham n'est pas quelqu'un de méchant, mais quelqu'un qui se veut juste. Et pour lui la justesse passe parfois par des propos durs à faire comprendre à quelqu'un (faire comprendre à cette personne la gravité de ses actions, les conséquences etc). Pour autant, il place avant le fait de faire comprendre au fait de dire, et donc il peut y passer un moment pour dénouer la situation. Il redoute par dessus tout de faire exploser un conflit, et préfère s'épuiser pour transmettre lentement des idées plutôt que de se disputer veinement.
Pour Adaham, personne n'est foncièrement méchant, ou foncièrement gentil. Tout n'est que circonstances, et il tâche de relativiser vis à vis des gens qui le mettent dans l'embarras, ou même en danger. Il cherche juste à trouver une issue avec le moins de mal possible pour lui comme pour autrui.

Le jeune homme est un fervent chercheur de justice, et place ce concept comme primordial dans sa vie. Aussi, s'il se heurte à des avis contraires, il place juste les porteurs de cette opinion comme des ignorants terrifiés par ce qu'ils ne connaissent pas. Adaham cherche l'ordre, et pour lui le seul ordre durable et véritable doit passer par la justice pure et sans tâche. Lui même réalise qu'il n'est pas né au bon endroit pour cela, mais il s'accroche à ce concept pour se donner une raison de vivre, autant que pour supporter ce qu'il voit plus comme une malédiction qu'un don.
Adaham est forcé de mentir actuellement, et cela le répugne. Lui même sait modérer son idéalisme pour mêler son comportement à la situation actuel. Et si pour lui la fin justifie les moyens, souvent, son empathie exacerbée lui met des bâtons dans les roues.

C'est donc un garçon aux forts idéaux, souvent rattrapé par la réalité du monde, déterminé mais bridé par sa sensibilité, résigné mais dans un déni total de sa souffrance personnelle.

**********

Mêlée assez intimement à son caractère, Adaham dispose d'une vision particulière. Pouvant être considérée comme sa "magie" personnelle, le jeune homme la considère bien plus comme une malédiction qu'autre chose, sans arriver à l'admettre ouvertement. Depuis le drame, Adaham voit plus que la réalité, mais la vérité. En pratique, cela se manifeste par une vision pas forcément de ce qui a du réel ou du normalement visible autour de lui. Cette vision véridique remplace la vision normale dans la perception d'Adaham, ce dernier devant dissocier le globalement perçu du perçu que de sa personne uniquement. Généralement, la manifestation de la vérité qu'il voit par dessus la perception normale est assez imagée et anormale pour qu'une simple déduction suffise à comprendre, mais parfois les choses sont plus fines et ne suffisent pas. Adaham doit donc constamment se méfier de ce qu'il voit pour ne pas sembler bizarre, ou trahir son pouvoir.
En terme pratique, cette vision permet par exemple à Adaham de voir en relief des passages secrets devenant alors évidents pour lui, de voir au travers d'un cache misère ce qu'il y a derrière (un drap posé sur un truc cassé/en bordel par exemple), ce genre de chose. Parfois, il peut voir la vérité sur un environnement au travers d'une scène passée, se déroulant en accélérée devant ses yeux, comme un passage secret utilisé, ou un drame sanglant ayant lieu, par exemple. Cela dépend si le plus important dans le lieu est son passé, ou ses caractéristiques présentes, et quelle importance lui comme les gens présents y voit. Ses yeux peuvent également contre-carrer des illusions surnaturelles et autres subterfuges du genre (comparé à la puissance du mage le lançant bien évidemment). Mais l'usage le plus surprenant, et à la fois le plus terrifiant, de cette capacité est de percevoir la vérité chez les êtres vivants. Manifestation la plus courante de cette capacité, elle permet à Adaham de voir la vérité derrière une image forgée avec soin. Cela lui permet de voir ce qu'un être vivant est réellement. Bien entendu, c'est nuancé. Les personnes se retrouvant en face de son regard peuvent résister à cette vision en se fermant, le tout dépendant de la volonté de la cible, et de sa résistance à la magie, comparée à la concentration qu'Adaham alloue à la vision. En fonction, Adaham peut voir le réel état d'esprit d'une cible forgeant la réalité dans le présent, et surtout la vérité qu'elle cache alors exposée au grand jour pour lui, que cela soit une femme en pleurs appelant à l'aide derrière une guerrière froide et sanguinaire en réalité orpheline, ou un enfant apeuré et timide derrière un noble engoncé dans ses bonnes manières et les courbettes. Cela peut changer et se nuancer en fur et à mesure d'une discussion et ne reste jamais figé, autant que des réalités peuvent se dévoiler à Adaham dès lors qu'il perçoit un détaille sur un individu par exemple.
Dès lors que sa capacité se manifeste trop fortement, ses yeux brillent d'une lueur rouge et peut être perçue. Cela arrive progressivement. Mais ce pouvoir fonctionne constamment à une puissance passive (faible mais suffisante pour voir des choses en face de personnes qui ne se méfient pas), et peut fatiguer Adaham s'il perçoit trop de choses. C'est la raison qui le pousse souvent à fuir les lieux où il y a trop foule, cela pouvant parfois le forcer à se reposer les yeux fermés uniquement à cause de cela. Il ne peut donc jamais stopper cette perception, quel qu'en soit les conditions. En cas de trop fort usage prolongé, ses yeux peuvent même saigner.
usage irp:
Il est à noter que ce pouvoir fonctionne sur lui même, au travers d'un miroir notamment. Il déteste donc tout endroit comportant des surfaces réfléchissantes. En effet, Adaham voit, en observant son reflet, un petit garçon de 10 ans terrifié sous un ciel rouge et devant une abîme sombre. Ses yeux sont des puits de lumière sans pupilles, et parfois, un immense œil l'observe les ténèbres derrière lui. Simple reflet du garçon qu'il était lors du drame, ou du moins comme il se voit, cette vision lui rappelle trop de choses. Il déteste donc devoir y faire face.
De Belcasthel, j'aimerais être fier du nom sous lequel je suis né. Mais disons que c'est... compliqué... Et c'est compliqué par ma faute...

