Azir (u.c)

Azir, ce nom ne vous évoque rien ? Il fut un temps où j'étais un jeune et magnifique empereur, à la peau mâte et au corps sculpté comme dans du marbre. Je régnais parmi les hommes et j'étais celui que l'on admirait. Autrefois, j'étais la personne que les femmes regardaient, que les hommes acclamaient, que tous se prosternaient. Ma carrure n'a cependant point changé malgré ces décennies passées.

Aujourd'hui, je suis mi-homme mi-bête, devenu un oiseau de bonne augure apportant gloire et prospérité bien que Xerath m'ait trahit. Je ne dévoilerai jamais mon visage. Je porte un heaume à tête d'oiseau avec ce bec fin et aiguisé, dans un alliage métallique et d'or. Mon regard bleuté transcende les âmes et personne n'ose s'en détourner. Mes tibias ne sont plus ce qu'elles étaient, plus musclées bien qu'ayant un problème avec mon tibia, qui fait plutôt office de patte d'oiseau. D'ailleurs, je possède une caractéristique du volatile avec mes mains et mes pieds en forme de serres, acérées et couleur or. Tout mon équipement est doté de cette matière première incroyablement robuste et finement forgé sous le soleil de Shurima. Une protection pour le buste avec un châle violacé, un pourtour raccordé à ces grandes épaulettes incrustés de saphir. Ce même tissu est rabattu au niveau de mon tour de taille ainsi que sur mes gantelets, finement découpée en trois morceaux de teinte mauves traînant sur le sol. Mes flancs sont protégés par des protections concaves. Celles-ci ne me dérangent nullement durant ma course mais je reste lent dû au poids de l'armure et de mes membres. Je me sens tel un dieu, une puissante entité capable de conquérir les terres avec mon armée. Cet attirail est tel une armure: clinquante, imposante et étincelante. Je dispose d'un long sceptre, sculpté dans et recouvert d'une fine couche d'or. Elle symbolise Shurima avec ses deux morceaux symétriques, des saphirs incrustés dans chacune des parties du bâton. Je suis le seul détenteur de cette arme !

Ma force et ma morphologie ont évolué, je ne retrouverai jamais l'empereur Azir d'antan mais celui-ci me plaît beaucoup. Mon statut ne me permet pas de montrer mes faiblesses. C'est pour cela que je me tiens sur mes deux longues pattes, le regard scrutant les alentours, me postant avec droiture et mon  sceptre dans la main droite. Ceux qui se dresseront devant moi, se dressent devant Shurima ! Mon ascension fut rude mais plus jamais je ne laisserai Shurima sombrer. Plus personne n'osera m'affronter ni même me trahir. J'incarne ma justice.

Azir n'est pas un homme prétentieux. Loin de là. Il est même plutôt modeste et ne cherche pas à importuner les plus faibles. Il est et incarne la justice. Il ne fait aucun favoritisme et applique ses lois et ses jugements. Il a toujours aimé mettre sa patrie en valeur, Shurima. Il ne surestime pas sa force. Il voue une sorte de culte à cette justice dont il a fait naître « Le Jugement ». D'un naturel très calme, il ne se mettra jamais en colère promptement et prendra son temps pour expliquer la situation. Azir est loyal envers sa nation, il n'ira jamais la trahir et préférerait mettre sa vie en danger pour celle-ci.. Très droit et franc, il donnera toujours sa vision et s'exprimera en son nom. Cet homme est respectueux envers autrui mis à part contre ceux qui se dressent sur sa route. D'un naturel protecteur, la famille est sacré et il cherchera à protéger les siens. En tant qu'empereur, il prend son rôle très au sérieux. Il l'est tellement qu'il garde la majeur partie de son temps son armure. Peu de gens ont réussit à quoi ressemblait cet homme oiseau, son nouveau « visage » ayant été marqué par son ascension.  Ambitieux, il espère pouvoir rendre le monde meilleur et éviter au peuple un laisser aller. Une de ses qualités est l'ordre. Azir est quelqu'un de persévérant et acquiert une certaine sagesse. Il ne fonce pas tête baissé et réfléchit longuement avant de prendre un choix décisif. Il est connu sous le nom de « L'empereur des sables »

Pourtant, plutôt très solitaire, il n'envisage pas rester des heures avec plusieurs personnes et préfère le calme au bruit assourdissant des mots et des acclamations. Il ne faut pas le nier, Azir reste un homme entouré par ses plus fidèles serviteurs. Nasus et Sivir restent auprès de lui. Quant à Xerath et Renekton, cette triste histoire a fait naître une certaine rancune. Il ne pardonnera jamais à son allié le plus servant d'avoir trahit sa nation et de les avoir abandonner. La trahison est un acte impardonnable et il espère le faire comprendre à Xerath. Azir rêve de pouvoir lui infliger la correction qu'il mérite. Étant quelqu'un d'assez obstiné, l'empereur désire pouvoir avoir un total contrôle de la situation. C'est un homme stressé par son travail qui ne trouve jamais le repos. Il pense énormément et est très renfermé sur lui même. Il n'exprimera pas ses sentiments aussi facilement, cette dure carapace  a pris le dessus. Pour lui, certains de ses plus fidèles n'existent plus dans son coeur. Intransigeant et autoritaire, il aime mener la danse et en tant que stratège, il établira des solutions plus ou moins poussées.

