Mini-RP : PATRIOTISME Du vendredi 23 octobre (00h01) au dimanche 25 octobre (23h59)
La foule scande le nom des deux jouteurs et c'est à vous d'entrer en scène pour la satisfaire. Il est l'heure pour vous de défendre vos couleurs, votre nation et éventuellement vos valeurs face à votre adversaire qui compte bien faire de même. Le poids qui pèse sur vos épaules est très lourd et vous vous devez de remporter ce duel.
Les deux personnages se retrouvent dans un face à face inter-univers et vont se confronter dans le domaine de votre choix, qu'il s'agisse d'un combat, d'un débat ou d'une prestation artistique... À chacun de s'adapter avec ses propres armes, mais n'oubliez pas que tous les coups sont permis...
Rappel ○ Mini-RP :
Vous serez en binôme pour cette épreuve. Les partenaires seront désignés au hasard en fonction des forums participants. Il s'agit d'un échange de 10 posts (soit 5 posts chacun) comprenant au maximum 350 mots chacun, en suivant le thème donné. Le binôme aura les trois jours de l'interforum pour scénariser et conclure son RP.
En supplément :
• Aucun ordre n'est imposé, vous choisissez qui commence ! • N'hésitez pas à rejoindre la ShoutBox si vous n'avez pas encore trouvé votre binôme. • Si vous ne souhaitez pas de commentaire, n'oubliez pas de le mentionner. • Les mises en forme sont autorisées, mais privilégiez la lisibilité ! • A propos de mise en forme, vous pouvez mettre un joli avatar en utilisant le code de transformation ! (Et le sujet est là pour faire des essais au préalable ! )
○ N'oubliez pas de faire une petite mise en contexte (univers / personnage) au début de votre premier post. (En spoiler, c'est bien.) Ainsi qu'un avertissement si vous constatez que votre post contient une certaine violence. ○
Maître de Jeu
Flavius
Invité
Flavius
Ven 23 Oct - 16:06
Triaire:
Dans Esquisse le Triaire est un ancien soldat qui fait de la reconstitution romaine. Son passage dans ce monde l'a rendu amnésique, il se souvient en partie de sa vie comme quelqu'un qui ne l'aurait pas vécu et sans émotions. C'est à peine si il ressent de la colère ou de la joie. Bien que ne pouvant plus courir à cause de sa jambe il reste un combattant de très haut niveau. Il est armé comme un légionnaire de fin d'empire.
Les cris de la foule n'en finissaient pas alors que le combat touchait à sa fin. Les combattants qui s'affrontaient rivalisaient tous de prouesses plus grandioses les unes que les autres. Tout le monde venait ici pour s'attirer les faveurs, la gloire ou la richesse. Dans ce lieu de nexus entre les mondes tout le monde venait.
Il testa ses aiguilles et ses autres outils. Satisfait il les rangea et se saisit de son patron. En se voyant dans le reflet il se dit qu'il ressemblait presque à une statue, ou à un être éthéré. Ses cheveux blancs comme la neige effaçait presque ses pupilles aux couleurs de l'acier le plus pur.
Cela ne faisait que quelques mois qu'il cherchait, mais cela lui semblait une éternité. La perte de mémoire, les retrouvailles pour ensuite tout perdre. Mais cette fois il en finirait pour de bon. Il n'avait plus qu'un combat à gagner pour exiger son prix, sa récompense. Le Triaire frémit en repensant à Isolde, à leur dernier baiser. Il était prêt à massacrer ces mondes entiers si il le fallait, à les parcourir. La peur lui saisit le cœur, enfin ce qui pour lui pouvait faire office de peur tant ses sentiments étaient éteints.
Enfin la porte s'ouvrit. Il gravit les escalier lourdement. Nombreux étaient ceux qui avaient sous estimé son handicap, avant de se retrouver vaincus, incapable de comprendre comment. La lumière bleutée du soleil éclaira son visage alors qu'il entrait dans l'arène sous les acclamations de la foule. Il s'avança, implacable, inarrêtable.
En tant que premier dans le classement il s'assit le premier. Tout était prêt. Le Triaire riva son regard vers la porte opposée. Bientôt son dernier adversaire entrerait. Bientôt aurait lieu ce qui serait probablement la lutte la plus importante de son existence. Il n'échouerait pas. Ses mains calleuses de soldat se serrèrent instinctivement et il souffla. Ce n'était pas le moment de se laisser emporter par son atavisme.
