Khada Jhin - Le Virtuose [END]

Jhin est plus qu'un simple homme, il est une oeuvre d'art. Il se sculpte pour se perfectionner. Un corps aux valeurs parfaites ! Moyennement grand et au poids s'alliant à l'absolu avec sa grandeur ; il est important d'avoir une apparence correcte et de ne pas ressembler à n'importe quel individu. Cette différence se joue principalement à travers ses vêtements et à quelques....particularités. Notre artiste se trouve avoir des parties du corps comme robotisés. Le bas des jambes et le bras droit sont métallisés et dorés avec de fins traits en détails. Notons aussi une épaulette du côté gauche. Son visage est caché par un masque blanc  tournant sur du gris bleuté celui-ci arborant un sourire malsain. D'ailleurs il laisse apercevoir ses yeux marrons ayant des reflets rouges. S'en suit par un poncho blanc aux quelques motifs fleuris beiges et dont l'intérieur est dans les tons violine, tel le reste de ses vêtements. De plus, Jhin arbore une espèce de décoration en haut de son poncho, cela prends la forme d'une pierre verte semblable à une émeraude. Autour de sa taille une ceinture en tissu bleuté ou y est accroché des bombes.

Une démarche élégante, un style voué à toutes les jalousies, tout cela ne serait-il pas un peu trop parfait ?

Il faut bien un défaut n'est-ce pas ? " Un défaut ? " C'est peut-être une mauvaise description.

Jhin trouve son bonheur dans le meurtre, du moins, l'art. Mais comprenez son point de vue, il honore ses victimes, il leur offre une nouvelle jeunesse, ses « tableaux » vont être exposés aux yeux de tous et toutes ces personnes seront enfin reconnues dans leur plus grande beauté. Méticuleux, le temps est lent, prendre soin des choses n'est pas un problème. Un tueur ? Lui ? Non, un metteur en scène, la nuance est importante. L'art en général est quelque chose d'essentiel pour Jhin, danse, poésie, théâtre, tout cela est, selon lui « un monde en proie à toutes sortes de fantaisies ». Il adore les personnes marginales. Plus c'est dérangeant, étrange, incompris plus son envie de vous mettre en scène monte en lui. Soyez intéressant, sinon son intérêt disparaîtra. Notre virtuose est aussi un charmeur, sa voix modulée et envoûtante pourrait vous manipuler plus facilement que vous ne le pensez.
Son plaisir ressort grâce au sadisme dont il peut faire preuve.

Là vous me demanderez « comment lui parler ? L'approcher ? JE SUIS TELLEMENT FAN KYAAAA ». Je vous comprends, Jhin est tellement remarquable, passionnant ! Retenez bien que notre Virtuose, est un artiste et notamment un acteur. Qui que vous soyez, jamais il ne montrera sa folie devant vous, il semblera...normal. Au fond de lui, il espère qu'une personne puisse devenir son élève, afin de transmettre son savoir.

L'homme s'avance sur la scène aux lumières tamisés, celles-ci épousant parfaitement les mouvements de l'étrange personnage. Une vingtaine de personnes observaient l'acteur en pleine révérence. Il leva la tête, les ombres mirent en avant le masque à l'expression sordide. Un silence de mort enveloppa la pièce. L'homme prit enfin la parole.

« Bienvenue dans cette oeuvre, laissez-moi vous raconter cette incroyable, fascinante histoire, d'un artiste aux talents incommensurables. Bien évidemment vous en êtes aussi les acteurs alors profitez et délectez vous. »

Le rideau rouge aux motifs de lotus tomba et s'ouvrit sur un fond différent Zhyun province de Ionia.