Je suis né dans cette famille, second enfant de la famille Belcasthel, première génération réunifiant cette famille avec celle des De Rosebrume. Une famille de commerciaux de Zaun, et une famille de négociateurs de Piltover. Il fallait aussi dire que, depuis la fortification de l'Institut de la Guerre, toute famille aristocrate s'étant spécialisée dans les négociations avaient perdu une part de marchée importante... et donc une bonne part d'influence. depuis quelques années, cette famille perdait en soutient, appuis et influence. La famille De Rosebrume ne vivait donc pas leurs meilleurs jours lorsqu'ils ont convenus du mariage arrangé avec la famille De Belcasthel. Ces derniers voyaient leur affaire au beau fixe... à l'époque. Mais les deux s'aimaient, s'aimaient par coup de foudre ou par la force de l'habitude, je ne sais pas réellement au final. Peut être que leur perte d'influence venait de là... Je ne le saurais probablement jamais...
Mère était douce, père, trop prit par son travail pour être présent à la maison. Grand frère Eliott, lui, a rythmé toute mon enfance. C'était une bonne personne... un bon grand frère... Il avait 6 ans de plus que moi, mais adorait passer du temps avec moi.

Le devoir et devenir quelqu'un. Une priorité dans laquelle tout enfant de bonne famille grandit à Zaun. D'une certaine manière, père voulait nous responsabiliser. Faire de nous des adultes conscients des choses et dignes. Il tenait à ce qu'on tienne la boutique et prenne sa suite, et en soit pour la famille j'étais prêt à le faire. Mère, elle, venait avec tout le bagage négociant et "noble" de sa famille. Elle aspirait à transmettre cet art de la parole, elle semblait en être fière en fait. Et moi, le petit garçon que j'étais tenait à les rendre fiers, alors je les écoutait avec attention jour après jour.
Eliott, en revanche, sortait plus des sentiers battus que moi. Il plaçait la loi et la sécurité en haute estime, et tenait à protéger la ville de toutes ses forces. Bien plus physique que moi, il parlait déjà à père de rejoindre une milice zaunienne. Père et mère n'aimaient pas ça, ils espéraient probablement placer leur fils ainé plus en sécurité je suppose... Moi non plus je n'aimais pas ça. Si les milices assuraient la sécurité, tout ce qu'il se passait sous leurs armes étaient parfois discutables... Disons que... ça me faisait tiquer. Mais j'avais la chance d'en être pas mal protégé. Un avantage de naitre sous ce nom, au moins un.

Avantage comme désavantage. J'ai rapidement comprit que la situation de la famille était assez particulière. L'union d'une famille de Piltover et de Zaun. Un petit garçon comme moi s'était déjà vu expliqué le principe de mariage d'intérêt. Mais malgré ça, père et mère semblaient bien s'entendre, et l'ambiance à la maison n'était pas mauvaise, sérieuse et visant l'excellence, mais pas mauvaise. En outre, Eliott et moi nous nous étions souvent habitués à prendre le bateau, pour rendre visible à la famille de mère. Je les ai jamais aimés... autant parce qu'ils semblaient détester père, que parce qu'ils semblaient nous mépriser, Eliott et moi. A l'époque, je ne comprenait que peu ce que ça voulait dire. Maintenant j'en ai la certitude : ils n'ont jamais bien vécu d'avoir céder leur fille adorée à des zauniens "crasseux et malsains". Vu comment a finit mère... qui pourrait leur en vouloir pour leur haine... après tout...
Mais petit, j'étais un garçon optimiste et débordant de volonté. Si ma famille maternelle ne m'aimait pas, je préférais ne pas y penser, serrer les dents quand on y allaient et oublier en rentrant. Je ne cherchait pas à leur plaire à eux, mais je cherchais à rendre fiers père et mère. C'était tout ce qui comptait.