Il fit le vide dans son esprit. Le visage de son aimée s'imposa à lui. Le pourquoi du comment importait peu. Il ouvrit les yeux. Il était prêt.
Flavius
Mars
Invité
Mars
Ven 23 Oct - 17:28
CONTEXTE SA:
Il y a cinq ans, toutes les capitales du monde sombrèrent dans des gouffres béants ; un soir de mai. Paris, Tokyo, Berlin, Mexico, rien, rien, il n’en restait rien. Tout avait disparu de la surface, laissant derrière elles d’énormes trous et des cadavres inanimés ; l’on appela cette catastrophe le kamikakushi. Mais il y eut des survivants. Des âmes perdues, des âmes esseulées, à la recherche d’une vérité : pourquoi avoir survécu à une telle catastrophe ? Ils s’étaient retrouvés sur une terre inconnue jusqu’alors : Althea. Mais avec ces nouveautés vinrent s’ajouter de nouvelles habilités conférées grâce à des pierres, des cristaux. Certains étaient capables de voir la nuit, de contrôler le feu, de disparaître, quelques secondes. Et les Hommes reprirent le cours de leur vie dans ce nouvel habitat, créant trois pays bien distincts : le Mont Celestia, Le Royaume de Caer Hrid, et la Vallée des Constellations. Certains restèrent en arrière, se virent refuser tout accès à ces territoires, dans le Désert des Oubliés.
Cinq ans après la catastrophe, l’humanité tenta de retrouver la Terre. Mais la catastrophe ne s’était pas arrêtée aux chutes des capitales. Elle avait infesté les pays encore sur pieds, avait envahi le monde de monstres, d’humains infectés par une maladie connue sous le nom de Transcendance. Impossible d’y résister, aucun vaccin connu, aucune autre solution que de mourir (se tuer, avant la catastrophe), ou se laisser mourir. En voulant revenir sur Terre, un point de passage fut créé avec la Terre, amenant la maladie en Althea, permettant aux survivants des pays du monde entier de se jeter dans les gouffres laissés par les capitales pour rejoindre ces terres nouvelles, sans même savoir ce qui les attendait tout au fond (ou mourir).
RESUME MARS:
Mars est tombé lors des premières chutes des capitales, à quatorze ans, lors d’un voyage scolaire à Reykjavik, en Islande, son pays natal. Il est tombé seul, et l’adolescent nerveux, apeuré par ses nouvelles capacités, prêt à enfoncer des poings contre les visages des enfants de son âge par simple esprit de justice est devenu solitaire dans le Désert des Oubliés, complétant quelques tâches ingrates pour survivre : vols, courses à l’autre bout du pays, surveillances, menaces, ou simplement tenir compagnie à des personnes âgées. Mais l’âge fait mûrir, l’âge fait réfléchir, il s’est ouvert aux autres, il s’est amélioré et a rejoint les rangs d’un groupe d’Oubliés révolutionnaires, tous prêts à faire tomber les pays pour prouver leurs droits, à eux aussi.
le dormeur du val
Ce sont. Les bruits de pas en échos dans les couloirs, les hurlements de la foule en folie dans les gradins qui bourdonnent, bourdonnent (tournent la tête, l’on s’évanouit). Les mains moites contre le tissu du vêtement. Les doigts serrés, enlacés (amoureux) entre eux. C’était la première fois. La première fois qu’il essayait quelque chose de manière si désespérée (plein d’espoirs au cœur). Et il n’était poisson dans l’eau, plutôt poisson dans la boue, plutôt à gigoter, à s’acharner, à (foncer droit devant soi jusqu’à s’assommer) donner le meilleur de soi-même. Et cela payait, pour une raison qu’il ne savait expliquer. Il y avait sa mère, là, en fond, dans ses pensées. En boucle, boucle interminable, dans la cuisine, les mains moites, dans la chambre à coucher, livre sur les genoux, (dans la verdure, bouche ouverte, ensanglantée, sur le lit de marguerites). Peut-être n’est-elle pas morte ? Peut-être peut-il la revoir, enfin. C’est ce qui le pousse à entrer dans l’arène. Une tape sur l’épaule le ramène à la réalité, l’on lui indique d’avancer, de gravir quelques escaliers, béton bien armé et lui n’est que (feuille sous le vent) prochain adversaire bien peu impressionnant.