Dans les montagnes du Sud de Ionia, un homme vagabondait papier et peinture à la main, il s'apprêtait à étudier plus en détail les environs pour son art. Au pied d'un arbre géant, l'artiste trouva ses idées. Quelle délicatesse de mettre en relation tant de belles choses pour une future oeuvre, qui sera bien évidemment magistrale. L'artiste possédait le lieu, les couleurs, le temps, les lumières mais l'outil le plus important lui manquait : la protagoniste. Quel agacement, quand vous allez pour toucher à la perfection, quand soudain, le mal vient ronger votre esprit et... Voyons, ce n'est pas comme cela qu'il faut réagir. Le peintre prit ses affaires et descendit les collines pour rejoindre la bourgade qui logeait dans la crevasse des montagnes.

Quelle malédiction, ses visages sont pauvres, ternes. Il faudrait seulement une émotion, un regard, un sourire qui change le tout. À dire vrai il est difficile de se démarquer. Observant les environs, l'artiste détaillait les personnes autour de lui quand une voix douce, mélodieuse vint épouser le vent. Il s'agissait d'une jeune fille aux yeux émeraude et à la chevelure flamboyante. Ses bras sont occupés par une cagette de bois.

« Excusez-moi, vous êtes en plein milieu de la rue, poussez vous s'il vous plaît ! » s'exclama cette ravissante demoiselle. Un sourire aux lèvres et tout en acquiesçant l'homme fit un pas en arrière, la fille avança habillé par le regard de celui qui allait la mettre en scène. La patience est une vertu que peu possède, cela faisait maintenant trois jours que l'artiste étudiait les habitudes de la fille aux yeux verts. Se fondre dans la masse n'était en aucun cas un problème pour lui. Il prit de nombreuses notes et se délectait de plus en plus à l'imaginer là, à ses côtés, protagoniste, délicieux. Cette nuit, allait être la bonne, enfin.

Dans la pénombre personne ne distinguait personne, pratique n'est-ce pas ? L'homme s'avança vers la fille qui rentrait chez elle, il l'interpella.

« Veuillez m'excuser, je me suis perdu, je ne suis pas d'ici, auriez vous l'amabilité de m'indiquer un chemin pour sortir de la ville ? » D'après les renseignements qu'il avait en sa possession, cette demoiselle est naïve, serviable et tendre, quelle beauté de l'âme. La jeune fille au départ surprise, n'hésita pas plus longtemps pour accompagner l'homme charmant vers la sortie. Quelle erreur. Plus personne ne se trouvait dans les parages, les montagnes sculptaient maintenant le paysage.

« Et vous voilà sorti d'ici, au plaisir de vous revoir ! » Elle s'extasiait déjà ! Quelle magnificence ! Une fois la fille retournée, l'homme lui emboîta le pas et l'étrangla, la beauté ressortait encore plus désormais. S'accaparant le corps, le peintre se mit en marche vers l'arbre géant. Une oeuvre magistrale en approche.

Le lendemain matin, la foule entourait l'arbre. Interloqués, de cette horreur. Le silence régnait. La jeune fille avait fusionné avec l'arbre, ses bras suivaient les longues branches, le torse ouvert, la cage thoracique écartée abritait désormais la tête de la jeune fille, ses yeux verts étaient grands ouverts, sa bouche tendue formait un sourire malsain. Les jambes épousaient l'arbre et rentraient même dedans, le sang coulait le long de l'arbre et finissait sur le sol. Et enfin des fleurs de lotus s'emboîtaient à la place de la tête qui a été décapité, le tout dégoulinant de sang, cela contrastait avec la peau blanche et froide de la jeune fille. Pour finir des papillons vinrent sublimer le tout en se posant sur le lotus. Elle est devenue une oeuvre, féerique et incroyable. L'homme derrière la foule admirait son travail et murmura « Ceci est mon dessein, Khada Jhin ».


Les crimes continuèrent et la rumeur se répandait comme quoi il s'agissait d'une créature, surnommé le " Démon Doré ".
Toujours dans la province de Zhyun, tout le monde craignait d'être la proie de cette chose, quel destin tragique. Au bar de la taverne de Naheulbeuk une troupe des théâtres itinérants et des opéras de Zhyun faisait une pause dans leur long voyage. Jhin ; partisan de cette cohorte, se dirigea vers une des serveuses dodu, il lui adressa la parole.