Une brise d'air s'engouffre dans mon royaume, un Empire qui autrefois brillait de mille feux. Shurima était belle, radieuse et insufflait la vie. Partout où je regardais, il y avait des femmes qui tenaient des métiers à tisser, des enfants qui couraient et jouaient dans les ruelles pavés, des hommes en armure clinquantes qui gardaient un œil vif sur l'ensemble de la cité. Quant à moi, aujourd'hui est une autre ère. Mon retour annonce une chose, mon désir de vengeance et de rebâtir de mes mains cet endroit qui est mien. Mon histoire raconte celle d'un homme jadis disparu, ayant refait surface lorsqu'une descendante s'engouffra dans une crypte où elle s'engouffra avec une noxienne qui la trahit. Renekton et Xerath qui étaient dans un tombeau, finirent par sortir de leur prison. Que faisait donc Nasus, un de mes braves acolytes ? Je n'ai plus confiance en quiconque. Son sang se déversa dans ce lieu ancien, un sang particulier qui réveilla l'Empereur des sables, moi, Azir.

À mon réveil, je vis cette femme ensanglantée et me dis qu'il fallait qu'elle renaisse. Si j'arrivais à faire vivre cette femme, alors je ferais vivre Shurima. La prenant dans mes bras, je partis vers une place spéciale où l'eau sentait la vie. Je la laissais, baignant dans cette eau limpide, attendant qu'elle émette un souffle. Et puis, ses yeux s'ouvrirent petit à petit et c'est alors qu'elle se releva. Elle n'eut pas le temps d'admirer mon ancien visage car déjà, quelque chose se produisit. Une lumière brillait de mille feux, des stalactites tombèrent laissant place à des miroirs qui reflétèrent ce faisceau lumineux qui me percuta de plein fouet. Le sort était jeté. Mon ascension commençait ! L'eau que j'étais il y a de cela très longtemps fit place à un homme-oiseau, dont le visage n'était qu'un masque. Lorsque je découvris mon nouvel être, je regardais cette femme qui se tenait avec des yeux ébahis, cette chevelure noire et trempée qui dégoulinait sur son armure. Je possédais la puissance et le pouvoir nécessaire pour refaire vivre l'ancienne cité des sables. Tel était mon devoir.

Plus tard, la dame du nom de Sivir s'en alla, me laissant seul. Je ressassais des souvenirs lointains, j'entendais des cris au loin et avais des visions d'il y a des centaines d'années. Alors que je remontais les escaliers pour voir de mes propres yeux l'état de mon royaume, tout n'était que ruine. Je tâtais les murs, les objets qui traînaient çà et là et puis, je vis ce symbole de Shurima qui reprit vie. Je les voyais, ces formes presque fantomatiques qui regardaient avec un sourire puis leur regard changea, leur expression devint horreur. Les derniers moments de mon peuple. Dans un silence désespérant, grimpant le Chemin de l'Empereur, je parvins à me diriger vers le Disque du Soleil. Seuls ceux ayant du sang royal étaient autorisés à marcher sur ses escaliers. Des formes apparaissaient, des formes de sables qui représentaient mes sujets alignés sur ce chemin, des amis, ma famille. Les visages retroussés, grimaçantes et gémissantes en silence avant qu’ils ne se fassent emporter par le vent. Pressant le pas, mes serres creusant les pierres, chaque silhouette qui apparaissait et se détruisait. Une fois au sommet, j'eus encore ces visions de sable qui apparaissaient devant moi, ma femme enceinte et ma fille, mon grand garçon qui allait devenir un homme... Je tombais à genoux. Leurs visages rayonnants firent place à l'horreur. Ma petite fille enfouit dans la robe de ma femme tandis que mon fils s'emparait d'une épée, criant au mépris. Les yeux de ma femme s'élargirent, la tristesse et le désespoir inscrit dans le regard. Nulle larme ne pouvait être versée, ma forme d'ascension rendait cet acte perdu à jamais. L’écho final arrivait. J'avançais, m’arrêtais un pas avant le Cercle de l’Ascension et le regardait comme si tout était déjà joué, réédité dans le sable. Je me vis moi-même, dans ma forme mortelle, m’élever dans les airs sous le Disque du Soleil, bras et dos voûtés. Le pouvoir qu'insufflait cette lumière qui me traversait, avait fait de moi un homme nouveau, plus fort et plus incroyable que jamais. Un nouveau venu se forma dans le sable. Mon garant le plus fidèle, mon mage, Xerath. Mon ami proférait un mot silencieux. Je le regardais se briser comme la glace, explosant dans des mottes de sable.

Xerath était devenu mon nemesis, un être qu'il fallait que je détruise. Il m'avait trahi, ayant profité d'une force colossale du Disque du Soleil qui s'était concentré en son être. Il tua tous ceux qui se dressèrent sur son chemin. Et puis, alors que le sang se déversait dans mon Empire, une onde de sable désintégra mon royaume. Les échos du passé me firent un choc. Mon peuple fut décimé. Tandis que les dernières lueurs du jour se reflètent dans le Disque du Soleil, je m'en retournais, les dernières visions de sable s'effritant pour disparaître ensuite. Xerath était toujours en vie. Je sentais l'essence de cet ancien allié et fidèle ami dans les airs. Levant la main, une armée de soldats d'élite se dressèrent des sables en bas des escaliers de l'ascension. L'heure était à la vengeance.