Il est acclamé, il ne connaît cet engouement, il a toujours ses objectifs dans le fond des pensées quand il se retrouve là, quand il se bat. Le regard sombre est planté dans celui opalin de l’adversaire et, soudainement, le bourdonnement incessant des guêpes affamées dans ses tympans cesse. Soudainement, ce sont les yeux qui parlent pour deux. Non. Il ne perdrait pas (et pourtant, chevelure blonde tout au lointain, se demande bien s’il ne ferait pas bien de ne guère quitter les siens, pour un rêve éphémère). Rentrer chez lui. Quelle douce agonie, quel doux parfum. Celui de la maison dans les campagnes islandaises, celui de l’herbe des matins automnaux, du sable chaud, des pyramides au lointain. Où est-il, chez lui, Mars ? Dans les landes de son enfance, dans le désert de ses amis (cœur tiraillé, il n’est que là où le soleil brille). Mais il tend la main, tend le bras, dynamisme en son sein, serre la paume de cet homme qu’il ne voit qu’à moitié, dont il ne connaît qu’à peine le nom, le visage (l’âme, la voix, les motivations). Et s’il faudrait tuer pour gagner, peut-être le ferait-il aujourd’hui.
« Bonne chance . »
Et dissimule l’incertitude derrière des paroles bien courageuses. Il a dit bonne chance, car il gagnerait. Il a dit bonne chance, car il n’a pas dit bon courage. Il a dit bonne chance, car, finalement, il n’est pas sûr de vouloir de cette victoire. Mais ses doigts fouillent déjà les poches, et les voilà entre ses mains, telles couteaux de cuisine au chef d’œuvre. Ce serait aujourd’hui son meilleur repas. Au loin, l'on crie déjà au combat commencé. Quel qu’en soit le résultat. Il rentrerait chez lui (ou pas).
soren
Mars
Flavius
Invité
Flavius
Ven 23 Oct - 22:21
Le Triaire serre sans émotion la main de l'homme qui lui fait face. Il lui semble étrange, perdu dans ses pensées. Ils ne répond pas à son "Bonne chance". Il n'est pas la pour être bon, il est la pour vaincre.
Le maitre de cérémonie annonce le début du duel. L'amnésique attaque d'emblée avec la plus forte brutalité. Dans ce genre de combat il ne faut pas se reposer sur ses acquis, il faut prévoir, deviner ses propres faiblesses, s'adapter pour aller plus loin, pour faire mieux. Il a toujours fait ainsi. Quand il a presque perdu sa jambe, quand il a perdu la mémoire, quand il a fallut se battre en ces monde. C'est cela être un légionnaire aussi.
Le Triaire dessine une toile sans gaspiller un mouvement, tentant de prendre l'ascendant comme à chaque fois. Le motif qui se dessine peu à peu s'annonce spectaculaire pour la foule alors qu'il tisse l'étendard futur de sa victoire.
-La patrie. C'est étrange qu'ils aient tant d'emphase sur cette idée non ? Cela représente tant et si peu à la fois. Ils lui déclament des poèmes, chantent le patriotisme. Ils ne le comprennent pas.
Il est à peine essoufflé, l'effort n'est rien pour lui malgré la tension qui se dégage de ses gestes et de son regard. La première étape du combat prend fin, il faut maintenant pousser plus en profondeur. Il s'y attelle avec la force de l'habitude. Il a toujours fait ça. Il le fait peut être différemment, il a peut être appris d'une autre manière, il n'en est pas moins compétent.
-Ils ne comprennent pas la différence entre patrie et patriotisme ici.
Il continue, enfonçant ses pointes encore et encore.
-C'est pour cela que je vaincrais. Ma patrie est bien plus que ce qu'ils conçoivent.
Un geste par ci, par la.
-Ma victoire est inéluctable.