**********


J'avais 10 ans, Eliott en avait 16, et ce dernier venait d'entrer dans la milice d'un collaborateur de père. Monsieur Gradford était un baron de la chimie spécialisé dans le domaine sidérurgique. Et ses commandes ne désemplissaient pas, au contraire. L'essor naissant à cette époque en faisait un bon fournisseur de métal raffiné et purifié pour la rénovation du centre ville. Et père, lui, s'occupait de ses plans de communication. C'était un commerçant qui n'avait pas les compétences pour créer ses produits lui même, mais qui savait les vendre. La précarité de notre place venait peut être de ça... de notre coté "remplaçable". Les de Rosebrume avaient bien été partiellement remplacés par les services de l'Institut de la Guerre... Une place bien difficile à tenir, et la route nous devions la tenir. Ainsi va la vie à Zaun, chacun se doit de donner le meilleur, ou de sombrer.
M'enfin, Eliott donnait son meilleur, et il était fier d'assurer la sécurité et la pérennité du commerce de Monsieur Gradford, puisque en ce faisant il assurait la longévité de sa collaboration avec père. Il m'en parlait parfois... mais quelque chose dans son récit me choquait... je ne savais pas réellement dire quoi. Je pensais à l'époque que c'était la violence dont il devait parfois faire preuve, sous ordre de ses supérieurs. Peut être la cruauté dont ils témoignaient. Maintenant je sais ce qui me gênais : l'injustice. Mais je n'arrivais pas à lui dire... Mère voulais que je sois un bon diplomate, alors elle m'avait apprit à ne pas braquer les gens. Père voulait que je sois un bon commerçant, alors il m'avait apprit à ne pas contrarier les gens. Sans nul doute que lui dire ce que je pensais des agissements de la milice l'aurait braqué et contrarié. Alors j'ai caché ce que je pensais, j'ai caché la vérité.
Pourtant, je sentais bien que quelque chose n'allais pas. Depuis tout petit, j'étais assez attentif, et comprenaient beaucoup, bien plus que ce que certains adultes ne voulaient me dire parfois. Ca énervait père, mais amusait mère. Au fond je me demandais si des choses justes pouvaient arriver, si d'une façon logique et rationnelle ça pouvait être instauré. Même si à l'époque, je ne posaient absolument pas tous ces mots sur ces sensations, ces ressentis. Alors je me posais des questions, beaucoup de questions. Le travail d'Eliott était il de répandre la sécurité, ou l'injustice ? Partant de là, la sécurité ne peut être mêlé à la justice ? Au fait que chaque personne qui agit doit assumer ses actes et en subir les conséquences légitimes ? Dans la paix globale ? Père vendais, mais vendre et promouvoir un produit passe-t-il forcément pas le mensonge ? Mensonge ou omission de vérité d'ailleurs ? Y avait-t-il d'autres méthodes que celles dont il me parlait ? Ou vendre est il forcément contre la vérité ? Etre contre la vérité était-il malhonnête ? Etre vendeur voulait-il forcément dire qu'on était malhonnête ? Mère voulais que j'apaise des partis en désaccords, que j'arrondisse les angles pour arriver à un point d'accord. Mais passer de la pommade sur des gens bornés, et épris par les émotions sans leur montrer leur propre prison, était-ce mentir ? Ne pas les mettre devant la propre absurdité de leur décisions et la mesquinerie de leur ressentie était-il profondément stupide ? Douter des gens qu'on aime pour un petit garçon était probablement la chose la plus affreuse qu'il puisse arriver. J'étais observateur et attentif, je voyais tout ce qui sonnait faux dans ma et leur vie. Et le petit garçon que j'étais se retrouvait perdu dans ses doutes. Sans nul doute que j'aurais préféré ne pas en avoir autant, de questions.

Vers cette période, mère avait été contactée par Monsieur Gradford pour gérer un petit conflit interne. Conflit de territoire, d'après ses dires. Eliott était déjà rentré blessé de ces différents avec une autre milice. Et depuis... je le sentais pas... vraiment pas. De petit garçon renfermé depuis un moment, j'en devint clairement nerveux. Mais mère accepta de gérer le souci, et leur proposa même de se rejoindre, dans un lieu public, pour régler ce différent par la parole. Je connaissais ses méthodes, je savais qu'elle agissait de façon plutôt classique. Mais je sentais Eliott énervé... voir même sombre... Et malgré mon ressenti, mère m'affirma qu'il ne s'agissait que d'une petite bagarre. Elle avait même ajouté que parler éviteraient à beaucoup de miliciens de perdre la vie... Elle insista pour que je l'accompagne lors des négociations. Comment lui refuser ? Mais... je le sentais vraiment pas. Dans le fond, les gens les plus exposés en cas de conflit sont les négociateurs. Des gens désarmés et inaptes au combat projetés au milieu d'un conflit. Et si chacun est protégé... se rejoindre dans un lieu public explose à un risque : une tuerie. Après tous, chaque diplomate étant accompagné... leur escorte peuvent commencer à s'entre tuer. Mais déjà ça évite qu'un des deux soit à la merci des opposants, dans leur camp ou sur leur territoire. Dans ce genre de cas, il n'y a pas réellement de bon choix. Et mère m'affirma que tout débutant en la matière pouvait être nerveux. Mais que ça allait bien se passer. Ouè... ouè...
Le lieu avait été choisi par l'autre partie, et accepté par mère en signe de bonne fois. Un stratagème qui pouvait, certes, abaisser leur garde... mais qui pouvait aussi nous mettre en danger... Et mère le savait. Pour autant, elle a préféré prendre le risque, pour obtenir de meilleurs résultats. Un équilibre compliqué, qu'elle trancha sans mon avis. Une petite place en périphérie du centre ville, commençant à s'approcher dangereusement des bas fonds, allaient donc être le théâtre des négociations. Territoire neutre, mais excentré. Eliott était du voyage, venu pour assurer la sécurité de mère, moi, et Monsieur Gradford. Lui et d'autres de ses camarades étaient armés jusqu'aux dents... ça me rendais nerveux...