« Pardon de vous déranger en plein travail, mais nous venons d'arriver, pourriez-vous me dire quelles sont les nouvelles du coin ? questionna l'artiste. C'était chose courante de demander les actualités dans les auberges.
- Vous savez la chose qui tue ? D'après les rumeurs, eh ben l'conseil a envoyer quelqu'un au Grand Maître Kusho pour régler l'problème. M'enfin s'que des bruits qui courent. » répondit la serveuse

Après des remerciements, Jhin retourna auprès de ses camarades. Son art ne pouvait être stoppé maintenant. Persister est la meilleure chose à faire. Qui pourrait l'arrêter ? Il est un génie, détient une couverture parfaite, qui soupçonnerait un machiniste ?
Jamais le virtuose ne pensa un instant que les personnes qui tentèrent de l'attraper seraient autant persistants. Quatre ans, de longues années rempli d'art, de tragiques scènes et ce moment fatidique, ou Jhin commis une erreur. Ses émotions, qu'il modula depuis sa jeunesse, cela le trahit.

La veille du Festival du Lotus, il y avait ce soir-là une représentation théâtrale, de nombreux artistes y avaient été invités, Jhin en tant que machiniste se trouvait derrière la scène et il avait pu observer les nombreuses personnes qui attendaient le spectacle. Tous ne parlaient que des meurtres « effroyable », « horrifiant », « stupéfiant », ces mots résonnèrent aux oreilles de Jhin qui s'émerveillait, son travail enfin récompensé ! Fier un sourire vint se dessiner sur son visage, lorsqu'il croisa le regard d'un invité, à ce moment-là, l'artiste compris, cette personne venait de faire tomber le masque du " Démon Doré ".

En un instant, le meurtrier était recroquevillé dans un coin, en face de lui, trois personnes qui furent envoyé pour l'attraper. L'un d'eux s'avança subitement pour mettre fin à la vie de l'homme quand un autre le retint et prôna la pitié, car comme tout homme, Jhin devait être jugé. Les pensées se traversèrent dans la tête du Démon Doré, mais au moins, il resterait en vie. Essentiel.

Celui qui désirait arracher la vie de Jhin déclara :

« A jamais ta vie sera liée à la prison de Tuula.
- Et votre vie sera comblé par les visions de mon art. » riposta donc Jhin
-Le rideau vint clôturer la scène. La voix de celui qui avait ouvert la pièce retentit de nouveau.-

« Voyez vous mes très chers spectateurs, le protagoniste a été capturé. Mais est-ce la fin de ce magnifique périple ? Nooon, loin de là, continuez donc à contempler cette histoire en espérant que vous en prendriez plaisir. »



Habité par tout type de personnes, Tuula se composait d'une odeur infâme mélangé aux stupides prisonniers qui eut autant d'intelligence que certains guerriers criant le nom de leur patrie. Cependant, les geôliers étaient d'un intérêt particulier. Il s'agissait de moines qui offraient aux détenus des cours à propos d'un tas de choses différentes. Les domaines de l'art furent évidemment très apprécié par Jhin. Les moines tentèrent de faire un lien avec le meurtrier et peut-être même de le sauver de ses fascinations. Ils l'emmenèrent dans une pièce à l'écart des autres prisonniers pour qu'un des moines puisse dialoguer avec l'artiste.

« Pourquoi avez-vous sombrez dans la facilité du meurtre ? questionna le moine
- Pensez vous vraiment qu'il s'agisse d'un acte de facilité ? Percevez l'harmonie autrement. rétorqua Jhin
- Alors qu'est-ce qui vous pousse à faire cela ? Un traumatisme ?
- La violence de mes envies s'extasia jhin est une magnifique symphonie qui a besoin...de se développer et ce n'est point un traumatisme.