Flavius
Mars
Invité
Mars
Sam 24 Oct - 12:31
stan loona
C’est qu’il n’y a mot entre les combattants. Les regards parlent pour eux (sont froids de glace). Et le combat est lancé, et les lames se croisent sur le tissu, sur les boucles, les croix. Il n’y a que rapidité, dans les mouvements fluides (ordonnés, essoufflés) de son adversaire. Mars est déstabilisé, se met à la tâche, attaque, sème le sang, carmin, sous ses pas, sous ses doigts. Il assène coups après coups, sans relâche, sans jamais reprendre respiration c’est (qu’il se sent soudainement bien acculé, ne s’est-il pas assez préparé, petit Oublié) la tension dans les épaules qui créer les erreurs. Et Flavius est bien précis, lui, est bien concentré. Il le voit quand il relève la tête vers l’homme face à lui. Il le voit dans les sourcils broussailleux, froncés, concentrés. Ce regard là ferait peur à n’importe qui, mais pas à Mars (il a ce frisson de la compétition dans la nuque, pourtant, vie en jeu (la sienne ?)). Et la foule retient son souffle. Mais ce n’est pas (encore) lui qu’ils acclament, non, ce sont les mains expertes et légionnaires, celles forgées par les années que Mars n’a pas encore. Et mots murmurés, il les entend à peine sous les cris de la foule en délire, tend les armes, tout prêt à encaisser le prochain coup, fend l’air de l’arme, plante dans la peau, sans relâche.
« La patrie existe-t-elle seulement, lorsqu’on ne sait plus d’où l’on vient ? »
Il vient des neiges, des glaces, il vient du soleil, du sable. Il est givre et flammes, tout à la fois. Il a le cœur sur les surfaces du monde, en souvenirs, en naissance, mais il a l’âme et les pieds sur les décombres d’une civilisation inconnue, dont il semble pourtant si proche. Oh, Mars, quelle est donc l’appartenance de ton cœur (quand il est prit par les Hommes, par les Terres, par l’amour, la haine) et quelle est donc patrie (lorsque l’on a tout perdu, pour tout retrouver, lorsque l’on promet e raviver souvenirs dévorés) ? Il sème le bleu, le jaune sous les doigts, il se perd dans les paysages de son enfance, de sa maturité. Il a le cœur tout en tiraillement, mais, tout en son centre, le soleil (Orion, peut-être).
« Je crois que vous sous-estimez l’appartenance aux cœurs. Vous êtes bien sûr d’une victoire devant laquelle votre compétiteur ne courbera l’échine. »
Regard vibrant, ce sont de ces yeux perçants que Mars contredit, qu’il reprend l’assurance. Oh, il serait le vainqueur. Que ce soit pour sa mère, pour l’Islande, pour le désert. Pour tous ceux qui meurent sous le soleil de plomb, tous ceux qui se laissent dévorer par les monstres venus de terre (désespoir d’une humanité). Et cette fois, c’est lui, que le public acclame. Point stratégique, en plein cœur, il y a l’aiguille en menace. L’aiguille en vainqueur. Et tords les fils, ils sont sanglants, ils sont vibrants, ils contrastent en bleus, rouges, orange, jaune. Mars est des deux : du désert, et de la glace.
soren
Mars
Flavius
Invité
Flavius
Sam 24 Oct - 20:25
Les coups s'enchainent avec régularité, pas question de céder un pouce de terrain, de ne laisser transparaitre une seule faiblesse. La victoire sera sienne il n'en doute pas un seul instant, mais elle sera difficile. La foule acclame son adversaire qui prend lentement le dessus, mais pas assez vite.
Le feu grandit rapidement pour tout avaler. Son visage est dur, concentré au point que ses yeux ne sont plus qu'un voile gris. Il accuse le poids de son armure mais est debout, toujours invaincu. Quel que soit le prix à payer il ne tombera pas.
-La patrie existe toujours si l'on sait où l'on va. Se battre pour le passé est une erreur. C'est l'avenir qui compte. Et tout le monde en a un.
Il y a de la suie dans l'air, l'odeur caractéristique de la mort qui se joint à elle à grand renforts de particules noirâtres. Le Traire plante encore et encore de ses deux mains, maniant ses outils avec une dextérité antique. Rien n'a vraiment changé en deux milles ans. Être un soldat nécessite de savoir faire les mêmes choses immémoriales.
-Je ne sous estime rien. Ma victoire est le seul horizon possible. Peu m'importe que vous courbiez l'échine, je vous briserai comme j'ai brisé tout les autres. Je n'ai pas besoin de la passion pour vous détruire. La patrie n'est pas qu'émotion.