Là bas, les places n'avaient rien des grands lieux à ciel ouvert et dégagé qu'on imagine en parlant de place. Le ciel y est bien présent toutefois... si on plisse les yeux pour le voir au loin, là haut. Même dans le centre ville on peut avoir cette sensation. Tout Zaun est engoncé et coincé comme ici, où qu'on aille on a l'impression qu'on a pas de place pour bouger, et qu'on va tout pousser et faire exploser, en produisant une sorte de réaction en chaine aléatoire. Mais bon, au centre ville, l'effervescence produite par les rénovations rend ça agréable je trouve. Chaque jour où je passe dans une rue, je m'amuse à trouver ce qu'il ont ajouté comparé à la veille. Mais une fois en périphérie... on remarque avec horreur les déchets ajoutés comparés à la fois précédente... Et c'est entre ses grandes montagnes de détritus, mêlés à des taudis servants d'habitations, qu'il faut discerner avec peine le ciel pâle et blafard, noyée de vapeurs noirâtres. Horrible comme atmosphère, à ce qu'il parait. Mais je ne saurais pas bien juger. Je ne connais que ça dans le fond, ou presque.
Voilà le genre de place où allait se passer les négociations... L'heure était assez tardive pour que le plus gros de la foule soit rentré, mais pas trop pour ne pas alerter les plus méfiants. Entre chiens et loups, entre innocents et sombres vie de Zaun. Je n'aimais pas ça... mais mère y tenait... Nous comptions y aller en groupe, elle, moi, Monsieur Gradford et une poignée de ses miliciens. Eliott était du nombre, bien sûr. Monsieur Gradford était un homme assez bourru, mais pas franchement inquiétant pour un enfant de mon âge. Il était souriant, cherchant presque à me mettre à l'aise. Sa grande barbe blanche retombant sur un costume un peu usé, renforcé par quelques armatures de métal crissant au rythme de ses rires gras, me faisait quand même un peu sursauter parfois. Dès notre première rencontre, dans le hall de son usine, l'homme s'était approché de moi après avoir salué mère.
"Et ba mon petit ! Et toi qui es-tu ?" s'exclama-t-il en me mettant une grande tape dans le dos.
"Heu, Adaham monsieur. Je suis le fils de Dame De Belcasthel. Si cela ne vous pose aucun problème, je souhaiterais vous accompagner aux négociations." bredouillais-je en reprenant mon souffle, déstabilisé par son coup.
Là dessus, notre employeur se redressa, un sourire aux lèvres.
"Et bien ma fois, il faut bien apprendre le métier ! Je n'y vois aucun souci, mais ne fait pas de bêtise petit."
"Entendu monsieur... Bien sûr... loin... loin de moi l'idée de mettre à mal le déroulement de ces... de tout ça monsieur."
"Bien ! Dans ce cas on peut y aller. Madame, petit, restez au centre avec moi. Les gars, vous connaissez votre taffe !"
Là dessus, mère me fit signe et je vint lui prendre la main. Monsieur Gradford vint à nos cotés et ses hommes nous entourèrent. C'était à la fois rassurant, et à la fois oppressant... Tout penaud, je me blottis contre mère et nous entamâmes la marche.
Le trajet fut assez sérieux, rythmé par des ordres données entre miliciens à demi voix, et une discussion complexe entre mère et le baron de la chimie. J'essayais de suivre, et écoutais avec toute mon attention. Mais une fois rentrés dans les détailles, je peinais à tout comprendre. Je n'avais que 10 ans après tout. J'arrivais mal à visualiser certaines zones, les délimitations de territoires, et tout ce que ça impliquait. J'hésitais à demander... mais préférais finalement garder mes questions pour plus tard.

