[spoiler]Ryuuk Anselm : Inspecteur de l’Ordre de Mazan (Plusieurs corps sont rassemblés sous cet Ordre.. On peut le comparer à la police, l’armée…) , suite à un tragique accident il se retrouve à élever son petit frère. Le texte suivant se déroule à la suite de cet accident.
L’univers dans lequel Ryuuk se nomme la Cité, c’est une immense station stellaire où l’humanité s’est retrouvée après la destruction de la terre. La technologie est donc très développée... Tout est pratiquement artificiel. [spoiler]
Les hurlements.
Plus rien de cohérent.
La souffrance.
Plus de raison.
La peur.
Plus rien de logique.
Tout se craquelle. Tout se fissure.
La lumière vive suivit de la douleur terminent de détruire sa normalité. Les dernières images sont grignotées par l’obscurité.
Après l'effervescence de ce maudit jour, le silence a remplacé le bruit. L’absence a remplacé l’amour. La mort a remplacé la vie. Les couleurs n’existent plus.. Elles se sont mélangées pour former le noir rien que le noir...
L'artiste tombe sa palette.
Ce jeune garçon plein de rêve, entouré d’une famille aimante n’existe plus. Un coquille vide, perdu au milieu d'une mer de drap blanc. L'hôpital est une prison aseptisé. Il enferme ses hurlements, il fait grandir ses cauchemars... La fameuse scène répétée encore et encore avec lui et ses parents en tant qu’acteurs principaux.
Il le sent, il va basculer ! Basculer vers la folie.. Il a envie d’enfoncer ces mots rassurants dans la gorge de ces médecins compatissants. Il ne les voit pas, mais les entendre devient insupportable.
Un espoir, une flamme vacillante, lueur faible qu’il doit saisir. Ce n’est pas réfléchi, mais on lui dit que c’est pour le mieux. Il redeviendra autonome. Il pourrait recommencer à pratiquer sa passion. Il n’arrive pas à réfléchir à son futur mais il pense au présent. Pauvre enfant égaré, lui qui a tant perdu, il voit là, la possibilité de retrouver une part de lui-même, artificiel certes... Mais de toute manière plus personne n’est totalement naturelle dans la Cité.
Après l'opération, une fois les bandages retirés la première chose que le jeune garçon voit, c'est la blancheur du plafond. Pendant un bref instant, tout est lumineux mais les lentilles de ses yeux artificiels s’adaptent rapidement. Étrange comme chaque objet peut être analysé, recherché dans la base de donnée et s’il le désire les informations peuvent apparaître. Composition, marque, fabrication...Il peut tout savoir : Cependant, le plus rassurant est toutes ses couleurs. Le monde est laid, son existence n'a plus de sens , rien n’est claire mais il peut de nouveau imaginer le monde.
Les images sont de nouveau présentes bien que sa voix ne soit toujours pas revenue comme s’il avait assez hurler durant cette nuit tragique. Les psychologues ont un mot barbare pour décrire sa situation : une aphasie post-traumatique.
Les infirmières lui amènent des feuilles et des crayons pour qu’il puisse s’exprimer, il était important qu’il puisse formuler d’une manière ou d’une autre ce qu’il a au fond de lui. Et les inspecteur de l’Ordre attendent toujours que le jeune garçon soit capable de leur communiquer les informations qui pourraient faire tomber ceux qui ont assassiné deux des leurs..Ryuuk pouvait se douter qu’ils prenaient sur eux pour ne pas l’ harceler, les médecins ont posé leur véto sur ces venues incessantes. Le garçon a besoin de calme et de repos..Oui, il a besoin de se retrouver…De comprendre où il en est. Sa vie ne sera plus la même...
Le voilà devant la grande feuille blanche, en crayon en main...Immobile, il ne sait encore pas ce dont il va créer comment peut-il le savoir alors qu’il ne sait plus rien… Va t'il trouver? Sa passion n’a t'elle pas disparue en même temps que tout le reste ? Puis comme si une force extérieure le poussait, il réalise tremblotant une esquisse, une première qui prend la forme d’un chat. Il cligne des yeux, pose son crayon, prend du recul. Un chat ! Pourquoi ? Le garçon ne peut répondre à cette question. Dans un élan de frustration, il va froisser la feuille, la réduire à néant comme sa propre existence quand dans un sursaut la tête du chat semble se tourner vers lui. Ryuuk se penche sur la feuille avant de reculer vivement le chat semble cligner des yeux.
Il regarde à droit à gauche, il était seul... Seul avec son dessin. Seul avec lui même…
"
Qui es-tu ?”