La Triaire est une masse de gris et de rouge. Entre les mouvements indistincts au cœur de l'arène ce qui était désordonné prend peu à peu forme. Il y a une âme malgré tout dans ses gestes, malgré sa nature sans émotion.
Ils sont maintenant au coude à coude, son adversaire n'est pas finaliste pour rien. Mais il n'envisage toujours pas la défaite. En dernier recours il lui reste son glaive, toujours au fourreau.
Il puise dans ses ressources, s'accroche Le public ébahit à la mâchoire qui décroche De sa volonté implacable il aura la victoire Et laisse derrière lui s'épanouir le désespoir
Flavius
Mars
Invité
Mars
Sam 24 Oct - 20:36
le dormeur du val
Il se trompe (trompe, trompe, trompe). Cela fait des années, qu’il ne sait où il va, Mars, qu’il avance à tâtons dans les décombres de civilisations, qu’il cherche des réponses là où il n’y en (aura jamais) a pas. C’est une triste réalité, triste constatation. Il ne sait où poser le pied, est bien trop absorbé à ne pas tanguer dans le vide. L’avenir compte, oui, mais c’est le passé qui pousse à agir sur celui-ci (ce sont les remords, les haines, les lassitudes). On n’avance guère sans mêler passé et futur, n’est-on après tout pas le fruit de leur union ? Car les actes font aussi peur que les probabilités. Peut-être est-ce pour cela qu’il s’aventure sur les terrains dangereux d’une liberté encore non-acquise. Parce qu’il n’a pas envie de stagner dans une patrie qu’il connaît si bien mais qu’il aime, pourtant.
« Je crois que tu fais erreur. Il y a dans le passé de quoi se battre, des armes pour contrer les attaques d’aujourd’hui. »
Il suffit d’observer le mouvement vif produit sous le nez de l’adversaire. Menace sous les yeux clairs, tu vois bien, Triaire, que tu n’es guère au point aux yeux de l’Oublié. Car, lui, il a aussi vécu la descente aux enfers, mais n’a oublié son passé. Lui, l’a bien encré, là, dans les tréfonds des mémoires. Et ça ne partira jamais, ça ne s’effacera même pas dans ses désirs les plus fous. Il trace le sang sur sa toile, il lève le regard vers celui, vague, de l’adversaire. Ce n’est provocation, ce n’est que désir d’en comprendre plus. De savoir, de celui dont il se nourrit tel un (vautour autour des cadavres laissés par autrui) enfant avide de savoir. Il sourit légèrement, quand il plante la dernière aiguille dans son chef d’œuvre. Il lève un regard motivé, cette fois, conquérant. Il a cette Islande douceur, son désert en armure. Et la glace, de bleu dépeinte, épouse si bien le soleil. Elle fond sous ses rayons, mais reste eau à nourrir, toujours là, jamais absente (ce sont ces souvenirs qu’il va chérir).
« Elle n’est pas qu’émotions, et, pourtant, voilà qu’elle rejoint toute une vie. Celle passée, celle présente, celle future. L’on appartient qu’à la patrie que l’on se créer. »
Car, finalement, il veut la gagner, cette tournée. Peut-être pour réunir ces deux terres pour lesquelles son cœur est tiraillé. Peut-être pour revoir le visage doux des souvenirs, tout en restant auprès de ceux de son présent. Il ne se sent pas fou, d’espérer tant. Il a simplement l’espoir d’un homme amoureux de toutes les perspectives de la vie (celles qu’il ne voyait guère, avant, à brimer ce corps, ce cœur).
soren
Mars
Flavius
Invité
Flavius
Dim 25 Oct - 0:17
-Qu'est ce que le passé pour moi ? Je n'ai plus de souvenir, juste un savoir détaché. Des images qui ne me heurtent pas. Mon passé n'a rien d'une quelconque patrie. Savoir user d'outils, de notions acquises. J'avance avec elle. Mais elles ne sont pas lié à ce que j’appellerais patrie. Ma patrie n'est pas dans mon passé.
Il continue encore, lardant l'objet de son attention de milles coups.
-L'on appartient à la patrie que l'on se créer...Des fois il n'est pas besoin de créer une patrie pour en avoir une non ? De toute façon cela importe peu. Je sais où est ma patrie.