Finalement, nous arrivâmes sur place. J'étais déjà confus, intimidé par cet atmosphère sale et délavée. Certains diraient bien que tout Zaun est ainsi... Mais autant j'étais habitué à celle du centre ville, autant celle ci me changeais, et pas en bien. Je voulais que tout ça soit fini qu'on puissent rentrer à la maison tous les trois. Mais les choses sérieuses allaient commencer... A peine avions nous mis un pied sur la place, qu'un petit attroupement nous alerta... c'était donc avec eux que mère devait négocier ? A en croire le reste du groupe qui se dirigeais vers eux, je pris cela pour un oui. Ces gens là étaient... intimidants, et maintenant que j'y repense c'était justement leur but... Le petit garçon que j'étais avait un peu peur d'eux, effet désiré et voulus... On était là pour ça après tout. Autour, une poignet de types armés, comme de notre côté. Mais eux me dépeçaient presque du regard... j'en avais froid dans le dos. En leur centre se tenaient deux personnes. Une femme d'âge moyen au bras mécanique grinçant. Son regard glacial jugeait ce qu'il s'avérait être ses employés d'un air inquisiteur. Je n'avais vraiment pas envie d'avoir à faire à cette dame... et plaignais déjà intérieurement mère qui aurait à le faire sous peu. Avec elle, un jeune homme se tenait là, la mâchoire inférieure remplacée ou recouverte de métal. C'était chose commune, père s'était lui même fait posé une cheville du genre. Mais le voir sur le visage avait quelque chose d'étrange... le rendant comme humain mais non humain. Définitivement... il me tardais que tout ça soit finis...
"Gradford..." siffla la femme à notre approche. D'ailleurs, sa voix soufflée comme un serpent me fit froid dans le dos... "... Je sais bien que j'ai accepté ces pour parler... Mais vraiment ? Amener un enfant ici ? Je te pensais capable de plus de réflexions... et de moins de stupidité..."
Son regard était sur moi... j'avais peur... Mère m'avait bien prévenu que le métier impliquait d'être soumis à une grande pression, de savoir garder son sang froid et ne pas perdre ses mots en toute conditions. Mais là... oui j'avais peur. Me serrant un peu contre elle, j'espérais pouvoir me cacher.
"Le petit et un De Belcasthel. Il est simplement là pour observer et apprendre les ficelles du métier. Il faut bien se faire la main à un moment non ?"
"Aller Adaham... fait quelque chose... n'importe quoi..." pensais-je là dessus...
Finalement, après un léger silence, je me décollais de mère pour adresser à cette femme une révérence appliquée.
"Adaham de Belcasthel madame... Madame Ydrilys je suppose ?" ajoutais-je d'une voix peu assurée. Mais malgré tout je voulais marcher des points... Je n'avais pas tout comprit à leur discussion... mais j'avais au moins sus saisir le nom de notre vis à vis... "Loin de moi l'idée de mettre à mal ou entraver de quelque manière ces pour parler. Je vous pris, dame Dame Ydrilys, d'accepter mon humble présence silencieux. Je serais ici tel une tombe."
Un nouveau silence se fit, et la dite dame explosa de rire. Un rire provoquant, pinçant et tranchant. Je ne savais plus où me mettre...
"Gradford, ce petit saurait se tenir chez les bourges de Piltover. Mais ici il faut lui apprendre à se détendre... et parler faits... Ca lui sera utile. D'ailleurs, trêve de conneries, on s'y met."
"Justement Dame Ydrilys, mon fils est ici pour prendre vos conseils autant que les nôtres. Et je vous en remercie en son nom pour celui que vous venez de lui donner. Mais en effet, une tombe ici n'a que trop attiré l'attention, venons en à nos affaires." intervint mère en se rapprochant de moi.
Dans la foulée, elle me fit signe de m'éloigner, m'assoir dans un coin. Je m'exécutais, encore sous le coup de ce qu'il venait de se passer. Ca m'avais mis un de ces coups de stress... mais en y réfléchissant, je pensais ne pas trop avoir merdé. Mère et Monsieur Gradford discutèrent alors longuement avec Dame Ydrilys et son propre négociateur. Moi, j'écoutais, cherchant à comprendre tout ce que je pouvais. Je captais finalement un compliment dissimulé de notre ennemi me rassurant sur un fait : je semblais avoir fait bonne impression, finalement. J'étais ragaillardis et fier de moi, tandis que mère tenais la discussion avec une finesse que j'admirais.
Je n'ai pas capté le tournant de la discussion sur le moment, mais malheureusement le ton monta rapidement, et les esprits s'échauffèrent au même rythme que les armes se levèrent. Confus, je vis mère et Eliott se placer devant moi. La première tenta encore de calmer les esprits, mais je compris très vite que plus personne ne voulait négocier... De panique, je saisis le couteau à la ceinture de mon frère, espérant pouvoir faire quelque chose. Mais je n'eux le courage de sortir de ma cachette qu'ils avaient forgés. Des derniers cris et insultes naquit un silence. Chacun se jaugeait, voir qui tirerait en premier.

Et la seconde suivante fut probablement la pire de toute ma vie. Du silence parfait, le chao vint prendre la place. Une explosion retentissante avait projeté des débris sur la zone. L'explosion était vers notre coin de l'endroit, à quelques dizaines de mètres derrière moi en fait... Le souffle me projeta au loin à l'autre bout de la place, me laissant sonné et groggy. Probablement avec des cotes cassées aussi. Mes oreilles sifflants n'étouffaient qu'à demi des gémissants douloureux. Moi même, j'avais mal, je n'osais pas me redresser de peur de sentir d'avantage de douleur... Quelques secondes me suffirent pour avoir un éclair passant dans ma tête.
"Mère ?! Eliott !"
Douleur effacée, au moins par l'adrénaline, je me redressais... Et je regrettais vite mon geste... quel spectacle... j'ai crus à une fin du monde... Le fin et faible ciel haut au dessus de nos têtes avait viré au rouge... Depuis les gravas fraichement étalés sur la moitié de la place, des nappes de fumées jaillissaient en tête de mort, arrachées par un vent étrange. Face à la scène, je pouvais encore deviner le bâtiment observé plus tôt, une sorte d'explosion l'avait fait s'effondrer. Mais de ses entrailles à présents à nues émanait une lueur enflammée et malsaine. Je... je devais comprendre... Si je nourrissais encore un faible espoir que cette vision ne soit pas ma dernière... je devais comprendre... Les crânes s'évaporant vers le ciel rouge sang me glacèrent... Mais... ca voulait forcément dire que des morts étaient arrivées... Mère... Eliott... j'espérais que... Tremblant comme une feuille, je cherchais à me concentrer. Tout se passa vite, trop vite, mais un éclat étrange coincé dans mes cheveux m'aida. Le tenant dans le creux de ma main, je le voyais constamment imploser, et se reformer, et imploser de nouveau. Le mouvement ne faisait pas mal, au contraire. Sa chaleur douce avait quelque chose d'apaisant. Je sais ce qu'on dit souvent aux enfants : ne jamais regarder le soleil droit dans les yeux. Mais la, la lueur, le mouvement, tout m'hypnotisait.
Une explosion, quelque chose avait explosé... Un accident ? Peut être, l'éclat ne semblait pas signé. C'était comme évident pour moi à cet instant, normal et logique. Mais si c'était accidentel... Ca avait potentiellement fait des dégâts... Dans le vide, là où trônait avant le bâtiment fraichement détruit, je voyais comme des silhouettes se mouvoir. Marcher dans le vide, discuter... C'était des habitations qui avaient été touchées... Mon regard passa de confusion à terreur... Et je me ruais vers les décombres. Eliott... Mère... Les gens... innocents... Mon pas, gauche, me fit rapidement trébucher, mais je n'en démordais pas... je voulais savoir... Je voulais savoir comment ils allaient... Seulement j'avais trébuché devant des... tombes ? L'une d'entre elle m'alerta.
"Eliott de Belcasthel"
Non ! D'un soubresaut maladroit je me projetais en arrière. Les vents tonitruants du macabre endroit soufflaient entre les pants de murs à en arracher la poussière, formant à présent des squelettes et des visages pleurant... Certains étaient en colère... Je me relevais, en pleurs, appelant Eliott par réflexe en marchant lentement lorsqu'une cage me surprit. Faite à demi de tiges en métal sortant des gravas, elle enfermait une silhouette dans un endroit si étroit qu'elle était toute recroquevillée sur elle même. Mère... Mère était dedans ! Je ne la voyais que de dos... mais c'était elle c'est sûr. M'approchant à grandes enjambée, je trébuchais de nouveau pour m'étaler juste devant elle. C'est là que je vis... quelques différences... Ses yeux... ses yeux comportaient d'immenses et anormales pupilles dilatées, et leurs directions partaient totalement dans les tous les sens, sans aucune coordination. Ils étaient vitreux aussi... Son nez crachait du sang en torrent et ses poignets étaient profondément tailladés. Elle portait à présent une robe parfaitement blanche, et tâchée uniquement de son propre sang.
"Mère... est... est-ce que ça va ?..." bredouillais-je faiblement
Un long silence s'en suivit, malgré ses yeux partant dans tous les sens, elle semblait regarder dans le vague, d'un air aussi apaisé que malsain. Fantomatique en fait...
"Eliott, Adaham ? Mes chéries où êtes vous ?"
Elle semblait ne pas me voir. Et j'ai eux beau l'appeler, crier à m'en arracher les poumons, rien ne semblait la sortir de sa recherche impossible. Prisonnière fantôme... je ne comprenait pas réellement ce ce qu'elle avait d'encore vivant. J'étais décomposé, en face d'elle, incapable de bouger ou de me résigner à partir. Eliott mort, mère, tout comme. C'était un monde qui s'effondrait. Je ne voyais même pas pourquoi partir. Un instant je me demandais si rester là et mourir n'était pas mieux pour moi, à défaut.