Encore un silence. Jamais les moines réitérèrent d'interroger Jhin. Il n'aura plus que les activités et sa cellule et cela pendant de longues années. Le virtuose ne se doutait pas un instant de ce qui se tramait à l'extérieur. Il fut donc assez surpris de voir les nouveaux membres du conseil dirigeant venir à lui tel de petits chiots perdu, il n'allait pas s'en plaindre.
La politique ne l'a jamais intéressé, tant qu'il est libre, c'est l'essentiel. Cependant, pour la première fois on lui offrait la possibilité d'exercer son art tout en ayant des fonds quasiment illimité. Jhin ne pouvait pas passer à côté d'une occasion comme celle-ci.
Après avoir accepté, il reçu une nouvelle arme née de la forge de Kashuri, une arme remplie de magie, un pinceau d'exception qui prendrait de l'importance entre les doigts de Jhin.
L'entraînement fut nécessaire car il s'agissait ici de techniques nouvelles pour l'artiste, des semaines d'études des armes à feu et des mois pour s'allier avec l'arme à la perfection. Quatre balles, chacune offrant une œuvre parfaite.

- fermeture du rideau -

« Voici l'avancé de notre héros qui a réussi à retrouver sa liberté ! Applaudissons ce talent immense... Ah j'oubliais vous ne pouvez pas, c'est dommage. Nous allons donc reprendre pour dévoiler la scène finale. » Après ses mots le metteur en scène disparu de nouveau dans l'ombre.



Après son entraînement quotidien, Jhin retourna dans sa chambre, sauf que cette fois-ci, la renaissance de l'artiste allait enfin se dévoiler. Débutant sa préparation, une bonne vint à sa rencontre.

« Monsieur ? murmura-elle
-Toutes les préparatifs sont au point ? demanda Jhin tout en se retournant vers la femme
- Oui, lanterne blanche tous les quatre mètres ainsi qu'une rouge tous les quinze mètres.
- Excellent ! » s'exclama Jhin.

La femme de chambre se trouvait fort intimidé par l'artiste qui le remarqua et n'hésita pas à la détailler. En s'approchant d'elle, il posa ses délicats doigts sur son visage.
« Votre expression manque fortement de grâce et de subtilité, nous allons arranger cela. » La face de la bonne se détruisit, trop tard pour sa vie.

--

Au bord de la jetée, il patientait pour percevoir un signe de celui qui le voulait mort. Rien, malgré tout Jhin ne pouvait attendre, la marche débuta. Du bas de la colline on distinguait les lanternes parfaitement positionné, calculer les distances est plus simple de cette manière.

Enfin, il atteignit l'auberge qui prônait en haut de la colline, il vérifia d'un coup d'œil que les pièges installés furent toujours là, c'était le cas. La foule présente facilitait le camouflage, soudain l'artiste entendit la voix de l'Aîné du village s'adressant à la deuxième personne présente le jour de son arrestation. L'homme semblait avoir une acolyte avec lui, ils posaient des questions à propos du meurtrier. Quand un garde en sueur, après une longue et folle course s'effondra aux pieds de l'ennemi de Jhin. Quelques mots sortirent de la bouche du garde.
« La femme là-bas est.... »
Le cauchemar prit les devants sur le garde à terre qui tourna de l'oeil.
Cachant sa joie, Jhin disparu dans la foule, un seul être ne lui suffisait pas, ce qu'il désirait c'est que ces personnes qui le poursuivaient ensemble à l'époque, mais qui sont désormais ennemis fassent équipe à nouveau, là tous seraient réunis pour percevoir, comme à l'époque, le dessein de Khada Jhin.

–
« Voici la fin de cette pièce, qui sait ce que va découvrir notre protagoniste ou encore qui seront les chanceux à croiser sa route. Bien sûr vous spectateur assit devant moi avait eu la chance de percevoir les talents de Jhin directement sur vous.
Sauf que maintenant, c'est un nouveau voyage qui débute, une nouvelle pièce. En espérant que vous y prendrez plaisir. »
L'homme présent sur scène fit sa dernière révérence et laissa derrière lui, un théâtre décoré à sa manière.