Le Triaire finit de tisser sa muraille pour mettre de la distance entre son ennemi et lui. Le mur qui s'élève le laisse en sécurité, reléguant ailleurs la fureur qui se déchaine. Un ultime geste, un dernier coup d'aiguille. Il se retire alors et expose son œuvre aux yeux de tous.
La tapisserie est magnifique. Le ciel est d'un bleu nuit sur les coté, alors qu'au dessus de la Ville en flamme, vomissant des torrents de fumées qui noircissent les nuages. On peut voir le Coliseum bruler, une colline où un temple s'effondre. Ce qui se passe plus bas est caché alors que des formes rappelant les corbeaux descendent. Le pillage ne se devine qu'à travers une porte ouverte dans les murailles cyclopéennes aux tours brisées.
Au premier plan un homme marche, revêtu d'une cotte de maille, le visage caché par son homme. Il est à genoux, la lance plantée dans le sol. Dans ses bras on devine une femme, le visage enfoui dans contre lui, sa chevelure de la même couleur que le feu. Il la tient avec une attention extrême. C'est elle qui fait battre son âme. La patrie brule. Sa patrie est contre son cœur.
Il remarque alors une silhouette dans les gradins. Pour la première fois son souffle se bloque alors qu'il se relève et se ceint de ses armes. Quand il regarde vers la Tribune qui s'agite un non franchit ses lèvres serrées.
Il regarde son adversaire au nom de Mars.
La Triaire a perdu.
Flavius
Mars
Invité
Mars
Dim 25 Oct - 13:41
le dormeur du val
Mais peut-on faire des expériences individuelles une vérité absolue ? Il fronce les sourcils, il souffle entre deux points pour reprendre sa concentration. La patrie est si différente à chacun, s’effondre si aisément, dans les têtes, dans les espoirs. Un faux pas est peu recommandé, et, pourtant, si fréquent de sa part (l’on a déjà envie de quitter les terres qui nous ont vues (re)naître sans aucun échappatoire). Et Mars aussi, sait où est sa patrie. Elle est certainement dans son cœur même.
« Mais les souvenirs manquants laissent aussi leur trace, leur place. »
Sa tapisserie n’a rien de la violence de la vie, à Mars. Elle est toute en collision, toute en rouge orangé, toute en bleus glaciaux. Elle est l’Islande en fondue, elle est les glaciers qui s’élèvent dans le lointain des vagues, les plages de sable noirs, les cascades en cristaux. Elle est le Désert en tourbillons de sable, en pyramides, en ruines à moitié dévorées par l’âge et les décombres. Elle est ce mélange d’existences qu’il a eu toute sa vie. Elle est le trou béant en son centre, celui duquel il a sombré, celui duquel il a perdu tout ce à quoi il(s) tenai(en)t. Et peut-être est-ce véritablement là, l’existence même de la patrie : celle de la perdition. Celle de tout reconstruire, avec les fondations qui existent pourtant déjà sous nos pieds. Celle de s’élever, encore, de se battre. Jusqu’au bout. Mars se rend maintenant compte à quel point il est égoïste, de vouloir retrouver une mère probablement morte, quand il en a déjà de si bons souvenirs, quand il a d’autres personnes qui l’attendent. Toujours. Et la foule est d’accord pour affirmer : Mars, vainqueur de se tournoi. Il n’en éprouve aucun orgueil, aucune félicitée. Il se redresse de la chaise sur laquelle il s’était installé, il voit la panique dans ces yeux qu’il ne connait qu’à peine. Pourtant, il ne se prive pas de ses dernières paroles.
« Je pense que nous avons tous deux gagnés, malgré les résultats. »
Car comment délibérer entre deux visions si divergentes, n’est-ce pas ? Il faut se jouer du passé, du présent et du futur (mais il manque quelques passages pour son adversaire, n’est-ce là stricte injustice). Et bientôt, l’on empoigne ces poignets, l’on cherche à faire sourire le visage encore juvénile. S’étire un maigre sourire pour combler les acclamations, grimacé par la cicatrice, mère patrie tracée sur le visage. Et un regard en arrière, il n’avancera peut-être jamais, Mars, vers le Triaire.
soren
Mars
Flavius
Invité
Flavius
Dim 25 Oct - 19:27
Le guerrier regarda Mars. Son regard qui avait faillit s'emplir de doute venait de passer de nouveau à sa résolution implacable.