"Gradford sale merde ! Tu va le payer enfoiré !"
Ce cri me sortit presque de ma torpeur naissante. Soulevant un gravas une... non un... chose mugissait à pleins poumons. Je reconnaissais sa voix. C'était dame Ydrilys... Mais ce que je voyais était... tout autre... Une espèce d'amazone recouverte de sang et de tripes, le visage tordu de haine pure et les yeux révulsés... J'en échappais un cri étouffé alors que deux bêtes, blessées et japantes, se redressèrent à ses ordres.
Elle... elle prenait ça pour un coup monté... Rapidement, la place se tordit au son des balles qui sifflaient dans l'air. Moi qui ne pensais pas pouvoir aller plus mal, mon instinct reprit le dessus et je courus à pleines jambes. Mais... je ne comprenais pas... il y avait trop de tirs... qui les avaient sortit de sous les décombres ? Du moins ceux qui étaient encore en vie... Cette question me traversa alors que je trébuchais encore. Une fois de trop peut être. Je me sentais mal et ma tête, ayant heurté le sol directement, commençait à tourner sévèrement. Quelque chose... de sombre allait me tomber dessus. Je ne savais pas réellement ce que c'était. Et c'est là qu'elle apparut. Je ne savais pas qui c'était. Mais la lumière qu'elle dégageait balayait le rougeâtre étouffant ayant envahit la place depuis un moment. Sa lueur m'apaisait, et je me sentais bien en la regardant, comme pouvant m'endormir sans crainte... comme dans les bras de maman... Encore aujourd'hui, je ne vois pas réellement comment la décrire. Un ange, c'était juste un ange.
La vision de cet être divin fut la dernière avant que finalement je ne tombe dans l'inconscience.


**********


Je n'ai jamais connu réveil plus dur de toute ma vie. J'avais l'impression d'émerger d'hibernation. Le plafond, assez blanc, était éclairé par la lueur d'un néon grésillant. Sur le moment... j'avais presque pas le courage de bouger la tête, en voir plus. La scène apocalyptique était encore gravée dans mes pupilles... Si je regardait autre chose, je verrais quoi ? Finalement, c'est la voix d'une infirmière qui me sortit de cette hésitation. Elle appelait un docteur à pleins poumons, avant de se pencher vers moi. Ses propos se tenaient, elle ressemblait à une infirmière qui s'occupait d'un patient. Mais elle pleurait à chaudes larmes... Ces larmes, perlant de ses joues, disparaissaient avant de m'atteindre... Elles... elles n'étaient pas réelles ? C'était la seule explication valable... je crois...
Rapidement, le docteur arriva, et on m'expliqua tout, sans même que je ne pose mon regard sur lui. Un accident, un générateur hextech de fortune avait explosé à coté de la place, et une fusillade s'en était suivit. Eliott avait été retrouvée mort sous un gravas, la poitrine transpercée par une armature en métal. Mère, elle, avait été retrouvée inconsciente, et était encore dans le coma à mon réveil... La mort, la tombe. Le coma, la présence fantôme... Silencieux, j'écoutais tout, hochant à peine la tête lorsque le médecin me parla de témoigner de l'incident. Je commençais à comprendre... difficilement, mais je commençais à comprendre. Triste pour mère et Eliott, je l'étais. Mais en fait, je crois que j'avais déjà comprit la vérité, je l'avais déjà vu... d'une certaine façon.