Le garçon écarquille les yeux. Son dessin a parlé ! Peut-être ne s'est-il pas entièrement remis de son opération !? Le corps du chat commence à se mouvoir se détachant de la feuille trait par trait pour se promener tranquillement dans sa chambre. Le chat s’arrêta devant lui remuant sa queue.
“
Qui es-tu ? Mon créateur ? Quel est ton but ? Dessiner et détruire ce que tu crées ? Avancer pour reculer ? Stagner ? “
Ryuuk reste sans voix. Il tend la main pour toucher l’animal. Celui-ci lui donne un coup de patte, il ramène sa main contre lui avant que le chat recommence à se balader dans la pièce.
“
Alors ? Qui es-tu ? Que veux-tu être ? Un lâche reclu entre ses quatre murs blancs ? Un évadé à l'imagination débordante ? ”
- Je… Il a l’impression que ça voix est rouillée, qu’il ne l’a pas entendue depuis des lustres..
- Je suis un enfant.. J’ai peur, je peux rien faire. J’ai tout perdu. Je suis rien… La queue du chat battait l’air furieusement.
“
Ce n’est pas la bonne réponse ! Qui es-tu ? “
- Ry...Ryuuk Anselm … “
Que vas-tu faire ? Tu vois ! Tu parles ! Tu marches ! Tu respires ! Que vas-tu faire Ryuuk Anselm ? “
Le jeune garçon sent son cœur battre à la chamade, il a les lèvres tremblantes. Il serre les poings et regarde le chat droit dans les yeux. Quelque chose se réveille en lui.. Doucement, mais sûrement, il prend conscience. Ce qu'il a perdu est perdu à jamais, mais cela ne l'empêche en rien de trouver autre chose.
- Vivre et .. Avancer. Mes parents ne doivent pas être mort pour rien.. Je suis Ryuuk, j’aime dessiner et je souhaite que plus aucun enfant ne subisse le même sort… Le chat émit un sourire énigmatique et doucement tel un pacha, il se dirigea vers la fenêtre. Ryuuk lui demande timidement ne sachant pas s'il a ce droit.
- Et vous ? Qui êtes-vous ? “
Je suis un chat et j’ai aussi perdu beaucoup…”
- Beaucoup ? “
Oui beaucoup ...Mais j'ai ma quête, ma recherche de paix comme toi.”
- C’est long ? “
Le temps d’une vie.. Mais ça vaut le coup…”
Le chat arrive à la fenêtre, le jeune garçon avait encore des questions. Le chat se lève sur ses pattes arrières et il lève une de ses pattes de devant comme pour soulever un chapeau qui apparut comme par magie.
“
Nous devons tous nous trouver, la vie est pleine de surprises...Ryuuk Anselm je te salue, j’ai hâte de voir comment tu vas construire ton futur …”
Conclut le chat avant de disparaître par la fenêtre, porte vers l’ailleurs. Le jeune garçon se précipite pour essayer d'apercevoir quelque chose, mais rien.. Juste le parc de l'hôpital et le ciel artificiel de la Cité. Il se retourne vers le dessin. Il y a toujours son dessin de chat tourné vers l’horizon comme s'il était prêt à affronter le futur.
Le jeune garçon fixe un instant la feuille avant de sortir de sa torpeur et pour la première fois, il quitte sa chambre. Il se libère. La prison n'est plus. La blancheur des murs devient la couleur de l'espoir. Un tableau vierge que le jeune garçon va pouvoir remplir. Il passe devant l’officier de l’Ordre qui garde sa chambre. Pas un regard vers lui, d’un pas décidé, il se dirige vers une zone précise de l’hôpital. L’officier ne l’arrête pas, mais le suit avec discrétion. Il sait où il se rend, tout le monde le sait. Il traverse un sas où le mot maternité passe en boucle.
Son chemin se termine dans la pouponnière. Le jeune garçon s'arrête au pied d'un landau. Un petit être humain est en train de dormir, les mains fermées au-dessus de sa tête, des bulles de salive sortant de ses lèvres. Il est paisible.
Lui qui avait perdu son innocence, on lui offre la possibilité de protéger celle de son frère. Il ne connaîtra jamais ses parents, mais il l’aura lui…
Quand l’officier pose sa main sur son épaule, il lève le visage vers celui-ci. Il hésite pendant quelques secondes, mais faiblement, il répond au sourire de l'adulte avant de revenir sur son frère.
La vie continue...Pas à pas, il faut avancer. La paix sera retrouvée...