-Non. J'ai perdu.
Il tira son glaive et sa spatha. Cela faisait un moment qu'il avait perdu son bouclier. Il balaya les gradins d'où surgit un cri de joie. Peut être que cela allait se régler par du sang ? Après tout ce ne serait pas la première fois qu'il y aurait un moment perdant.
Son interlocuteur restait devant lui, sa main tendu dans le vide. Mais il comprit que les lames ne seraient pas pour lui.
Dans la foule une silhouette s'agite, comprend que cela ira très mal pour elle. Ses gardes prennent position alors que le guerrier escalade le mur de l'arène.
Patrie. Lieu où l'on nait, où l'on vit. Mais c'est réducteur.
Il est dans les gradins. Les premiers grades du corps se jettent sur lui.
Patrie. Ce pour quoi on est prêt à mourir.
Il massacre ses ennemis, plante son glaive dans leurs gorges. L'objet de son attention ne bouge pas.
Patria. La où sont enterrés les ancêtres.
Il n'est qu'un bloc d'acier. Aucun ne résiste face à lui. Un pas de plus et il est devant l'esclavagiste tandis que la foule observe le spectacle avec intérêt.
Heimat. Ce qui est en dedans. Chez soi.
Le Triaire saisit l'esclavagiste par le cou et le soulève.
-Ou est elle ?
L'esclavagiste désigne le coin des esclaves. Avant d'avoir la trachée broyée. Le Triaire Descend et reconnait une chevelure rousse entre milles. Le regard vert pétillant croise le sien alors que l'ombre d'un sourire se dessine sur leurs lèvres.
Patriotisme. Redondance inutile.
Flavius
Mars
Invité
Mars
Dim 25 Oct - 19:42
le dormeur du val
N’est-ce que le songe d’une vie à laquelle in ne saurait aspirer, que Mars voit entre (deux bras, deux jambes, silhouettes) les flaques du sang des ennemis ? C’est que la victoire devient tragédie, l’on repait les dalles de quelques violentes éclaboussures, l’on arrache les gorges, l’on hurle à la trahison. Et que cherche le légionnaire, si ce n’est la patrie, ce sentiment d’appartenance, celui de fidélité ? Il se demande, Mars, s’il ressemblera à cela, dans les guerres du Désert (oh sera-t-il bourreau pour le bien de tous).
Mais cette fois, l’on oublie les victorieux, pour apercevoir la brillance nouvelle. Il se fiche du podium, tout Oublié qu’il est. A l’habitude de traîner dans la poussière (renifle d’ailleurs probablement ces terres ravagées à chaque mouvement). Car bientôt, l’on part à la poursuite des combattants, à la recherche d’une nouvelle distraction. Le mouvement de foule bouscule, et les souvenirs, eux, entrent bien dans le crâne de Mars, quand il se retrouve presque propulsé au sol. Les cris, les acclamations, les réactions (étranges) diverses, tout, tout noue dans le crâne ces existences d’antan (celles de l’incertitude des nouveaux pays). Et bientôt, le voilà quasiment seul, sur ces pierres froides, à observer le passage dans lequel est passé celui à qui il n’a jamais pu dire (adieu) au revoir. Est-ce bien grave, lorsque l’on est courtois que pour le bon jeu ? Souffle, se redresse, essuie ses mains sur le pantalon, oublie un instant la victoire, car elle n’importe plus, car elle n’a qu’à peine de sens. Et maintenant ? Il va falloir retrouver le Désert, oublier l’Islande, et ces paysages de landes abîmées dont il ne connaît l’origine (veut-il les connaître ?).
« Bon courage. »
Et l’entendra-t-il, au loin de ces tumultes ? Non, non, il ne l’entendra pas. Mais ses premiers mots seraient aussi ses derniers, car, après tout, pour ainsi vouloir protéger les siens, il faut plus de courage que de chance. Peut-être en serait-il pourvu, pour tous les droits réclamés, pour toutes les volontés qui devraient être respectées. Il sourit pourtant un peu, car, au loin, il y a le reflet du visage abîmé dans les flaque carmins, et, pense-t-il, sa patrie, à lui, ressemble peut-être plus à celle du Triaire qu’il n’avait pu le songer.