J'étais moi même resté dans le coma une poignet de semaines, et j'en sentais la fragilité que cela avait provoqué. Je me sentais faible, hagard d'une certaine façon. Toutes ces choses que je voyais... personne n'y réagissait. Alors je devais être le seul à les voir... en toute logique... Restait à comprendre ce que je voyais.
Père vint me voir 2 jours après mon réveil. Je n'avais pas encore commencé la rééducation, mais l'infirmière s'occupant de moi avait prévu ça pour le lendemain. Cette dernière, à mes yeux du moins, n'avait pas cessé de pleurer, sans que personne n'y réagisse et sans qu'elle ne cesse de faire son travail d'ailleurs. Bordel... c'était irréel... Mais je sentais sa tristesse, c'était évident... J'en étais presque curieux... elle était triste pour quoi ? Pour qui ? Père, lui, n'afficha aucune tristesse, ses yeux était marqués d'un dégout si caricatural que j'en étais choqué, et ce dès qu'il me fixait. Sur le moment je ne comprenais pas... il agissait comme un père s'inquiétant pour son fils, mais me dévorait du regard. Entre ses phrases se glissait des reproches, m'accusant de ne pas avoir protégé mère, d'avoir laissé Eliott mourir. Mais à chacune de ses phrases, sa voix semblait plus éthérée, et ses lèvres ne bougeaient pas... Il... il m'en voulait... et j'ai eux beau conserver une façade en face de lui, je n'en dormit pas de la nuit qui suivit.
J'avais potentiellement été exposé à des rayons hextechs... Le médecin me l'avait expliqué en m'ordonnant de lui décrire les moindres symptômes qui pourrait survenir. Mais la c'était pas médical, c'était pas un symptôme... C'était survenu juste après, d'un coup... dans un choc que je peinais encore à encaisser. Et surtout... Qu'est ce que je voyais ? De cette nuit de réflexion émergea une théorie. Je voyais... la vérité. Après tout les images étaient parfois confuses, mais j'avais deviné l'accident, la mort d'Eliott, l'état de mère... Je devais en avoir le cœur net... Et l'infirmière serait un parfait cobaye pour mon test.

S'en suivit donc 3 semaines de rééducations, 3 semaines qui me permirent de me rapprocher de l'infirmière, lui parler, la pousser doucement à la confession. Elle avait perdu son fils peu avant mon réveil, et m'avait confessé espérer que je m'en sorte, sans quoi elle aurais eux du mal à le supporter. Elle me comparait à lui. Au fur et à mesure de mes progrès, ses larmes faiblissaient d'ailleurs... Cela avait quelque chose de... poétique. Je l'ai accompagné lors des préparations pour les obsèques, elle même m'ayant dit qu'elle n'avait personne pour l'aider. J'ai aussi assisté à l'enterrement juste à ma sortie de l'hôpital.
Mais j'en avais le cœur net maintenant... je voyais le vrai... la vérité...


**********


En sortant, j'ai rejoint le domaine familial. Mais voir père était assez éprouvant. La vérité qu'il me balançait était cruelle et dure à supporter. Mais lui même ne s'en rendait pas compte... En creusant un peu... je sentais qu'il s'attachait à moi comme à sa dernière branche... Il n'avait plus que moi. Et moi, avec ce regard là, je n'avais plus rien... rien d'autre qu'un père qui me rendait responsable de notre malheur, malgré lui.
Mais comment lui en vouloir... il allait mal, et à part m'éloigner un peu pour lui éviter de se retrouver en face de ses propres contradictions... j'avais pas grand chose à faire. Alors je repris une vie plus solitaire, moins à l'écoute des grands discours de père, passant souvent voir mère à l'hôpital. Je la voyais toujours nous appeler dans le vide d'ailleurs... saignant abondamment. La regarder était un supplice. Mais si elle pouvait sentir ma présence, au moins un peu, je devais rester. Sur ce coup là, je refusais de croire ce que je voyais... lorsque je posais ma main sur la sienne, j'aimais à penser qu'elle en sentait la chaleur...

Nous n'étions pas au bout de nos peines, père avait perdu son principal collaborateur dans la fusillade, et arriver à entretenir le domaine devint compliqué financièrement. Il avait d'autres problèmes... et moi je devais encore grandir disait il. Alors j'écoutais les précepteurs, faisait de mon mieux, gardais mon secret. Pour mes petits yeux de garçon de 10 ans, voir les plus sombres cachoteries des gens devenait du quotidien.
J'avais gardé contact avec l'infirmière un moment, la voyant souvent lorsque je passais voir mère. Mais cette dernière mourut finalement dans son coma 3 ans après les faits. Elle n'a cessé de nous appeler pendant tout ce temps à mes yeux... Et cette infirmière semblait plus heureuse qu'à notre première rencontre, mais uniquement parce qu'à ses yeux, j'avais devenu comme un fils de substitution. J'avais finis par comprendre, malheureusement. Et j'ai préféré fuir, m'éloigner. Mère restera mère, et je refusais de la remplacer aussi facilement.

Durant cette période de 3 ans, j'avais commencé mes petites recherches sur la magie, je lisais des bouquins, essayais de comprendre l'hextech. Mais je peinais... je n'étais pas physicien moi... En trainant aux abords de l'Académie de Piltover pour mes recherches, j'ai entendu plus amplement parler d'un grand scientifique yordle. Je nourrissait l'envie de lui parler, pour lui demander de l'aide. Mais encore aujourd'hui je n'ai pas réussis à le joindre.
En revanche, ce qui était sûr, c'était que je devais garder mon secret. A Zaun tout se vend, même la vérité... Aussi préférais-je garder le contrôle sur ce don... ou cette malédiction. J'ai aussi apprit des bases en dessins, ne serait-ce que pour pouvoir coucher sur papier ce que je voyais parfois. Pour pas oublier, y réfléchir plus tard, comprendre quand j'ai le temps. Ce que je dessinais n'était parfois pas aussi prenant que ce que je voyais, mais c'était un début. Autant de gribouillis que je garde encore pour moi, bien cachés dans ma chambre. Certains sont élucidés, d'autres, encore un mystère...

C'est vers mes 15 ans que je commençais à en avoir marre de me terrer, faire profil bas. J'observais notre famille chuter depuis 5 ans déjà, et avait déjà fait le deuil de ma vie de bourgeois. Elle disparaitrait bien assez tôt dans le fond, juste le temps que cette ville ne finisse de tuer mon père... J'avais fait le deuil de ma famille en fait. Mais, à présent que je ne me préparais plus, ou pas réellement et sincèrement, à reprendre la maison... que faire ?
L'idée me vint alors... user de la vérité pour la faire éclater. Je devais voir si l'élimination du mensonge pouvait amener une ville à s'apaiser. Je construit donc une petite identité. MaskDe...Mask... rien ne me semblait plus cohérent pour ce dont j'avais pris l'habitude. Voir autant de choses cachées, enterrées sous une pile de masques. Continuant ma vie de façade d'héritier cherchant à redorer le blason de ma famille, j'observais, écoutais, compilais. Je formais des dossiers sur les choses cachées, afin de les envoyer aux principaux intéressés, le tout anonymement. Le tout avec une carte de visite soigneusement confectionnée, et une identité que je tenais à faire émerger : MaskDeMask.
Mon idée était simple. Au travers de ce pseudonyme, je voulais envoyer un message à tous les menteurs : la vérité éclate toujours. La mort aussi... de certaines de mes actions surgirent du sang, des morts, de la violence. J'ai tenu 3 ans comme ça, espérant que ça finirait par se tasser. Mais non : les mensonges ne faisaient que se démultiplier, au rythme où je perfectionnais ma vision, tandis que le sang ne coulais que plus encore.
Alors je me suis ravisé... toute vérité n'est pas bonne à dire, même si je n'ai pas le choix de toutes les voir. Depuis, je mesure les vérités que je dévoile sous mon pseudonyme, et j'essaye d'en contrôler les répercussions. Tout est encore flou, et je peine, mais à terme j'ai encore espoir que de mes actions naisse une chose : la Justice.


Voici. Si un jour les De Belcasthel disparaissent entièrement, ou si je disparais en emportant le secret sur MaskDeMask avec moi, ou encore celui de ma malédiction, tout chercheur de vérité pourra la trouver consignée dans ce carnet. Sachez que la vérité est précieuse, alors faites bon usage de ces lignes que j'ai pris le temps de vous écrire.


*Une fois sa rédaction finie, Adaham ferma le carnet pour le ranger dans un tiroir secret et souffla rapidement la bougie posée sur son bureau. Il posa sa plume et ferma son encrier, se leva, quitta ce bureau et alla se coucher.

Adaham De Belcasthel
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Sona Buvelle
Les mots sont des notes de musiques
Sona Buvelle
Sona Buvelle
Les mots sont des notes de musiques
Sam 6 Fév - 13:04
Héhéhé !
Bienvenue officiellement sur VB alors ! Amuse toi bien avec cette petite fiche, hâte de voir ce que cela va donner !

Tu peux prendre ton cookie de bienvenue et poser toutes les questions que tu veux si nécessaire !
Chinese Sona
Sona Buvelle
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Varus
Le Dernier Gardien
~ Papi Varus ~
Varus
Varus
Le Dernier Gardien ~ Papi Varus ~
Sam 6 Fév - 13:08
Je ne dirais pas mieux, sois le bienvenu ici ! Boogie
Varus
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Gangplank
Bilgewater - your king has returned
Gangplank
Gangplank
Bilgewater - your king has returned
Sam 6 Fév - 14:53
Bonjour à toi moussaillon !

Tout comme mes compatriotes, je te souhaite la bienvenue sur notre humble forum. Je suis curieux de voir ce que ce cher Adaham a dans le ventre.

Ne t'inquiète pas au passage pour le loup, même s'il ne peut pas encore mettre la main sur l'enfant des étoiles qu'il convoite tant, il est content de voir une nouvelle tête dans la cité de Zaun.

PS : il est déconseillé toutefois de jouer à "va chercher la balle" avec...
Gangplank
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Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Sam 6 Fév - 17:58
Ahah merci à vous In love .
Adaham De Belcasthel
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Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Sam 27 Mar - 16:09
Salut salut, je passais simplement donner quelques nouvelles ici. Je me suis re-chauffé à bosser sur un projet perso, du coup je peine un peu plus à me remettre. Mais ça devrait arriver prochainement ! Navré pour la disparition o-o .
Adaham De Belcasthel
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Maître de Jeu
Maître de Jeu
Maître de Jeu
Sam 27 Mar - 21:03
Tu es toujours là, c'est ce qui compte. So cuuute ♥
Merci pour les nouvelles, n'hésite pas à nous tenir au courant. Une rose ? ♥
Maître de Jeu
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Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Adaham De Belcasthel
Mar 30 Mar - 0:40
Ba me fallait juste un tout petit peu de motivation pour finir faut croire x) . Ma fiche est terminée, je vous laisse prendre la suite Smile . En espérant que ça vous plaise coeur ♥
Adaham De Belcasthel
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